• CHAPITRE CENT-UN •

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– A –


— Tu étais sérieuse ? me demande Hayden une fois que nous sommes douchés et installés dans son lit.

— Oui et les trois orgasmes que tu m'as offerts entre temps n'y changeront rien.

— Et moi qui pensais avoir réussi à te distraire de ton objectif, s'amuse-t-il en me plaquant contre le matelas avec ses reins. Peut-être que la quatrième fois sera la bonne.

— Je ne suis pas contre l'expérience, mais je sais d'ores et déjà que cela ne changera rien.

— Que parions-nous ?

— Rien du tout. Tu ne peux rien me donner de plus que ce que tu m'as déjà donné les trois fois précédentes.

— Tu crois ça ? Je sais me montrer très créatif lorsque c'est nécessaire.

Il tente d'approcher ses lèvres des miennes, mais je me dérobe et parviens à me libérer de son emprise. Il soupire en se réinstallant confortablement contre sa tête de lit avant de dire une nouvelle fois :

— Tu ne pouvais pas être sérieuse.

— Si, Hayden. Je le suis.

J'insiste sur l'utilisation du présent, sachant qu'il comprendra la subtilité de ce choix malgré notre désaccord sur le sujet.

— Angelina, soupire-t-il.

Un silence douillet s'installe entre nous alors que nous nous observons plusieurs minutes avant qu'il ne finisse par murmurer :

— Très bien, je parlerai à Aaron.

Ma stupéfaction me cloue sur place alors qu'il se lève souplement du lit. La lassitude dans sa voix m'ébranle au plus haut point et je cherche en vain quelque chose à lui dire, mais il est déjà trop tard. La porte de la chambre se referme derrière lui. Je me demande amèrement quelles concessions il devra faire avec lui-même pour me contenter une fois de plus. Je suis tellement épuisée par toute cette agitation que j'ai l'impression d'être empêtrée dans ce nouveau cauchemar depuis des jours, alors que ce dernier scandale n'a éclaté que depuis quelques heures. Je ne sais pas si cette idée était bonne, mais je suis sûre d'une chose : nous ne pourrons pas être en paix tant qu'Aaron sera dans notre sillage.

Je tente de m'endormir, mais après une bonne heure à me tourner et me retourner dans tous les sens, je réalise que c'est peine perdue. Tant que Hayden ne sera pas de retour, je ne pourrai pas trouver le repos. Je pensais être soulagée à l'idée qu'il accepte de parler à son frère... Maintenant, je me demande si c'était vraiment raisonnable de le faire sans aucun médiateur.

J'ai besoin de Kris! Je saute du lit et récupère mon téléphone pour la harceler, sans m'attarder sur l'heure qu'il doit être chez elle. Je sais que c'est égoïste de ma part, mais j'ai besoin de lui parler. Kris est ma meilleure amie et je n'ai fait que lui cacher des choses à répétition ces derniers mois. Maintenant que j'ai fait table rase avec Hayden, il est grand temps de le faire avec mes proches également.

— Ody ? fait-elle à moitié endormie lorsqu'elle décroche enfin.

Je ne prends pas le temps d'échanger des banalités et décide simplement de vider mon sac une fois pour toutes avant de changer d'avis. Je prends conscience que cela me fait un bien fou lorsque je sens mes épaules se relâcher petit à petit. Kris m'écoute religieusement et ne m'interrompt pas une seule fois. Je me demande même à quelques moments si elle ne s'est pas rendormie.

— Voilà... Tu sais donc tout.

Un silence déroutant accueille la fin de mon monologue. Je suis partagée entre la confusion et la peur à l'idée du jugement qu'elle pourrait porter sur moi. Néanmoins, je prends mon courage à deux mains pour m'assurer qu'elle est toujours au téléphone.

BALLERINAWhere stories live. Discover now