Chapitre 39

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    J'étais fatiguée. Mon corps ne voulait pas bouger ; il était lourd. Mes paupières ne voulaient pas s'ouvrir. Soudain, j'entendis un bruit. Celui-ci ne cessait de se répéter.

    Je daignai à ouvrir les yeux puis penchai ma tête vers la droite. Je vis quelque chose de sombre qui ne cessait de bouger. Ce bruit venait de là-bas et il ne cessait de s'intensifier.

Attendez.
Ces bruits... Ce sont des pleurs ?

    Enfin, la chose qui se trouvait dans ce coin sombre, apparue à toute vitesse devant moi.

Ah.
Je vois.

En fait, c'était mon père qui pleurait.

Je n'ai pu prononcer aucune seule syllabe, qu'il m'enlaça déjà. Mais vraiment fort. Trop fort.

— Tu m'as tellement fait peur, ma chérie ! s'exclama-t-il, avant d'éclater de nouveau en sanglots.

— D-de l'air... dis-je difficilement.

    Mon père se recula, mais restait tout de même près, au cas où. Je n'avais pas fait attention, mais je me rendis compte que je me trouvais dans la chambre de mon père.

— Tu veux quelque chose à boire ? À manger ? reprit mon père, paniqué.

Règle numéro 1 : ne jamais être malade quand mon père est là.

— Juste de l'eau me suffira, merci.

    Mon père revint très vite avec mon verre d'eau à la main. Je me soulevai légèrement et il me donna délicatement le verre.

– Pourquoi il y a des médicaments sur la table de chevet ? demandai-je.

    Il se posa sur le lit puis me caressa la joue. Il inspira longuement, avant de reprendre la parole :

— Le cuisiner a servi de la nourriture périmée. Par malchance, mon petit coeur adoré est tombé dessus. Mais ne t'inquiètes pas ma chérie, un médecin est venu te voir il y a peu de temps, quand tu dormais. Tu as fait une toute petite intoxication alimentaire et la fatigue t'a aussi poussé à t'évanouir.

    Je hochai la tête pour montrer que j'avais suivi son discours, puis repris une nouvelle gorgée d'eau. Sur la trentaine de garçons présents, il avait fallu que ce soit moi qui tombe sur ce morceau périmé. Quel destin incroyable.

— Si tu avais vu ton prince te porter dans ses bras. J'ai même cru qu'il allait pleurer, continua mon père.

Euh. On parle du même garçon là ?

— Loïs ? demandai-je avec de gros yeux.

— Oui. Il t'a porté dans ses bras et il t'a emmené jusqu'ici. Il est resté un bon moment avec toi et quand tu t'es réveillé, il venait juste de partir.

— Il est adorable, dis-je spontanément.

    Mon père me sourit tendrement et me caressa la joue, une nouvelle fois.

— Oui, il l'est. Et je suis vraiment heureux que tu sois avec lui. Même si j'aurais préféré que tu te maries avec ton père, comme quand tu le disais enfant, reprit-il, en m'adressant un petit clin d'œil vers la fin.

J'avoue que je ne pus m'empêcher de lâcher un petit rire.

— Bon, je dois aller voir les autres. Surtout tu te reposes bien. Si tu as un problème appelle l'accueil ; ils me préviendront et ton papa chéri viendra à ton secours.

— Ne t'inquiètes pas, répondis-je, en lui ébouriffant ses cheveux.

    Un sourire encore plus grand se dessina sur son visage. Il m'embrassa le front et partit ensuite de la chambre. Mais quelques minutes plus tard, la porte se rouvrit. Loïs apparut dans l'embrasure. Il s'avança vers moi, puis posa sa main sur ma joue. Une petite décharge traversa tout mon corps.

— Comment va ma petite grincheuse préférée, celle qui aura bientôt un abonnement pour l'infirmerie ? me demanda-t-il.

Je levais les yeux aux ciel. Il sourit.

— Je suis fatiguée et j'aimerais dormir, dis-je, en refermant les yeux.

— Oh. Puis-je avoir le privilège de t'accompagner pour cette sieste ?

— Peut-être. Essaye.

    Ni une ni deux, Loïs se glissa sous la couette. Il posa sa tête sur la mienne puis me faisait des caresses dans le dos.

– Je sais que tu es plutôt rancunière comme fille. Mais vu que je suis le plus gentil des petits amis, je m'excuse pour ce matin.

— Il y aura vengeance, avouai-je directement.

Il rigola avant de m'embrasser la joue.

— Je sais bien et j'attendrais la sentence, ricana-t-il.

    Je hochai la tête en guise de réponse et me laissai donc bercer par sa respiration.

**

PDV Loïs

  Entrain de caresser les cheveux de Romane, j'entendis étrangement des voix :

— Tu penses que nous avons le droit ? chuchota quelqu'un.

— Mais oui t'inquiète ! répondit une autre voix.

– Bon bah allons-y alors ! S'il pète un câble, ce n'est pas moi qui prends hein !

    Je crois avoir reconnu ces voix. Et j'espère qu'ils ne vont pas faire ce que je pense.

Alors là, pas du tout.

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