𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟗: Prendre du terrain.

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𝐂.𝐉.


𝖧𝗎𝗆𝖻𝗈𝗅𝖽𝗍 𝖯𝖺𝗋𝗄, 𝖢𝗁𝗂𝖼𝖺𝗀𝗈,
𝟧 𝗈𝖼𝗍𝗈𝖻𝗋𝖾 𝟤𝟢𝟤𝟥.

    Encore une fois, mon épaule est alourdie par le poids d'une arme. Parce que nous allons attaquer les Latin Kings et leur territoire. Parce qu'ils nous ont trop pris, et c'est à leur tour de subir ce que nous avons subi. Au loin, je vois Corey, prêt à tirer. À ses côtés, Julian, le second de Lalo Hectór, des Spanish Cobras. Ils n'ont pas hésité à se joindre à nous. Notre effectif est démesuré, mais c'est fait exprès. Le but est de montrer notre puissance.

    Et puis, de l'autre côté, il y a Nikola. Tel le maître de l'opération, il attend patiemment le bon moment. Tout le monde le regarde. Tout le monde est fier. Vera est près de lui, pour assurer ses arrières. Ça me fait rire, car Roy est un chef. C'est un leader. Même si je suis aussi l'un des piliers du gang, je sais très bien vers qui nos hommes sont tournés. Cela montre son pouvoir.

    Mais malgré tout, il est là. Contrairement à Benito, ou Lalo. Il ne se la coule pas douce à la propriété, attendant patiemment qu'on fasse le sale travail. Il est sur le terrain. Et il ne bouge pas. C'est peut-être pour ça qu'il est tant respecté.

    — C'est bon, ne tirez pas !

    Soudain, je fronce les sourcils. Un homme sort de nulle part, les mains en l'air. Je l'analyse, et ses tatouages me montrent qu'il fait partie de nos ennemis. Personne ne baisse les armes. On attend le feu vert d'un seul et unique homme. Roy.

    — C'est qui lui ? souffle Zara à côté de moi.

    Je lui lance un coup d'œil furtif. Elle dévisage l'inconnu.

    — J'en sais rien, mais il est con.

— Je veux parler à Nikola Roy ! dit-il.

Le concerné s'approche. Corey, Vera, et Julian le suivent. Quant à Zara et moi, on reste dissimulés derrière un meuble de ce local dans lequel on est planqués depuis une vingtaine de minutes.

— Tu veux quoi ? Ils sont où tes potes ?

J'observe Zara. Elle a les yeux rivés sur les deux hommes. Comme elle a du mal à voir la scène, elle tente de relever un peu plus la tête. Ça me fait sourire, parce que je trouve ça drôle. Et ça m'attendrit. Enfin ça, c'est juste Zara qui fait cet effet.

— Ils sont à côté, déclare l'autre. Mais ils feront rien. On sait ce que vous avez fait aux autres, et on veut pas mourir. On vous donne le magot et on dégage.

Ça me surprend sans me surprendre. De nos jours, la loyauté ne compte plus. J'espère que nos hommes n'auront pas le même discours s'ils se retrouvent confrontés à cette situation.

    — Aussi simple que ça ? ricane Nikola. Tu vois, j'hésite. J'hésite entre me dire que t'en as dans le froc, parce que t'es le seul de tes potes à t'être déplacé. Ou me dire que t'es une salope qui vend son chef.

    L'autre déglutit. Il a l'air sincère, pas de guet apens. Je m'en méfie quand même. Mais la scène me paraît secondaire, parce que Zara se tourne vers moi. Un sourire illumine son visage, alors que notre proximité est accentuée par notre cachette. Elle ricane tout doucement, alors qu'elle se cogne contre mon torse.

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