One love One passion

Chapitre 4

PDV Romane

    La sonnerie retentit enfin à travers tout le lycée. Je rassemblai donc mes affaires, afin de rentrer chez moi. Je me faufilai dans les couloirs, en me rappelant avec amusement la scène de ce matin. Ce petit, du nom de Brice, avait déjà du cran à son âge. Il m'avait bien fait rire quand il avait tenu ma jambe, avant d'hurler :

— Bas les pattes, elle est pour mon frère !

    J'avoue que je n'avais pas compris ses paroles. Cependant, ayant remporté mon défi, je lui avais demandé ce que je gagnais. Ce à quoi il m'avait répondu :

— Un autographe de mon grand frère. Toutes les filles lui courent après.

    J'avais bien rigolé et lui avais ensuite donné une petite tape, sur l'épaule. Cette petite matinée, assez étrange pour un premier jour d'école, s'était finalement bien terminée. Désormais je rentrais chez moi pour manger vite fait un bout, avant de déjà repartir au lycée. Il était assez tôt, mais j'avais envie de voir Ben. Revenue au lycée, je lui envoyai donc un texto en lui demandant où il se trouvait.

~ Self. ~

    Le message reçu , je me dirigeai donc vers la cafétéria. J'ouvris plus tard, la porte, et cherchai directement Ben du regard. Après quelques minutes de recherche, je le trouvai enfin, assis à une table avec plusieurs gars. Ben se trouvait en face d'un garçon, qui était de dos à moi. Je m'avançai donc près de mon ami, avant de poser ma main sur son épaule. Il lâcha un petit cri féminin qui me fit bien rire.

— Eh, calme toi Benou, dis-je tout sourire.

    Les gars de sa table me dévisagèrent tous, soudainement. Et particulièrement un, qui n'arrêtait pas de me fixer. C'était celui qui était de dos à Ben. Les garçons s'échangèrent tous des regards, avant qu'un des gars ne s'écrit :

— C'est la nana de ce matin !

— De quoi parles-tu ? demandai-je, interloquée.

    Ben soupira lui aussi, avant de dire :

— Romane... On t'a vu ce matin jouer au foot.

— Oui et ?

— Mais t'es carrément forte ! s'écria maintenant un autre garçon.

    Je le dévisageai et regardais ensuite Ben.

— Ils sont bizarres tes amis... Bon je te laisse, dis-je tout vas, avant de partir.

    Mais subitement, quelqu'un m'attrapa le bras. Je me retournai et vis que c'était le garçon qui me fixait il y a quelques instants. Je l'observais dans un silence étrange. Il avait de long cils, des yeux marrons, presque noir, et des cheveux foncés. Il avait également une bonne bouille, on peut le dire.

— Tu fais du foot depuis quand ? me demanda-t-il d'un air sérieux.

    Je ne le connais pas ; en quoi cela le regarde ? J'allais répondre, quand Ben me supplia du regard de lui répondre avec gentillesse. Bon. Je retiens mon impulsivité en même temps que je me dégage de sa poigne.

— Depuis que j'ai environ cinq ans, répondis-je en faisant un pas en arrière.

— Pourquoi tu n'es pas dans l'équipe féminine ? continua-t-il avec intérêt.

— T'es chiant avec tes questions toi, dis-je, mon impulsivité ayant repris le dessus.

    Bon je l'avoue. Je ne suis pas très sociable, je crois.

     Étrangement, ce garçon m'offrît un léger sourire en coin. Je ne dis rien de plus et me retournai donc pour partir. Quelques minutes après, lorsque j'étais dehors, je reçus un texto de Ben.

~ Pourquoi tu n'as pas répondu à sa deuxième question ? ~

~ Bah je ne le connais pas. Je n'allais pas répondre à toutes ses questions. Vous êtes étranges, vous les mecs.

Mon téléphone vibra aussitôt.

~ Il te plaît ? ~

Pourquoi il me demandait ça ? Ben est bizarre des parfois.

~ T'es bizarre. Tu sais que je ne m'intéresse qu'à une seule chose : le football. ~

    J'allai ranger mon téléphone, quand il vibra une nouvelle fois.

~ T'es intéressante. ~

    OK. Il faudra vraiment que je discute avec lui. Jamais Ben ne m'avait dragué, ou encore moins tenter une approche. La sonnerie retentit enfin, pour nous avertir que nous devions retourner en cours. Cela me coupa de mes pensées et je partis donc en direction de la salle de classe.

**

    Nous avions fini les cours de l'après-midi. Le professeur d'anglais nous avait placé par ordre alphabétique et je m'étais retrouvée à côté d'une fille qui s'appelait Felicia. Durant les deux heures, elle et moi avions beaucoup discuté. Puisqu'elle devait attendre le bus, j'avais donc décidé de rester avec elle. Nous nous étions assisses sur les gradins extérieur, donnant vu sur le terrain de foot.

— L'équipe de football féminine va s'entraîner. Tu vas voir c'est très drôle, dit-elle, souriante.

    Je ne répliquais rien et observais donc les filles rentrer sur le terrain. Aussitôt, dès que mes yeux se posèrent sur elles, je compris les propos de Felicia. Personne n'était vêtu d'une tenue sportive ou d'un survêtement de football. Elles avaient plutôt opté pour des shorts légers, très raccourcis, ainsi que des débardeurs qui laissaient entrevoir beaucoup de choses. D'autres n'étaient pas habillées comme elles et j'avais vite compris pourquoi. Il y avait deux types de filles.

— Celles qui sont à moitiés dénudées sont rentrées dans cette équipe afin de séduire l'équipe masculine. Quant aux autres, elles ne sont pas venues ici dans cette optique. Disons qu'elles ont plus d'enjeux... intervint Felicia.

    J'acquiesçai et continuais donc d'observer leur début d'entraînement. Les filles commencèrent à s'échauffer et à taper dans le ballon. Enfin "taper" est un grand mot... Les filles à moitiés dénudées ne voulaient pas toucher le ballon avec leurs chaussures. Elles restaient donc là, près du ballon, à ne rien faire. Les autres, quant à elles, arrivèrent en courant et frappèrent de toute leurs forces sur le ballon. Limite elles allaient tuer quelqu'un tant leur frappe était violente.

— C'est une parodie ? osai-je demander.

— Eh bien non, ricana-t-elle.

    J'émis un rire gêné. C'est vrai que cela me changeait bien de mes entraînements en Australie. Oui. C'était quand même mieux de ne pas avoir intégré cette équipe.