• CHAPITRE CENT •

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– A –

Au son du bruissement de vêtements, je réalise que son avocat s'empresse de récupérer ses affaires pour nous laisser seuls. Les yeux de Monsieur Bleu Acier ne me quittent pas et ce n'est qu'après un laps de temps interminable qu'il me demande :

— Aucune idée, comment aimerais-tu que nous réglions ce problème ?

Son petit sourire en coin n'a rien d'innocent et même si nous restons parfaitement immobiles, j'ai l'impression que chaque fibre de mon être perçoit son message et réagit instinctivement au sien.

— Donc, j'ai le choix, je réponds en avalant difficilement ma salive.

— Oh... mais tu as toujours eu le choix, Angelina. Nous pouvons opter pour la manière forte, ou pour la manière douce. Comme toujours, fixe le rythme et je jouerai la partition à ta guise.

Un frisson délicieux glisse le long de ma colonne vertébrale à ses paroles chargées de sous-entendus. Une tension sensuelle s'installe rapidement dans l'air entre nous et mon cœur bat plus vite alors que nos regards se croisent. Comme à notre habitude, chacun défie l'autre de céder en premier, mais comme promis, je ne fuirai plus. Je m'approche donc de lui avec une lenteur calculée jusqu'à sentir son souffle chaud effleurer ma peau. Nos corps se rapprochent instinctivement, comme attirés par un aimant invisible. Ses yeux brillent d'une lueur intense et je peux y lire le même désir qui brûle dans mes propres veines.

— La manière forte ou la manière douce ? répète-t-il d'une voix plus profonde.

— La manière douce pourrait être... tentante, je lui réponds tout luttant pour maintenir ma voix stable.

Un coin de ses lèvres se retrousse alors qu'il se penche pour susurrer à mon oreille :

— À ta place, je choisirai la manière forte. 

Lorsqu'il recule avec un sourire satisfait, je sens qu'un brasier s'allume aux creux de mes reins. D'un geste décidé, je le pousse doucement en arrière et il bascule sur le canapé dans un mouvement fluide.

— Intéressant, fait-il en m'observant sans aucune retenue.

Je monte sur lui et nos corps se rapprochent dans une fusion enivrante. Chaque contact, aussi minime soit-il, alimente le feu qui crépite maintenant entre nous.

— Il est vrai que nous prenons bien plus de plaisir à résoudre nos problèmes de manière... forte, je murmure à mon tour à son oreille alors que mes doigts s'enroulent dans ses cheveux.

Ses mains qui parcouraient un moment plus tôt mon dos avec tendresse s'enfoncent dans mes hanches alors que sa respiration se fait plus profonde.

— Oh, Angelina, toujours ce choix de mots si... approprié.

— Quoi ? je demande innocemment. Ne me dis pas que le simple mot plaisir te met dans tous tes états.

— Non, grogne-t-il presque alors qu'il inverse nos positions et que je me retrouve allongée sous lui. C'était la douce promesse de résoudre nos problèmes de manière forte. Pour preuve.

Son bassin trouve le mien et je sens toute la puissance de son désir alors qu'il baisse ses lèvres vers les miennes pour capturer mon souffle dans un baiser ardent. Mes doigts explorent chaque centimètre de ses épaules avant que mes ongles ne glissent sur ses bras. Chaque contact électrise ma peau et de nouveaux frissons délicieux dansent le long de ma colonne vertébrale alors que ses mains parcourent les courbes de mon corps avec une effervescence avide.

— As-tu seulement conscience que je ne pourrai plus jamais te laisser partir ? murmure-t-il entre deux baisers.

Avant même que mes lèvres puissent former une réponse, il les capture de nouveau avec une passion dévorante. Ses baisers deviennent plus exigeants, plus brûlants et alors que je pensais que la tension entre nous ne pouvait pas monter davantage, elle s'intensifie encore. Je me laisse emporter par le désir qui nous submerge maintenant tous les deux et je perds toute notion de temps et d'espace entre ses bras.

BALLERINAWhere stories live. Discover now