𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟕: Toucher le million.

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𝐂.𝐉.




𝖢𝗁𝗂𝖼𝖺𝗀𝗈,
12 𝗈𝖼𝗍𝗈𝖻𝗋𝖾 𝟤𝟢𝟤𝟥.

   — Alors comme ça, on se fait plus castrer ?

   Dès que j'arrive dans le salon d'Omar, lui et son frère me taquinent déjà. La nouvelle de mon rapprochement avec Zara a du faire le tour du crew. Je ne sais toutefois pas quelle raison prime ; ceux qui sont surpris, ignorant tout de notre attraction commune ; ou ceux qui étaient au courant et qui n'attendaient que la concrétisation. Je sais que Zara a reçu plusieurs messages de Crazy K le soir-même de notre officialisation. On est tellement les stars de cette équipe que les rumeurs se sont éparpillées jusqu'à O'Block.

   J'ai des coupables en tête. Amari et Elijah, qui étaient à côté quand on s'est embrassés. Je suis certain que ce sont eux les balances. Je ne m'attendais pas à ça de leur part.

   — Fermez-la, rétorqué-je. Le premier qui l'ouvre devant Zara va s'en prendre une.

   Ils ricanent de mes menaces, avant de se lever. Le petit frère et le vieillard ont été très discrets ces derniers temps. J'ai peur que l'état d'Omar ne se dégrade. Le connaissant, il n'en parlerait qu'à Corey. Et têtu comme il est, il ne se laisserait pas convaincre de prendre une pause dans le milieu. C'est certain. Il attendrait seulement de se prendre une balle de trop, et mourir tel le Larry Hoover qu'il croit être.

   La mort en légende. C'est ce qu'il attend peut-être. À son âge, je l'imaginerais comme ça aussi.

   — Tiens, me dit Corey, changeant mes idées. La part qu'on a eu d'Humboldt Park. C'est une mine d'or, ce coin.

   J'observe ce qu'il me tend, et je vois sa main tenir une mallette qui je suppose contient l'argent qu'ils ont récolté aux points de deal. Je n'ai pas besoin de compter. C'est la famille, c'est notre argent. Je réceptionne la mallette en les remerciant, et reste planté au milieu du salon.

   — On est millionnaires, c'est ça ? déclare Omar, fier.

   J'hoche la tête. Ça y'est. On a touché le pactole, et j'ai hâte de voir que cette guerre qui nous a pris nous rend aujourd'hui. Les efforts payent toujours. Mais pas aussi vite, sans conséquences. Et pour l'instant, je n'en vois pas l'ombre.

   — Et vous savez quoi ? reprend Corey. L'argent amène le pouvoir. J'ai eu des doutes sur notre réussite, mais... mais le vent tourne en notre faveur, on dirait.

   Là voilà, l'ombre. Je détaille Omar qui n'a pas l'air de la remarquer. Bien, tant mieux. Quelque chose me retient chez Corey, en ce moment. Sûrement la manière dont ses yeux se fixent moins dans les miens.

   — Ouais, l'argent amène le pouvoir, conclus-je. Bon, Nik vous attend dans l'appart' d'à côté. On a le droit à un petit discours de sa part...

   Et, comme ça, nous mettons en route pour sortir de l'appartement d'Omar. Je me colle à Corey, qui relève les yeux en souriant.

   — Quoi ? Tu m'as confondu avec Zara ou quoi ?

   — Ferme ta gueule, je t'ai dis, grommelé-je. Tu feras gaffe. Ton tatouage s'efface, sur ta main.

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