• CHAPITRE SOIXANTE SIX •

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— A —

J'ai passé des heures à parcourir les petites annonces, mais rien ne se dessine à l'horizon. La recherche d'un nouvel emploi est bien plus difficile que je ne l'imaginais. Je soupire, laissant ma tête retomber lourdement sur l'oreiller. Si je ne trouve pas rapidement un autre travail, je vais me retrouver dans un bon gros pétrin. L'été est bientôt là et j'ai besoin d'économiser autant d'argent que possible pour commencer l'année qui arrive en toute sérénité.

— Angy, quelqu'un pour toi ! crie Alec depuis le couloir.

Je jette un coup d'œil à mon réveil. Il est plus de dix heures du soir, un jeudi. Qui peut bien sonner à cette heure-ci ? Je me lève avec James sur mes talons et me dirige vers cet invité surprise. En entrant dans le salon, j'ai presque envie de faire demi-tour.

— Alexa, je la salue du bout des lèvres.

— Salut ! Comme tu ne répondais pas, je suis passée pour prendre de tes nouvelles.

— Hum, te faisais du souci pour moi ? je demande avec un fond de sarcasme dans la voix.

Les garçons nous observent avec curiosité depuis le bar de la cuisine.

— Tu n'es pas obligée d'être blessante. Je voulais simplement m'assurer que tu allais bien.

— Eh bien, je vais parfaitement bien, merci.

Je m'apprête à retourner vers ma chambre lorsque sa voix m'arrête net, me contraignant à lui faire face à nouveau.

— Attends ! implore-t-elle presque.

— Quoi, Alexa ? Attendre quoi ? Des excuses peut-être ? À quoi bon ? Tu veux savoir qui est venu me parler en face, avec sa vision des choses ? Jamie ! Il a une qualité qui te fait cruellement défaut, la franchise !

— C'était compliqué de t'en parler. Tu n'étais là que les week-ends. Tu oublies que moi, je travaille avec cette équipe toute la semaine.

— Je vois donc où se situent les limites de ta loyauté.

— Ce n'est pas une question de loyauté. Je n'imaginais pas que cela te toucherait autant.

Je reste silencieuse une minute, cherchant les mots justes pour exprimer mes sentiments. Puis, je laisse échapper un soupir de lassitude.

— Inverse les rôles un instant. Si la moitié des gens autour de toi te traitaient d'opportuniste et que la seule personne que tu considérais comme une amie ne venait pas t'en parler et que tu devais attendre d'être humiliée par ton patron pour comprendre ce qui se dit dans ton dos, ne serais-tu pas blessée ?

— Si... Si c'est vrai, je le serais Angy. Mais ce dont je suis sûre, c'est que je te pardonnerais parce que c'est ce que font les amies.

— Mais es-tu vraiment mon amie ? Pour tout t'avouer, j'ai cru que c'était toi la source de tout ça. Tu es la seule à qui je me suis confié au club. Alors, regarde-moi en face et dis-moi que ce n'est pas toi qui en as parlé.

Alexa secoue la tête avec véhémence.

— Ce n'est pas moi, Angy !

— J'ai du mal à te croire.

— Pense ce que tu veux. Comme je te l'ai dit, je suis simplement venue m'assurer que tu allais bien et je constate que c'est le cas. Je vais donc te laisser.

Je la regarde partir sans un mot de plus, alors que les garçons m'observent avec des yeux grands ouverts, comme s'ils venaient d'avaler quelque chose de travers. Je m'installe sur un tabouret et j'attrape le verre de vin d'Alec au passage que je descends d'une traite. Evan me ressert avant de s'adresser à moi pour la première fois depuis notre dispute.

BALLERINAWhere stories live. Discover now