𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟒: Vengeance d'un frère.

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𝐍𝐈𝐊𝐎𝐋𝐀


𝖮'𝖡𝗅𝗈𝖼𝗄, 𝖢𝗁𝗂𝖼𝖺𝗀𝗈,
23 𝗈𝖼𝗍𝗈𝖻𝗋𝖾 𝟤𝟢𝟤𝟥.


   La guerre qui nous oppose aux Latin Kings va se terminer aujourd'hui. Sans sommation. Il n'y aura qu'un roi. Et je ne laisserais pas Luis l'être. Au volant, Jay parait plus angoissé que d'habitude. Lui qui est toujours en train de rire, quand il n'est pas défoncé, est sérieux et sobre. Deux choses qui ne vont pas ensembles, avec la personnalité globale de mon second. Aïe. L'appeler comme ça est assez difficile. Je pense pas pouvoir m'habituer à l'appeler ainsi de sitôt. C'était la place réservée à C. J. Ou à Corey, si ce dernier n'aurait pas été la balance du siècle. Même Omar ne peut plus prétendre à ce rôle, maintenant que ses derniers jours sont comptés. La culpabilité de la mort de son petit frère est trop grande ; il veut juste voir les Black Disciples au sommet avant de rendre son dernier souffle.

   Une attention honorable. Omar a toujours été un homme loyal, il l'était déjà à l'époque de Thomas et Oakley.

   — C'est pas le moment de trembler, Jay, souffle Zara sur la banquette arrière du Range.

   J'étais pas trop certain de la compter parmi mes rangs pour la bataille finale. Pas que je la sous-estimais. Sa force dépassait mes plus fous espoirs. Elle se relevait, même après avoir perdu l'amour de sa vie. Zara était l'un de mes membres les plus importants. Elle et Jay étaient mes deux nouveaux piliers. Je savais que je pouvais compter sur eux pour honorer leurs rôles face à ce qu'on allait subir à l'avenir.

   — Je tremble pas, rétorque Jay. Je suis prêt. Mais juste inquiet pour mon boss, j'ai pas le droit ?

   Aujourd'hui, on menait le raid contre Luis Soledad. Il allait se produire dans un entrepôt où il écoulait sa came — l'un des seuls qu'il tenait encore. Mais ça, Zara et Jay l'ignorent encore. Eux pensent qu'on va attaquer son appartement, directement. Ce n'est pas ce qu'il va se passer.

   Depuis la trahison de Corey, j'avais du mal à accorder ma confiance. Même à ceux qui étaient le plus proches. Enfin ce n'était qu'une partie de la raison ; l'autre, c'était que je voulais l'affronter seul. Sans mes gars. Juste lui et moi. Parce qu'une autre personne m'importait.

   Marso.

   — Arrête-toi là, dis-je à Jay qui obtempère.

   — Pourquoi faire ? demande-t-il. On est encore loin.

   Alors que j'ouvre la portière, je secoue la tête.

   — Non. Je suis tout près.

   Et après leur avoir lancé mon plus beau regard, je m'élance dans les ruelles de Chicago. Benito, qui gérait cette partie de la ville, m'en avait donné les plans pour aller jusqu'à l'entrepôt. J'avais eu du mal à demander son aide, mais l'alliance formée entre lui, les Spanish Cobras, Cyrene, et moi-même, me rassurait. Ils avaient mon dos. Et je ne devais pas laisser place à la paranoïa dans des situations comme celles-ci.

   Finalement, je rabats la capuche de mon survêtement, et me glisse d'un trottoir à l'autre. Je suis en territoire ennemi. Posté près d'une voiture, comme si j'allais y entrer, j'attends patiemment que mes adversaires pointent le bout de leurs nez. Ma patience est alors récompensée. Le visage du gros porc de Luis Soledad arrive dans ma vision. Il n'est qu'accompagné de Marso. Tant mieux, ça ne fera que d'une pierre deux coups. Ils m'ont l'air beaucoup moins sûrs d'eux. On peut féliciter nos efforts pour ça. Ils sont même lâchés par la MS-13.

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