Chapitre 58

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— Romane, les œufs ! cria une voix, me rompant immédiatement de mes pensées.

    Je me précipitai vers la plaque chauffante et arrêtai immédiatement le gaz. Je retirai ensuite la poêle, mais je me brûlai, ce qui me fit pousser un cri.

— Romane !

    Loïs se jeta sur moi, avant de se diriger à toute vitesse vers le lavabo. Il tourna ensuite le robinet, puis passa ma main sous l'eau.

— C'est bon, dis-je après quelques secondes. Ça va mieux maintenant. Merci.

— Mais t'es pire qu'une enfant de cinq ans, toi ! Je te laisse dix minutes toute seule et je retrouve l'appart à moitié brûlé, avec en plus une brûlure sur ta main !

— Oui... répondis-je comme une gamine qui se faisait gronder.

    Bon j'avoue que tout ça aurait pu être pire, mais cela était à cause de cette lettre. Pourquoi il ne m'en a pas encore parlé ? Je voudrais lui poser cette question, mais là, je n'osais pas.

— Bon... Je pense que je vais commander pizza, n'est-ce pas ? me demanda-t-il, en souriant.

   Je hochai la tête, avant de me diriger dans le salon. Je me laissai écrouler sur le canapé, en pensant encore à cette lettre. Quelques secondes plus tard, le canapé s'affaissa, signe que Loïs s'était joint à moi. Il me prit soudainement la main, avant de la scruter attentivement.

— Mmm... Ça va. C'est juste un peu rouge. Tu as eu du bol, déclara-t-il.

    Je ne dis rien, à part retirer ma main de la sienne. Il poussa un léger grognement, signe qu'il n'était pas content que je fasse cela.

— T'es sûre que ça va ? Ça te fait si mal que ça pour que tu ne dises rien ?

   Je secouai la tête de droite à gauche, pour signifier un non. C'était juste que cette lettre ne cessait de trotter dans ma tête. Je voudrais lui en parler, pourtant... Ce n'était pas à moi de le faire, mais bien à lui.

— Tu boudes encore car j'ai frappé l'autre conna... Euh. Le Méchant loup ? reprit Loïs, en me prenant les joues.

   Je laissai échapper un rire face à sa bêtise. Enfin, sa bêtise qui a bien failli se terminer à l'hôpital.

— Tiens ! Tu as rigolé ! s'exclama-t-il tout content, avant de lâcher mes joues.

   Je pris le coussin et le lui balançai ensuite.

— Tais-toi, dis-je en souriant, je l'avoue.

— Tiens ! Tu souris !

    La sonnerie retentit, signe que les pizzas devaient sûrement être là. Loïs se leva donc, pendant que je restais sur le canapé. Il revint ensuite, quelques minutes plus tard, avec les deux pizzas dans ses bras.

— À table ! s'écria-t-il, visiblement content de manger.

     Le diner s'était passé calmement, pour une fois.
J'étais tellement fatiguée par cette journée, que je n'avais même plus la force de dire quoique ce soit. Loïs l'a très bien remarqué, puisqu'il n'a pas cherché à me forcer pour parler. Loïs se proposa gentiment de débarrasser, pendant que je l'attendais sur le canapé. Les yeux clos, mes pensées étaient encore occupées par ces quelques lignes à l'encre noire. Je devais le savoir.

Est-ce que Loïs me quitterait une seconde fois ?

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