Chapitre 48

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      Sortie de chez moi, je mis mes écouteurs, puis enclenchai une musique. Quelques minutes plus tard, j'étais enfin arrivée. Il y avait déjà les petits habitués du café, c'est-à-dire Christian -un petit papi très sympathique-, Benoit -homme divorcé et un peu alcoolique sur les bords-, Josiane -femme d'affaire qui prend son café tous les matins- et ainsi que d'autres personnes. Mon petit Christian me salua et je fis de même. Le patron me salua également, ainsi que Jason, toujours aussi souriant. Je déposais mon sac et pris mon petit tablier. Il n'y avait pas trop de clients ce matin, donc pas trop de boulot. Disons que c'est plus l'après-midi et le soir qu'il y a beaucoup de personnes.

  Midi arriva plutôt vite. Ben m'avait invité à manger avec lui, ce que j'avais accepté, évidemment. Je commençais à partir du café, quand une main m'attrapa. Je me retournais en vitesse pour voir que c'était Jason.

— Oui ?

— Tu manges chez toi ce midi ? me demanda-t-il, en lâchant mon bras.

— Non je mange avec un ami, pourquoi ?

— Ah pour rien... répliqua-t-il, en passant une main dans ses cheveux.

    Il l'avait l'air un peu déçu et je savais pourquoi. Je savais pertinemment qu'il ressentait plus que de l'amitié. Il faudrait être aveugle pour ne pas s'en apercevoir. Le voir comme ça me faisait un petit pincement au cœur. Il est si adorable avec moi, que je lui dois bien ça.

— Ce soir ça te dit de venir manger chez moi ? demandai-je.

    Un grand sourire illumina son visage et il hocha rapidement la tête, avant de s'exclamer :

— Et comment ! Bon bah à tout à l'heure alors !

   Il me fit ensuite à léger bisou sur la joue, puis partit tout content. Je sortis du café, en apercevant au loin Ben, adossé contre sa voiture. Nous nous faisions la bise et nous montions ensuite dans sa voiture. Arrivés dans un restaurant, nous prenions place, puis un serveur vint prendre notre commande. Le dîner se passa paisiblement. Ben n'arrêtait pas de me rappeler des anecdotes et j'avoue que je riais à plusieurs reprises en me les remémorant.

– Et tu te rappelles quand Loïs t'a porté sur son épaule, mais qu'il a glissé et que vous vous êtes rétamés comme des merdes sur l'herbe !

Là par contre, je ne riais plus.

    Je serrais ma serviette entre mes doigts et j'essayais de penser à quelque chose d'autre pour ne pas pleurer. Ben arrêta immédiatement de rire, en se rendant compte de sa bêtise.

— Oh désolé Romane... Je ne voulais pas... reprit-il tout bas, avant de me caresser la main.

— C'est bon Ben. Je vais bien, répondis-je, en lui adressant un petit sourire.

    Il me rendit mon sourire, mais un sourire plutôt compatissant. Je sais que je lui faisais encore de la peine et je n'aimais pas ça. La fin du dîner arriva et Ben me raccompagna au café. Il me fit ensuite la bise et me caressa doucement la joue.

— Encore désolé pour tout à l'heure... souffla-t-il.

— C'est bon, ne t'en fais pas... repris-je, en lui ébouriffant ses cheveux.

    Je m'efforçais de lui faire un nouveau sourire. Ben m'embrassa une nouvelle fois la joue, avant de repartir. Je respirai un bon coup, avant de rentrer dans le café. Jason me fit immédiatement de grands gestes dès que nos regards se croisèrent. Je laissai échapper un petit rire face à son comportement d'enfant.

**

    Je venais de finir de réviser mes cours, quand je reçus un appel. C'était mon patron : Marc. L'appel fini, je soufflai avant de m'étaler sur mon lit. Marc venait de m'appeler en me disant qu'un groupe d'environ vingt personnes, venaient de réserver le café pour ce soir. Il fallait donc que Jason et moi venions l'aider. Je me levais donc, difficilement, de mon lit, puis repartis une nouvelle fois au café. Arrivée là-bas, je vis le patron tout excité. Il ne cessait de bouger dans tous les sens. D'ailleurs, il s'était habillé plutôt classe.

— Ça va patron ? demandai-je, en posant mon sac.

— T-tout va très bien ! s'exclama-t-il, en courant encore dans tous les sens.

    Je souris face à son agitation puis montai directement à l'étage, où devait sûrement se trouvait Jason. Je l'aperçus d'ailleurs, en train d'enfiler son tablier.

— Il a quoi le patron ? questionnai-je, en m'adossant contre le mur.

— Toi aussi tu as remarqué ? Je lui ai demandé, mais il m'a dit que nous verrions ce soir, quand les invités seront là, me répondit Jason, en attachant son tablier.

– Mais c'est qui ces invités ? continuai-je, curieuse.

   Il haussa les épaules, signe qu'il ne savait pas. Je ne dis rien de plus, puis pris ensuite mon tablier. Le patron demanda l'aide d'une personne ; Jason se dévoua et je pris donc place sur le canapé. Soudain, j'entendis pleins de personnes rires, et parler. Le groupe venait d'arriver. Un énorme brouhaha s'en suivit. Ils étaient donc bien nombreux, comme le patron l'avait dit. Je détachai ma queue de cheval, puis descendis les rejoindre. Les voix se faisaient de plus en plus intenses. Arrivée à l'avant dernière marche de l'escalier, je n'eus le temps de relever ma tête, que des cris parvinrent déjà à mes oreilles si fragiles :

– ROMANE !! OH PUTAIN !!

    Quoi ? J'étais tellement absorbée par ses voix, que je loupai la dernière marche d'escalier et m'étalai sur le sol. Je n'eus le temps de me relever, qu'un troupeau de pieds accourent vers moi. Je relevais la tête pour apercevoir...

Le patron. Jason. Clément. Jordan. Kevin. Le père de Loïs.

Et...

Loïs.

One love One passionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant