Chapitre 62

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    Après une longue semaine, Romane s'était enfin décidée à ne plus me faire la gueule. Par contre, elle me demandait souvent des trucs par rapport à cette lettre ; je lui répondais donc, à chaque fois, qu'elle le saurait bientôt. Je sais que ça l'agace de ne pas savoir, même que ça la blesse. Mais je dois faire avec.

Dans à peine six semaines elle saura tout. Enfin, si j'arrive à la faire tenir jusqu'à là.

   Vous vous demandez sûrement, comment ça se fait que Romane m'adresse à nouveau la parole ? Eh bien tout simplement car je n'ai cessé de l'harceler chez elle, au café... Je la raccompagnais toujours, je lui apportais également à chaque fois, un truc à manger. Et la cerise sur le gâteau, était quand je lui avais dit que Aïden -qui était enceinte- avait enfin accouché de cinq magnifiques chiots. Je lui en avais immédiatement proposé un, sachant qu'elle m'avait fait part de son envie d'un nouveau chiot.

    Aujourd'hui, je dois aller la récupérer à quinze heures chez elle pour ensuite aller chez moi. Je suis sûr qu'elle est très surexcitée et également très heureuse d'enfin accueillir un nouveau chien. Bien-sûr, les chiots n'étant pas encore sevrés, elle devra attendre quelques mois. Mais je pense qu'elle tiendra le coup.

    Ça faisait un petit moment que j'étais garé devant l'immeuble de Romane, mais toujours aucune nouvelle d'elle. J'allais l'appeler, quand d'un coup la portière s'ouvrit, laissant place à une Romane essoufflée, les cheveux lui retombant sur le visage.

Elle a fait quoi encore ?

— Euh ça va... ? demandai-je, en la fixant bizarrement.

Elle remit ses cheveux en place, avant de m'offrît un grand sourire.

— Nickel ! C'est juste que ma voisine, celle qui est folle, allait sortir de son apparement. J'ai donc sprinté comme une malade, en manquant de me casser la gueule dans les escaliers. Mais sinon, tout va bien ! Nickel !
 
    Je ne pus m'empêcher de rire. J'ai déjà eu à faire à sa voisine cette semaine. Je raccompagnais Romane chez elle, et cette petite dame ne s'était pas du tout gênée pour m'attraper violemment le bras et me poser une multitude de questions. Elle nous avait ensuite invitée chez elle à boire son fabuleux thé. Nous étions restés trois heures chez elle.

Bref.
Je préfère oublier ce moment.

    Romane avait enfin repris son souffle, puis quelques minutes après, nous étions enfin partis. Une demi-heure plus tard, nous étions arrivés. Comment vous dire que Romane était plus qu'excitée ? Elle n'avait cessé de me parler du chiot qui serait l'élu.

— Loïs, allez, bouge tes fesses ! s'écria Romane, me coupant aussitôt de mes pensées.

— J'arrive, j'arrive, répondis-je, avant de fermer ma portière.

    Rentrés dans la maison, Romane se précipita dans le salon, où se trouvait évidemment Aïden et ses petits.

— Ils sont trop mignons ! s'exclama-t-elle déjà dans toute la maison.

   Heureusement que nous ne sommes que tous les deux... J'entrai dans le salon et l'aperçus en train de caresser Aïden, un énorme sourire scotché au visage.

— Regarde celui-là ! Il me fait des bisous ! dit-elle, heureuse.

    Romane avait prit délicatement un petit chiot dans ses mains. Et en effet, il lui faisait des petites léchouilles.

— Je prends lui ! C'est décidé ! continua-t-elle à nouveau, visiblement bien décidée.

— Quoi déjà ? T'es sûre ?

— Sûre et certaine ! Un coup de foudre a bien eu lieu !

    Je ne pus m'empêcher de lâcher un rire, avant de m'agenouiller vers elle.

– Ils sont encore trop jeunes pour savoir leurs sexes. Quand nous le serons, tu seras la première à être avertit, ok ? repris-je, en caressant le petit chiot.

    Romane remua la tête pour dire oui, avant d'embrasser l'élu.

— Ce n'est pas grave si ce n'est pas un mâle, car même si c'est une femelle, je la choisirai .

— Et tu as décidé des prénoms ou pas encore ? demandai-je, en caressant Aïden.

— Hum... Je pense que ce sera Byron si c'est un mâle et Lily si c'est une femelle, répondit-elle en reposant le chiot aux côtés de ses frères et sœurs.

— Byron... ? repris-je, très étonné.

   Mon équipe dans laquelle je joue actuellement, se nomme Byron Fly. C'est pour cela que ça m'étonne qu'elle choisisse ce prénom.

— Oui je l'ai fait exprès. J'ai toujours aimé le nom de ton équipe et même quand nous avions rompu, je la supportais. Voilà pourquoi je veux l'appeler comme ça et que j'espère que ce soit un mâle.

    J'étais un peu surpris de savoir cela. Mais néanmoins, j'étais très heureux. Je me levai en vitesse et la pris dans mes bras. Je nichai mon visage dans son cou pour lui déposer quelques baisers.

— Loïs... souffla-t-elle.

    Je continuais de l'embrasser, avant de remonter délicatement vers son oreille et de mordiller celle-ci. Romane lâcha un petit soupir, ce qui me gît sourire. Je la fis ensuite retourner, de sorte à ce qu'elle soit en face de moi. Je voyais qu'elle fixait quelque chose de bien précis sur mon visage.

Mes lèvres.

   Je me rapprochais doucement d'elle, nos lèvres n'étant plus qu'à quelques centimètres l'une de l'autre.

— Je ne peux pas... soupira-t-elle.

— Pourquoi ? chuchotai-je, nos lèvres se frôlant désormais.

— Parce que j'attends ta preuve.

    Pourtant, je ne peux pas lui donner maintenant. Elle doit encore attendre...

Mais merde ! J'ai envie de l'embrasser moi !

— J'ai un truc pour toi, annonçai-je, très sérieusement.

    Elle me regardait, ne comprenant pas où je voulais en venir.

— J'ai un défi pour toi, repris-je, toujours autant sérieux.

   Elle leva un sourcil en guise d'incompréhension.

– Et quel-est-ce ?

— On va jouer un petit match dans mon jardin. Si tu marques un...

— Si j'accepte et remporte le défi, j'aurai le droit à quoi ? me coupa-t-elle, pressée.

— Hum... Si tu marques, tu auras le droit de me donner un gage.

   Elle réfléchissait un instant, avant de reprendre la parole :

— Et si c'est toi qui remporte le défi, tu auras le droit à quoi ?

— De t'embrasser, répliquai-je dans un sourire niais.

— Mais ce n'est pas du jeu ! Je ne suis pas d'accord, moi !

   Je rigolais face à sa réaction.

— Mademoiselle aurait-elle peur de perdre ?

— Bien-sûr que non ! Pour te le prouver, j'accepte ton défi ! rétorqua-t-elle aussitôt, légèrement agacée.

Bingo.

   Vous avez juste à dire à Romane qu'elle a peur et hop ! Elle accepte tout !

— Bon bah alors c'est parti, annonçai-je, en la prenant par le bras.

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