Chapitre 63

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    Après s'être échauffés, nous attaquions les choses sérieuses. Romane avait quitté sa veste et s'était faite une queue de cheval. Elle avait l'air très sérieuse, ce qui me faisait rire.

Elle est trop mignonne.

   Pendant ce temps, je pris un ballon de foot qui se trouvait au fond de la cabane, puis m'installais sur le terrain. Romane me fit signe qu'elle était prête. Je donnai ensuite un petit coup de pied dans le ballon, pour qu'il aille de son côté. Honneur aux femmes, bien évidemment.

— Bon c'est parti ! s'écria-t-elle, avant de foncer comme une furie, la balle au pied.

   Elle arriva plutôt vite vers moi et essaya de passer, mais malheureusement, je l'en empêchai. Elle poussa un grognement, très charmant au passage, puis essaya de me contourner, en vain. Je lui pris directement le ballon, avant de partir tout droit, direction ses cages. À peine venais-je de courir, que Romane était déjà là. Elle tenta de me prendre le ballon, mais je l'esquivai d'un mouvement très fluide.

    Hélas, j'ai pourtant eu un petit moment d'inattention et Romane en profita pour me voler la balle. Elle se remit donc à courir de l'autre côté. Bien sûr, je fis de même et arrivé à sa hauteur, je lui fis un tacle. Elle s'écroula à terre, telle une baleine venant d'échouer sur la plage. Mince. Je crois que c'était plutôt une mauvaise idée puisque Romane ne se relevait pas.

Merde.

C'est vrai que j'oublie presque que c'est une fille. Quand je tacle les gars, ça passe, mais peut-être pas elle.

Oups.

— Ça va ? demande-je en la relevant.

    Elle toussa légèrement, avant de me lancer un regard assassin.

— Mais depuis quand tu tacles, toi ? En plus me tacler moi, quoi !

— T'es vraiment belle quand tu es énervée, avouai-je dans un sourire enjôleur.

   Elle me donna une tape dans le ventre, que je sentis passer d'ailleurs, avant de retourner dans la maison. Bah quoi ? C'était sorti tout seul ! Elle est mignonne, elle est mignonne, bon sang ! Je laissais échappe un soupir, puis me décidai à la rejoindre. Je suis vraiment déçu que le match se soit terminé. Mais je n'ai pas dit mon dernier mot.

    Je rentrai donc à l'intérieur et entendis aussitôt l'eau couler. Romane devait sûrement se laver les cheveux. En même temps, de la terre mouillée et de l'herbe dans ses cheveux, c'est pas top. Je montais les marches d'escaliers, avant de la rejoindre dans la salle de bain. Elle était en soutien-gorge et elle se shampouinait les cheveux. Brave et gentil comme je suis, je décidai de l'aider. Elle sursauta, quand je commençai à masser ses cheveux.

— Euh. Tu fais quoi là ?

— Bah je te lave les cheveux. Ça se voit pas ?

— Je peux le faire moi-même.

— Je sais bien. Je veux juste m'excuser pour ce petit tacle, qui n'aurait pas dû avoir lieu. Même si te voir comme ça, écrasée par terre, était plutôt drôle.

    Elle me donna un coup de poing dans la jambe. Waouh. C'est vraiment une tigresse cette fille.

   Quelques secondes plus tard, je rinçai ses cheveux et mademoiselle arrêta enfin de broncher. Je lui pris ensuite une serviette et l'enroula autour de ses cheveux mouillés. Elle me regarda, mais ne disait rien.

— Un petit merci me ferais plaisir, dis-je en souriant.

— Un petit coup de poing dans ton épaule me ferait plaisir, répliqua Romane, en souriant.

— Tu m'as déjà assez frappé comme ça.

   Elle acquiesça et partit de la salle de bain. Avant qu'elle ne se rende dans le couloir, je l'attrapai par surprise et la plaçai sur mon épaule.

— Loïs ! Tu fous quoi !

— Je t'amène quelque part, répondis-je calmement, avant de me diriger vers ma chambre.

— Mais lâche-moi !

— Quand nous serons arrivés, oui.

    Je la déposai quelques secondes après, sur le lit. Romane croisa ses bras contre sa poitrine. Elle aurait pu paraître sérieuse, mais le problème était qu'elle ne l'était pas, puisqu'elle souriait légèrement.

— Puisque je ne t'ai pas encore totalement pardonné pour tes actes, tu vas devoir te racheter. Sèche-moi les cheveux s'il te plaît, reprit-elle en enlevant sa serviette.

    Je n'allais tout de même pas refuser cela. J'adore toucher ses cheveux. Et puis cela me rapproche d'elle, évidemment. Je pris donc place à côté et commençais à lui sécher ses cheveux à l'aide de la serviette. Ensuite, je partis chercher le sèche-cheveux puis le branchai. Je commençais directement à lui sécher les cheveux, heureux de ce rapprochement.

   Bon pour rire, je lui mettais des fois le sèche-cheveux en pleine tête. Quelques minutes plus tard, ses magnifiques cheveux étaient de retour. Romane prit la brosse qui était sur le comptoir et commença à se les coiffer. Après ce petit moment brossage de la crinière, elle m'afficha enfin un petit sourire.

— T'es pas si chiant que ça finalement. Merci.

   Je lui rendis son merveilleux sourire, avant de tendre le poing vers elle.

— Sans rancune ?

— Sans rancune idiot, répliqua-t-elle, avant de faire coller son poing au mien.

   Je la pris ensuite de nouveau dans mes bras et la déposai sur mon lit. Elle était allongée et j'étais au-dessus d'elle.

— Je veux une récompense moi aussi, souffla-je, en caressant son bras.

— Tu veux quoi ?

Cette fille est trop innocente, alala.

— À ton avis. Je ne fais que demander cela depuis un moment.

Elle semblait chercher, mais n'avait pas l'air de trouver la réponse.

Non mais elle le fait exprès là ?
Oui c'est sûr.

   Je décidais donc de lui rafraîchir la mémoire en rapprochant mes lèvres des siennes.

— Alors ? Tu t'en souviens ?

— Je ne sais pas... répondit-elle, en souriant.

Putain.
Elle le faisait vraiment exprès.

— Je vais donc t'aider à t'en souvenir. Je peux ?

    Un petit rire s'échappa de sa bouche, puis elle hocha la tête à mon plus grand bonheur. Je m'avançai et enfin, je déposai mes lèvres contre les siennes. Mon cœur s'accéléra automatiquement, ma peau se couvrit d'un voile de frissons. Ce baiser n'était pas comme la dernière fois. Celui-ci était plus tendre, plus agréable. Romane passa une main dans mes cheveux et je fis de même sur sa joue. Le baiser devenait de plus en plus intense. Je commençais à en vouloir plus. Et je n'étais pas sûr de pouvoir m'arrêter.

   Malheureusement, il fallait que je le fasse... Je mis donc fin à notre baiser. Romane me regardait, de l'incompréhension dans le regard.

– Si je continue, je ne serais pas sûr de pouvoir m'arrêter. Et je ne suis pas certain que tu souhaites continuer...

    Romane se redressa, avant de poser sa tête contre mon torse.

— Tu aurais pu continuer, chuchota-t-elle, les yeux brillants de plusieurs émotions.

    Merde. Je ne pus résister et l'embrassai directement. Je passai une main sous son t-shirt, quand soudainement, j'entendis une voix hurler dans toute la maison :

— Loïs ! Nous sommes rentrés !

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