𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟏: Le pouvoir des femmes.

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𝐒𝐇𝐀𝐍𝐍𝐀


𝖶𝗈𝗈𝖽𝗅𝖺𝗐𝗇, 𝖢𝗁𝗂𝖼𝖺𝗀𝗈,
𝟪 𝗈𝖼𝗍𝗈𝖻𝗋𝖾 𝟤𝟢𝟤𝟥.

    Pour la première fois depuis longtemps, je bénéficie d'une sortie. Être enfermée dans une villa ce n'est pas si dramatique, mais à force, on fait le tour. Puis, sortir pour passer des marchés illégaux, ça ne permet pas vraiment de se libérer l'esprit. Le mien est déjà sans cesse occupé par la guerre des gangs, et la dangerosité du milieu. Je préfère donc largement être assise à une table d'un café de Chicago, avec mes nouveaux amis.

— On est bien mieux entre nous, non ? m'intime Bambi.

C'est grâce à cette dernière qu'on profite de l'extérieur. Elle s'est arrangée auprès de Benito pour qu'on puisse s'amuser autrement qu'à la maison. Ce n'est pas qu'ils nous gardaient là-bas pour nous emprisonner, mais dehors est dangereux depuis qu'un autre gang a mis nos têtes à prix. Une guerre, c'est sans merci.

— Je suis à cent pour cent d'accord, dis-je en retour.

— Vous dites si je dérange ? soupire la voix de Miles, à notre table.

Un rictus se forme sur mes lèvres. Étant donné qu'il est comme mon ombre, il a carrément eu l'obligation de s'installer à nos côtés. Mais je crois qu'il se remet en question en cet instant.

— Vous savez quoi ? dit-il en se relevant. Je vais vous laisser. C'est mieux.

    Et arborant son air grognon, mon ami rejoint C. J., Nikola et Benito au bar. Je ricane un instant.

— Les femmes..., murmure-t-il une fois éloigné.

— Hé ! Je t'ai appris mieux que ça ! le réprimandai-je en le voyant avancer jusqu'au comptoir.

Bambi sourit, amusée par nos taquineries mutuelles. Depuis qu'il s'est remis de sa blessure à l'épaule, Miles est redevenu le bout-en-train qui épuisait déjà toute mon énergie.

— Ils disent ça, mais ils ne savent pas à quel point on est importants dans ce milieu.

Bambi a raison. Rien qu'hier, j'en ai eu la preuve. Cyrene maîtrisait l'échange, elle avait le pouvoir entre ses mains. Nikola est intelligent, mais ça ne suffisait pas.

    — T'as une anecdote, là-dessus ?

    Mon amie a toujours plein de choses à raconter. Parfois, j'ai l'impression qu'elle est heureuse de me parler, de me raconter ces choses, car elle n'en a pas eu l'occasion avant. Elle n'a personne, depuis toutes ces années passées auprès de Benito. Et même si la compagnie de son mari ne doit pas être déplaisante, cela doit parfois être usant de n'avoir personne d'autre avec qui échanger ses ressentis sur ce qui lui arrive. Ça doit être le cas depuis la mort de Rahim, son neveu.

— Bien sûr, dit-elle. Tu as déjà pu voir à quel point Benito peut être impulsif, ou encore têtu quand il le veut. Et si tu ne l'as pas encore compris, tu vas vite le faire après cette histoire.

Désireuse d'en savoir plus, je trempe mes lèvres dans le Coca Cola que j'ai commandé. Bambi repose sa tasse de café sur la table, en commençant son récit.

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