LOYALTY

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟏: Tous les jours.

𝐍𝐈𝐊𝐎𝐋𝐀

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𝖶𝗈𝗈𝖽𝗅𝖺𝗐𝗇, 𝖢𝗁𝗂𝖼𝖺𝗀𝗈,
𝟤𝟤 𝗌𝖾𝗉𝗍𝖾𝗆𝖻𝗋𝖾 𝟤𝟢𝟤𝟥.

    Le temps pressait. Et la sensation d'avoir une énorme cible dans le dos empirait la situation.

Depuis cinq jours, une course avec comme seule issue la mort, se jouait. Chaque seconde de plus passée dans ce monde me faisait défier le danger. Les coups s'enchaînaient brutalement depuis que les Latin Kings nous avaient grillé notre territoire. Nous ne pouvions plus écouler la marchandise là-bas. Même si les camés étaient suffisamment inconscients pour venir récupérer leur drogue dans un quartier en guerre, ça ne suffisait pas.

Les vrais clients, ceux qui dépensaient les plus grosses sommes, ne risqueraient pas un cheveu. Ils choisiraient la facilité en s'approvisionnant directement chez nos ennemis. Ouais, les Latin Kings nous avaient vraiment bien baisés. Mais j'essayais déjà de rattraper la situation. Et c'est pour ça que je m'entretenais avec Benito Jimenez, le chef de La Raza, nos principaux alliés.

    — Donc tu veux mettre tes hommes sur l'un de nos points de deal, Nikola ? C'est ça ? Mais dis-moi, tu te fouterais pas un peu de moi, mon ami ?

    Benito entrait facilement dans la cinquantaine, et sa carrière criminelle fructifiait depuis presque autant d'années. C'était un ancien. Et c'était aussi la raison pour laquelle je ne répondais pas à ses propos. Un cigare entre les lèvres, il me dévisageait d'un air paternel en tripotant les chaînes en or autour de son cou. Ces dernières tombaient sur sa poitrine velue, découverte par sa chemise ouverte.

    — C'est un peu ça, répondis-je, amusé. Mais j'ai quelque chose en échange, mon ami.

    Le culot marche toujours avec Benito. Ou peut-être qu'il voit toujours en moi l'adolescent qui suivait Thomas Ricci, le père de Shanna, comme une ombre. Mais ce garçon là a bien changé. Et c'est ce que j'aimerais prouver.

— Tu t'entends pas trop avec Luis Soledad, non ? questionné-je de façon rhétorique en connaissant déjà la réponse.

Luis Soledad était le King dans Latin Kings. Évidemment, Benito le haïssait. Il reste d'ailleurs silencieux à sa mention, comme pour me pousser à m'expliquer davantage.

— Comme tu le sais, on n'est pas en bon termes non plus, poursuivis-je. C'est pour ça que je te promets sa tête, Beni. Mais pour ça j'ai besoin d'un peu d'aide.

— Parce que je ne t'aide pas déjà assez ? Tu loges dans mes bâtiments, Nik.

Benito me regarde, attendant patiemment que je contrecarre son argument. Mais je ne comptais pas le faire.

    — T'as pas assez d'armes, et à cause de ton dernier conflit avec les Latin Kings, t'as perdu des hommes. Moi aussi. Sauf que toi, t'avais la MS-13 de ton côté pour apaiser les tensions. Mais malgré tout, tu ne veux pas te venger, Beni ?

    Je ne suis pas fair-play. Je sais qu'en parlant de vengeance, Benito sera directement touché. Et je sais aussi qu'il en rêve, depuis que Luis Soledad et ses hommes ont amenuisé son business.

    — Ils m'ont pris mon neveu, dit-il en embrassant son poing qu'il tourne en direction du ciel. Bien sûr que je veux me venger. Qu'est-ce que tu proposes ?