Chapitre 33

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PDV Loïs

    C'était maintenant au tour de mon groupe. Roméo descendit des gradins en dernier et il s'échauffait devant moi. Il avait un grand sourire scotché sur son visage. Je le dévisageais tranquillement, mais ne disais rien. Mon père venait d'hurler, pour avertir que nous allions bientôt commencer. Roméo passa devant moi et me chuchota à l'oreille :

— Je vais tout faire pour gagner. Et tu sais bien pour qui je fais cela.

    Je serrai mes poings en sachant de quoi il voulait parler. La colère me montait, mais j'essayais néanmoins de me retenir. Nous avions décidé que ce serait Jordan qui passerait en premier, suivi de Batiste, puis nous finirions par l'autre idiot et moi.
Mon père siffla et Jordan prit possession du ballon. Il arriva à passer les premières défenses, mais quant vint mon tour de lui bloquer le passage, il perdit le ballon. Je le récupérai donc, agilement. C'était ensuite le tour de Batiste, qui fut très vite intercepté par l'autre idiot alias Roméo. Quelques secondes plus tard, la balle fut reprise et c'était désormais à moi de courir.

     Bien entendu, Roméo essaya de me prendre le ballon, mais j'arrivais à me défendre. Il était plutôt fort et ça, je pouvais l'avouer. Il m'a volé une fois la balle, mais j'ai très vite réussi à le lui la reprendre.

– Bon sois gentil et laisse-moi la balle, déclara-t-il soudainement, en tentant de récupérer la balle, en vain.

— Tu rêves.

— Je dois gagner pour Romane.

    À l'entente de son prénom, je levai immédiatement la tête pour voir souriant.

— Ça ne sert à rien, elle ne t'aime pas, avouai-je.

    J'avais arrêté de jouer et lui aussi. Nous nous fixions. Et personne n'était prêt à détourner le regard, en premier.

– Pourtant ça pourrait changer... continua-t-il tout bas, avec ce sourire. D'ailleurs, je me demande si elle est bonne au...

    Mon sang ne fis qu'un tour et je me jetai immédiatement sur lui. Je lui mis une droite bien correct et même si j'entendis les cris des entraîneurs me disant d'arrêter, je n'en faisais rien. Roméo m'assigna quelques secondes après, un coup de poing. J'allais répliquer quelque chose, quand deux mains m'attrapèrent.

Romane.

    Je m'arrêtai donc et me retournai brusquement. Romane me regardait avec des yeux remplis d'inquiétude. Je soupirai, puis m'écartai d'elle ; je partis en direction de l'hôtel, sous les cris de mes amis et de mon père.

    Rentré à l'hôtel, je m'étais étalé sur le lit. Évidemment, je savais qu'on n'allait pas me laisser ainsi. La porte s'ouvrit, me coupant directement de mes pensées. Romane venait de pénétrer dans la pièce. Elle s'avança pour se blottir soudainement contre moi.

— Romane ?

— Pourquoi tu l'as frappé ! T'as vu dans quel état tu es ! s'exclama-t-elle, en me brisant limite les tympans.

— Arrête de crier s'il te plaît, je suis à côté de toi.

– Tu me dis de ne pas crier ? Mais quand je vois ton état, je dois arriver avec une douce voix mélodieuse, peut-être !

    Je voulus la prendre dans mes bras, mais elle recula aussitôt.

— Pourquoi vous êtes vous battus ?

Je ne veux pas lui dire. Je ne peux pas.

— Loïs, reprit-elle.

— Pour rien.

— Quoi pour rien ? Tu te fiches de moi ; on ne se bat pas comme ça, merde !

    Romane me regardait et je voyais qu'elle était déçue de mon comportement. Surtout du fait que je ne lui avoue pas les choses. Elle prit son sac et commença donc à partir hors de la chambre.

– Romane atten...

    Je n'eus le temps de finir ma phrase, qu'elle claqua directement la porte.

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