Chapitre 36

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PDV Loïs

— Eh mec, attends !

    Je me retournai et aperçus Batiste, en train de courir dans ma direction. Arrivé à ma hauteur, il posa sa main sur mon épaule. Son souffle enfin récupéré, il retira sa main de mon épaule et me tendit un sac. Je levai immédiatement un sourcil, en guise d'incompréhension.

— C'est le sac à Romane. Elle l'a oublié, m'annonça-t-il, tout souriant.

    Je compris où il voulait en venir. Disons que les rumeurs vont très vites ici et tout le monde sait qu'on se ne parle plus avec Romane.

— Bah tu peux le lui rendre, répondis-je en repoussant le sac.

— Ah ça non ! Tu vas lui donner ! s'exclama aussitôt Batiste, en me balançant le sac en pleine tête, avant de repartir en courant.

    Je grommelai et pris le sac qui se trouvait à terre. Bon je n'avais qu'à faire une seule chose après tout : lui donner son sac. Oui c'est ça, rien de plus. Arrivé devant sa porte de chambre, je toquais plusieurs fois, mais aucune réponse. Par chance, la porte n'était pas verrouillée. J'entrai donc sans gêne dans la chambre puis observais un peu la pièce. Étant donné qu'il n'y avait personne, je décidai de poser le sac sur le lit. Mais soudainement, une porte s'ouvrit à la volée.

Oh merde.

    Romane était enroulée d'une petite serviette qui cachait son corps dénudé ; ses cheveux étaient encore mouillés, laissant dégouliner des petites gouttes le long de son magnifique corps. Elle observa le sac, avant de remonter son regard jusqu'à moi. Elle me dévisagea, mais ne disait rien.

En même temps que voulez-vous dire dans ce genre de situation ?

— Euh... fut le seul mot qui puisse sortir de ma bouche.

Oui c'est bien Loïs. On applaudit.

    Ni une ni deux, Romane retourna dans la salle de bain et claqua la porte. Je ne sais pas si elle était plutôt gênée que je la vois comme ça, ou bien si elle était énervée de me voir. Hum, je pense les deux. Je m'approchai donc de la porte de la salle de bain, puis toquai dans les secondes qui suivaient.

— Romane, ouvre-moi.

— Monsieur ne me parle pas pendant deux jours et revient comme une fleur, dit-elle sur un ton un peu énervé.

— Je t'ai vu embrasser l'autre, avouai-je directement. Tu aurais pu m'en parler.

     La porte s'ouvrit pour laisser place à une Romane plutôt... Colérique ? Oui c'est ça.

— Comment aurai-je pu t'en parler sachant qu'on ne se parlait plus ? J'ai une fierté !

Bon j'avoue que je ne pouvais m'empêcher de sourire.

— Et il sourit en plus, renchérît-elle, en levant les yeux au ciel.

— Bah voir une aussi jolie fille dans cette tenue, entrain de s'énerver, c'est plutôt drôle.

    Romane ne dit plus rien puis observa sa tenue, avant de me regarder ; ses joues s'étaient légèrement rosies.

— Roh mais merde ! Tu m'énerves ! pesta-t-elle, avant de se réfugier à nouveau dans la salle de bain.

    Je ne pus m'empêcher rire. Elle est vraiment trop mignonne quand elle est en colère.

– Loïs... ? reprit-elle quelques secondes après.

— Oui ?

— J'ai oublié de prendre mes vêtements sur le fauteuil.

— Et le mot magique mademoiselle grincheuse?

— S'il te plait !

     Je laissai échapper un petit rire et décidai quand même d'aller lui chercher ses affaires.

— Tiens, repris-je, devant la porte.

    Romane l'ouvrit et en moins de deux attrapa les habits, avant de la refermer directement.

— J'aurais bien aimé que tu restes habillée comme ça, moi, avouai-je, tout souriant.

— Oh tais-toi Loïs !

    Je souris encore et décidai par la suite de m'installer sur le canapé en cuir. Vingt minutes plus tard, Romane sortit de la salle de bain.

— Arrête de me regarder, râla-t-elle, visiblement gênée de mon regard intense.

— J'ai bien le droit vu que je suis ton petit ami.

    Elle leva les yeux au ciel, avant  de se poser à côté de moi. Elle me fixait et je savais qu'elle n'attendait qu'une chose. Que nous parlions.

– Dis-moi la vérité maintenant. J'ai assez attendu. Pourquoi vous êtes vous battus toi et l'autre idiot ? demanda-t-elle, très sérieusement.

— Pourquoi vous êtes vous embrassés ? questionnai-je, tantôt.

— Ma question d'abord.

— Il m'a dit des choses plutôt... hum comment dire... Des choses péjoratives sur toi. Et ça m'a énervé.

    Elle me fixait et attendait la suite. Elle ne lâcherait pas l'affaire. C'était sur.

— Il m'a demandé si tu étais bonne au lit. J'avoue, ça m'a fait vriller, avouai-je dans un souffle, les muscles tendus.

    Romane ne disait plus rien. Pourtant son regard trahissait toute la colère et la rancoeur qu'elle lui portait. Mais son regard sembla s'adoucir quand elle croisa le mien.

— Je suis désolée de m'être emportée comme ça. J'étais juste énervée que tu ne veuilles pas me dire la raison de votre bagarre... Mais maintenant que tu m'avoues le pourquoi, je ne t'en veux plus, dit-elle tout bas, en se triturant les doigts.

    Je ne pus m'empêcher de la prendre dans mes bras. Elle m'avait manqué.

— Et je m'excuse pour le baiser... Je te jure que j'étais réticente.

— Je te crois... Je m'excuse aussi de ne pas t'avoir adressé la parole pendant deux jours.

— N'empêche, on a vraiment un caractère de merde tous les deux, renchérît-elle, je suis sûre, un sourire en coin.

— Enfin toi plus que moi, n'est-ce pas, rétorquai-je, joueur.

— Je crois pas non.

    Je passai une main sur sa joue et sentis qu'elle frissonna au contact de ma peau contre la sienne. J'embrassai sa joue et un sourire se dessina sur son magnifique visage.

— Je t'aime, me chuchota-t-elle.

    Mon cœur manqua un battement, je l'avoue. Un sourire niais apparut sur mon visage. Bordel. J'étais heureux.

— Je t'aime aussi, continuai-je, en déposant enfin mes lèvres, sur les siennes.

     J'allais approfondir notre doux baiser, quand la porte s'ouvrit d'un coup, laissant apparaître deux pères plus que déchaînés. Romane et moi nous écartions très vite l'un de l'autre.

— ENFIN ! cria mon père, visiblement heureux qu'on se reparle Romane et moi.

— Ma princesse a de nouveau le sourire ! continua le père de Romane, toujours dans des hurlements graves.

— Bon nous vous laissons la chambre ! Bonne nuit ! Enfin, si vous dormez, ! reprit soudainement son père, avant de partir de la chambre, suivi du mien.

    La porte se rouvrit très vite et mon père me lança d'un coup, quelque chose. Il repartit ensuite, en me faisant un clin d'œil. J'observai en vitesse le petit objet entre mes mains et vis que...

Euh. Ils sont sérieux ?

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