• CHAPITRE TRENTE DEUX •

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— A —

Hayden Reed vient de m'embrasser ! Mon cerveau est sur la même information en boucle depuis que j'ai franchi les portes de l'ascenseur. À tel point que je mets un moment avant de comprendre que la voix qui provient du salon est celle de la vipère elle-même. Je jette un coup d'œil à Monsieur bleu acier dont les mâchoires se contractent au maximum. Pour ma part, je trouve que c'est une bonne chose. Plutôt que de passer par quatre chemins, je vais les confronter et leur poser la question directement pour en avoir le cœur net une bonne fois pour toutes. Devant la principale intéressée, s'il se passe quelque chose entre eux, il ne pourra pas...

— Stella, Mademoiselle Carter. Mademoiselle Carter, ma sœur Stella.

Quoi? Je m'arrête si brutalement que nos pieds s'entremêlent et que nous manquons de peu de finir au sol tous les deux.

— Angelina, gronde-t-il.

— Oh, nous avons eu le loisir de faire plus ample connaissance après notre rencontre dans ton bureau, sourit-elle faussement.

Je ne sais pas quoi dire. Cette nouvelle me coupe littéralement le sifflet. Sa sœur! Tous les scénarii bizarres que je me suis faits me sautent aux yeux et j'ai soudainement envie de rire. Je me garde bien de le faire car la tension est à son comble dans la pièce. Quelque chose me titille néanmoins l'esprit. Pourquoi a-t-elle ce comportement curieux à mon égard si c'est sa sœur ? La vipère se lève de façon presque féline et s'avance lentement vers nous. J'en profite pour la détailler de la tête aux pieds. Juchée sur des talons vertigineux, dans un ensemble vert pâle, elle est tout simplement magnifique. Pour autant, elle ne ressemble pas plus que ça à Monsieur bleu acier. Sa beauté est plus froide, plus contenue. Leur prestance est leur seul point commun et ça c'est indéniable maintenant qu'ils se tiennent l'un près de l'autre.

— Ton jouet aurait-il perdu toute notion de politesse ?

Jolie, mais si cruelle... Quel gâchis !

— Non, cependant mes parents m'ont enseigné qu'être hypocrite ce n'était pas très civilisé. Et puisque je n'ai aucunement l'envie de m'entretenir avec vous, nous devrions éviter les conversations usuelles qui ne nous mèneront donc à rien.

Je ne sais pas où j'ai trouvé la fougue pour lui répondre de la sorte, mais cela ne lui fait ni chaud ni froid et elle éclate d'un rire faux.

— Je me demande bien où tu l'as déniché celle-ci.

— Stella ! s'agace Monsieur bleu acier.

— D'accord, d'accord, fait-elle en levant les mains.

Le tintement de ses bracelets m'énerve plus que de raison. C'est fou comme il n'y a aucune once de bienveillance en elle. Elle paraît mauvaise jusqu'au bout de ses ongles parfaitement manucurés aujourd'hui encore.

— Que veux-tu, Stella ?

— Parler en privé.

— Je suis occupé comme tu peux le voir.

— C'est à propos d'Aaron.

Monsieur bleu acier garde le silence, mais à la façon dont il serre les poings le long de son corps, je comprends que quelque chose ne va pas. La vipère replace ses cheveux derrière son épaule et croise les bras sur sa poitrine comme pour le défier.

— Je t'avais dit que c'était un sujet privé.

— Dehors.

— Je te demande pardon ?

BALLERINAWhere stories live. Discover now