LOYALTY

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟎: Trouver de la marchandise.

𝐒𝐇𝐀𝐍𝐍𝐀

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𝖶𝗈𝗈𝖽𝗅𝖺𝗐𝗇, 𝖢𝗁𝗂𝖼𝖺𝗀𝗈,
𝟨 𝗈𝖼𝗍𝗈𝖻𝗋𝖾 𝟤𝟢𝟤𝟥.

La vie est imprévisible. C'est la réflexion que je me fais alors que je suis assise dans une voiture, à côté d'un Corey peu aimable, en direction d'un rendez-vous pour faire un accord. Un accord concernant de la drogue. Tout comme celui à ma gauche, je ne comprends pas ce que je fais ici. Certes, j'avais demandé à Nikola d'avoir une place plus importante, mais pour abattre les Latin Kings. Pas pour jouer à la gangster et commettre un peu plus de trucs illégaux.

Trisha Parker, mon ancienne professeure ne serait pas fière. Je compte l'appeler bientôt, elle pourrait me dégoter un bon avocat avec un peu de chance.

— Qu'est-ce qu'elle fout là ? se plaint mon voisin.

Cela fait presque un mois que nous nous fréquentons, mais il n'arrive toujours pas à m'apprécier. Peut-être qu'il est amoureux de Nikola. C'est ma seule piste.

— Parle bien.

Au volant, C. J. fait un doigt d'honneur à Corey, qui grimace sans rien dire. Sur le siège passager, Nikola se retourne vers nous.

— On doit voir une certaine Cyrene Jewell, explique-t-il. C'est elle qui doit nous fournir de la came, parce que Louis, notre fournisseur original ne veut pas être touché par la guerre comme vous le savez. Et, Cyrene, elle a la réputation d'adorer les femmes. Elle ne voudra pas faire affaires si on se pointe que nous trois.

Alors, je suis un bonus. Une sorte d'objet qu'ils vont montrer à cette Cyrene pour faire plaisir. Non, ça ne se passera pas comme ça.

— Cyrene Jewell ? s'offusque Corey. Mais elle a la réputation d'être très folle aussi ! Ça va pas ou quoi ? Elle est capable de nous couper les couilles...

— Ça te fera peut-être du bien, marmonné-je.

Si le concerné m'envoie un mauvais regard, je croise celui de C. J. qui me sourit, amusé. Nikola pivote à nouveau, vers la route.

— Mais c'est aussi la meilleure, reprend-il. Et puis Louis nous donnait que des petites cargaisons. On doit s'élargir. Encore plus si on gagne cette guerre, on sera les rois de Chicago.

C'est donc ça, l'objectif sous-jacent. Ils veulent être au-dessus. Je baisse les yeux, me rendant soudain compte de la gravité de la situation.

— OK, à la rigueur je peux comprendre ça. Mais pourquoi tu la ramènes elle ? Et pas Vera, par exemple ?

Ça, c'est une bonne question. Je ne suis pas de leur milieu, à la base.

— Parce que je lui fais confiance, et qu'elle a de bonnes idées parfois. Maintenant, ferme ta gueule.

Je n'ai pas le temps de réagir, que la voix de C. J. se fait à nouveau entendre.

— De toute façon on est arrivés.

Donc, je regarde par derrière la fenêtre. Je fronce les sourcils en découvrant une sorte de grange, dans un endroit désaffecté. Un camion est garé dehors, et des femmes y sont adossées, avec d'autres collègues masculins. Finalement, la nôtre s'arrête devant la leur. Nikola en descend le premier, suivi par les deux autres hommes. Après avoir inspiré un bon coup, je descends aussi. Le malfrat se place devant moi.