• CHAPITRE SOIXANTE-QUINZE •

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– A –

— Salut, finit par articuler Alexa après quelques secondes.

Je ne m'attendais pas à la revoir si tôt ni à ressentir ce mélange d'émotions.

— Salut.

J'ai essayé de maintenir un ton neutre, malgré le nœud qui s'est formé dans ma gorge.

— J'ai entendu dire que tu étais de retour, alors je me suis dit que ce serait l'occasion parfaite de passer pour discuter, explique-t-elle.

Son regard semble éviter le mien, comme si elle craignait ma réaction.

— Tu as entendu dire ? je répète.

— Evan, répond-elle brièvement.

Oh...

— Je t'en prie.

Elle entre, jette un regard rapide autour de l'appartement, puis revient vers moi.

— Les garçons ne sont pas là, je suppose ? demande-t-elle, brisant finalement le silence.

— Non, ils sont au travail.

Elle semble peser ses mots avec précaution avant de reprendre la parole.

— Écoute, Angelina, je sais que ça a été compliqué entre nous avant ton départ, commence-t-elle.

— Compliqué est un euphémisme, je ne peux m'empêcher de l'interrompre.

— Oui, soupire-t-elle, et je tenais à m'excuser pour tout ça. Je ne t'ai pas menti lorsque je t'ai dit que ce n'était pas moi qui en avais parlé, mais il est vrai que j'aurais pu faire taire ces rumeurs au lieu de rester les bras croisés.

— Malheureusement, ce n'est pas le chemin que tu as décidé d'emprunter.

— Je sais, mais je n'ai jamais voulu que ça se termine ainsi entre nous et j'aimerais sincèrement que tu me pardonnes.

Je reste silencieuse un instant, laissant ses paroles résonner en moi. Qu'y a-t-il réellement à pardonner ? Si j'ai bien retenu une leçon de mon voyage en Russie, c'est que la rancœur et le ressentiment ne mènent à rien.

— Alexa, j'apprécie tes excuses, même si cela ne change pas ce qui s'est passé, je lui réponds finalement. Il n'y a rien à pardonner, car en réalité je ne t'en veux plus. Pour autant, je ne suis pas certaine que notre amitié pourra un jour être comme avant.

— J'ai bien conscience que reconstruire une relation de confiance prend du temps, Angy, dit-elle doucement, mais je te demande simplement de considérer le fait de laisser une chance à une nouvelle dynamique entre nous.

Elle me fixe avec un mélange d'espoir et de crainte au fond des yeux et malgré les mots durs que nous avons échangés avant mon départ, je décide à mon tour de faire un pas vers elle.

— J'y réfléchirai, Alexa. C'est tout ce que je peux promettre pour l'instant.

Un soupir de soulagement lui échappe et elle se dirige vers la porte.

— Merci de m'avoir écoutée, Angelina. À bientôt, j'espère.

***

Après le départ d'Alexa, je décide de profiter de la fin d'après-midi pour errer dans les rues de New York. Je ressens comme le besoin de retrouver ma place dans cette mosaïque urbaine qui était autrefois mon terrain de jeu. Je déambule parmi les rues familières, en m'arrêtant de temps en temps pour m'imprégner de l'énergie singulière de cette ville.

BALLERINAWhere stories live. Discover now