Maddie

Chapitre 44 - Catastrophe

Après plusieurs heures de chansons hurlées à tue-tête et d'une vaste étendue de campagne traversée, le bus s'arrêta en plein centre-ville, devant un immense bâtiment. Les filles se collèrent le front contre la vitre, l'air admiratif.

— Waouh ! s'écria Lena. C'est juste ÉNORME !

Vicky esquissa un sourire en se dressant debout à l'avant du bus.

— Allons-y, mesdemoiselles !

Les Venus se hâtèrent vers la porte de sortie et sautèrent du bus une par une. Elles récupérèrent leurs sacs dans la soute avant de se diriger vers l'entrée et de pénétrer dans le hall d'accueil. Elles poussèrent des exclamations de surprise en découvrant l'immensité et l'élégance des lieux.

Elles levèrent la tête vers le plafond qui culminait à plusieurs mètres de hauteur. Sur le côté gauche, de larges fenêtres suivies par une baie vitrée laissaient apercevoir une large terrasse couverte et arborée. L'espace était bruyant et bondé de monde.

Vicky partit au comptoir d'accueil et les cheerleaders empruntèrent un imposant escalier pour se rendre dans la zone réservée aux participants ; une salle profonde d'où émanait un joyeux brouhaha. Avant d'y entrer, Sally pivota et fit face à son équipe.

— Ça va être un truc de malade ! On déchire tout, les filles !

Ses coéquipières lui répondirent par des hurlements hystériques. Elles s'installèrent et commencèrent à s'échauffer. Elles firent ensuite un repérage des lieux dans la salle de spectacle et assistèrent à quelques prestations concurrentes. Peu avant que leur tour ne se présente, Vicky les envoya finir de se préparer.

— C'est bientôt à vous, vous complétez votre tenue de gala !

La panique commença à s'emparer de chacune des Venus. Elles s'empressèrent de sortir la robe plissée rouge et or, qui s'accordait aux chaussettes hautes et au nœud rouge présent dans leurs cheveux. Maddie l'enfila et pesta en silence en remarquant que quelque chose clochait. Sa robe ne fermait pas. Elle regarda de plus près et comprit le problème. L'attache était bloquée. Elle tira d'un coup vif et un bruit aigu de déchirement retentit.

— Oh merde ! lâcha-t-elle.

— Quoi, merde ? lui demanda Rachel qui faisait ses lacets à toute vitesse.

— J'ai un gros souci.

Rachel tourna la tête vers son amie. Maddie tenait dans sa main un bout de fermeture éclair et sa robe était grande ouverte sur un côté.

— Ta blague n'est absolument pas drôle, dit-elle d'un ton extrêmement calme.

Maddie sentit l'affolement la gagner. Elle hurla presque.

— Ce n'est pas une blague !

Rachel se précipita sur son amie, en la foudroyant du regard.

— Dis-moi que tu peux le réparer là, maintenant, tout de suite ! siffla-t-elle.

En sentant l'agitation particulière des deux filles, Sally intervint.

— Qu'est-ce qui se passe ? Il faut finir vos maquillages, le temps passe !

Maddie humecta ses lèvres, la gorge sèche et nouée.

— On a un problème, murmura-t-elle en regardant ses pieds.

Sally suivit le regard de Rachel et découvrit l'état de la robe de Maddie. L'équipe, qui s'était rapprochée, resta interdite devant sa tenue.

— Dis-moi que je rêve, dit la capitaine d'une voix sinistre en approchant son visage de celui de Maddie.