LOYALTY

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟐: Retrouvailles tendues.

𝐒𝐇𝐀𝐍𝐍𝐀

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𝖲𝗍 𝖡𝖾𝗋𝗇𝖺𝗋𝖽 𝖧𝗈𝗌𝗉𝗂𝗍𝖺𝗅, 𝖢𝗁𝗂𝖼𝖺𝗀𝗈,
𝟥𝟢 𝗌𝖾𝗉𝗍𝖾𝗆𝖻𝗋𝖾 𝟤𝟢𝟤𝟥.

La ville de Chicago s'illumine sous mes yeux éteints. Ça fait deux jours que j'ai appris que mon petit frère avait pris une balle, et deux jours depuis lesquels je broie du noir. La seule chose qui a su me remonter le moral, c'est que Miles est sorti d'affaires. Il a encore des douleurs au niveau de l'épaule et n'arrive pas bien à tenir une arme, mais son pronostic vital n'est clairement plus engagé. Hier, lui et Bambi ont passé la journée à me changer les idées.

    Ça n'a pas trop marché, mais comme on dit, c'est l'attention qui compte.

— On a eu Humboldt Park. Et on aura d'autres victoires, Shanna. Personne ne sera au courant, à part toi et moi. Cette fois-ci, pas de fuites.

Nikola conduit, et parle en même temps. Mais je ne l'écoute pas trop. Je suis concentrée sur l'endroit où il nous mène ; l'hôpital où mon frère est en train d'être soigné. Il m'a dit qu'on pouvait aller le voir, et j'ai sauté sur l'occasion. Mais je redoute profondément cette visite. Je ne sais pas si j'aurais le courage de le voir dans cet état.

— Hé, Ricci. Ça va le faire, me soutient-il. N'aie pas peur. Tony n'est pas... mort.

    — Pas encore, soufflé-je. Pas encore mort. Et c'est ma faute.

    Le malfrat se détourne, concentré sur la route. Dans le fond, lui-même sait que je suis coupable pour les maux de mon petit frère. Celui que je me devais de protéger coûte que coûte.

— T'es intelligente Shanna, mais tu dis beaucoup de bêtises, soupire-t-il.

Soudain, sa main se pose sur ma cuisse. Le geste me surprend, mais je ne fais rien pour le repousser. Dans cette tension ambiante qui rythme le climat de ces derniers jours, ça m'apaise un peu. Nikola me dévoile de plus en plus son autre facette, et en ce moment, j'en ai bien besoin.

— On est arrivés.

Son annonce me sort de mon état léthargique. Derrière, la voiture conduite par Vera, et avec à son bord Elijah, Amari, et C. J., nous suit de près, quand nous rentrons dans le parking de l'hôpital.

    — T'es sûre et certaine d'y aller ? On est d'accord ?

    — Oui, acquiescé-je. Je dois le voir.

    Nikola gare la Range sur une place. Je comptais sortir aussitôt pour retrouver mon petit frère, mais sa main m'en empêche en me clouant au siège. Je fronce les sourcils, désireuse de comprendre ce qui l'arrête.

    — Ça peut te faire du mal, explique-t-il. Le voir là-bas... Sois certaine de ne pas le regretter.

    Ses propos rentrent bien dans ma tête. J'en prends compte. Mais malgré tout, je ne ferais pas marche arrière.

    — Tant pis. Ça me fera pas plus de mal qu'il en a lui-même.

    Les yeux de Nikola se noircissent. Il finit par hocher la tête, en relâchant ma cuisse. Je vois bien que ma décision lui déplaît. Mais ça changera pas. J'ai besoin de voir mon petit frère.