• CHAPITRE CENT-SEPT •

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– A –

— C'est hors de question et cela demeure non négociable, Angelina.

Je marque un temps d'arrêt, déconcertée par la fermeté dans sa voix, mais mon esprit refuse de s'incliner si facilement.

— Attends, laisse-moi au moins t'expliquer...

— C'est non.

Monsieur Têtu, bonjour! Depuis que nous sommes rentrés, Hayden n'arrête pas de marteler obstinément qu'il ne veut plus entendre parler de mon idée, pourtant... Pourtant, je suis convaincue que cela vaut le coup d'essayer.

— Pourquoi ne...

— Toujours non, tranche-t-il en se dirigeant vers le bureau.

Je m'efforce de le suivre, mais il avance trop vite pour moi. Je me sens presque obligée de trottiner derrière lui et je déteste ça !

— Mais si tu pouvais juste...

— Non, réitère-t-il sans même se retourner.

— Où est passé l'homme qui abhorrait le fait d'être interrompu ?

— Il est toujours là.

— Il me semble pourtant que l'on dit : ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l'on te fasse.

— Tu n'es pas les autres. Si jamais je te proposais une idée similaire dans une situation inverse, tu pourrais m'interrompre autant que tu le voudrais.

— On dirait que je te demande de marcher sur des charbons ardents !

— J'aurais préféré ça. C'est dire !

— Arrête de dire des bêtises.

— C'est la vérité. J'ai plus confiance en ma voute plantaire qu'en elle.

— Je ne vais pas la défendre, car tu sais déjà ce que je pense d'elle. Mais elle reste ta sœur et...

— C'est non, point final.

— Une virgule si tu le souhaites, mais pas un point.

Il se tourne enfin vers moi, et à ma grande surprise, ses yeux pétillent d'amusement. Il semble loin d'être contrarié par notre échange.

— Une virgule ? plaisante-t-il en croisant les bras sur sa poitrine.

— Oui. Laisse-moi au moins défendre mon idée. Après tout, tu es un patron d'entreprise ! Tu devrais connaître l'importance de la négociation.

—  C'est vrai, mais tu devrais savoir que je gagne toujours les négociations dans lesquelles je m'engage.

— Je ne dirais rien sur la taille de tes chevilles ni de ton ego, mais je n'en pense pas moins. Maintenant, veux-tu au moins écouter mes arguments ?

D'un geste gracieux, il m'invite à prendre place sur la chaise de bureau qui fait face à la sienne. Je m'installe rapidement, bien trop contente qu'il accède à ma demande, mais lorsqu'il pose ses mains sur mes épaules, je sens le piège se refermer sur moi d'un coup sec.

— Pourquoi crois-tu que je t'ai amené ici, ma douce Angelina ? murmure-t-il à mon oreille. La négociation a déjà commencé et tu es sur le terrain que j'ai choisi.

Un frisson me parcourt à ses mots. Un mélange étonnant d'excitation et de peur.

— Oh, espèce de...

— Gardons nos échanges professionnels, je vous prie, Mademoiselle Carter.

— Très bien, Monsieur Reed.

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⏰ Last updated: Apr 25 ⏰

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BALLERINAWhere stories live. Discover now