Chapitre 61

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   Je poussai l'individu de toute mes forces, avant de lui assigner une gifle. Vu le bruit qui en était gracieusement ressorti, ça avait dû faire mal. Très mal.

— Ça fait trop mal ! gémit une voix, qui ne m'était pas tellement inconnue.

Ah merde.
C'était Loïs.

    Sa joue avait vite viré au rouge. Il avait posé sa main contre celle-ci, l'air choqué. Romane, ce n'est pas de ta faute. Ne culpabilise pas. Non non.

— Bah quoi ! T'avais qu'à pas m'embrasser comme ça, aussi ! m'exclamai-je aussitôt.

— Bah t'avais qu'à me répondre au téléphone !

— Tu crois que j'allais vraiment te répondre parce que monsieur m'a gentiment offert des roses ?

— Je t'ai dit pardon ; waouh, t'es vraiment rancunière, marmonna-t-il.

— Ah excuse-moi. Je dois te pardonner alors que tu m'as abandonné pendant une semaine et que je t'ai vu passer ton temps avec une blonde ?

    Soudain, son regard changea. Il était passé de la colère à l'incompréhension. Loïs arrêta enfin de se caresser sa joue endolorie, avant de passer une main dans ses cheveux bruns.

— Mais c'est pas ce que tu crois... souffla-t-il, les yeux baissés.

— J'ai bien vu de mes propres yeux. Et ne va pas me trouver une excuse, comme quoi c'est ta cousine germaine.

   Un sourire malicieux apparut sur ses lèvres.

— Quoi ? pestai-je.

Il se mit soudainement à rire.
Il y a quoi de drôle là ?

— Et si je te disais que c'est vraiment ma cousine germaine ? reprit-il , en arrêtant enfin de rire.

Non.
Il ment encore.

— Tu mens.

— Mais c'est vrai, idiote ! Elle s'appelle Elina et a un an de plus que nous. Elle est juste de passage en ville et elle en a profité pour m'aider à choisir des fleurs pour toi, m'expliqua-t-il, son regard ancré dans le mien.

C'est vrai que l'idée que cette jeune fille soit son amie, ou bien encore de sa famille, ne m'avait même pas traversé l'esprit.

Mince.

— Euh... Bah je m'en fiche ! répliquai-je en bafouillant, en essayant de cacher mon malaise.

Romane tu t'enfonces là.

– Oh. Madame était jalouse peut-être ?

— Tu m'as laissé sans nouvelle pendant une semaine, et je te revois ensuite avec une blonde au bras. Je devais réagir comment, dis-moi ! repris-je, agacée.

— Ah mais ta réaction me plaît, tu sais. Ça me fait extrêmement plaisir de voir que ma Romy est jalouse.

Non mais ce mec...
Il n'est pas possible...

Mais attendez.
Je viens de penser à un truc là.

Tout à l'heure, Loïs m'a embrassé ?
Mais oui !

    D'un coup, ma main partit une nouvelle fois. Mais cette fois-ci, sur son épaule.

— Aïe ! Pourquoi tu me gifles à nouveau !

— Tu m'as embrassé tout à l'heure.

    Il me fit de gros yeux, signe qu'il ne comprenait rien.

— Et alors ? C'est pour ça que tu me gifles ? continua-t-il, perdu.

— Exactement. Tu as tout gâché, une nouvelle fois. Je ne voulais pas que notre premier baiser de nos retrouvailles se passe comme ça.

Oui je sais.
Je suis chiante.

    Mais je voulais qu'il se passe au moment où Loïs allait enfin me donner cette fameuse preuve. C'était quelque chose d'important mais hélas, cela ne serait plus réalisable.

— Tu vas pas me faire la gueule car je t'ai embrassé, tout de même !

Je ne sais pas s'il a raison ou pas.
Je suis vraiment embrouillée là.

Loïs qui ne me parle pas pendant une semaine, Loïs accompagné d'une blonde, Loïs qui m'embrasse.

Je ne sais plus...

— Laisse moi réfléchir. Tu m'as déjà bien agacé aujourd'hui, marmonnai-je, en le repoussant dehors.

    Il allait protester quelque chose, mais je fermai directement la porte à clé. Voilà une bonne méthode pour faire disparaître tous vos problèmes.

**

PDV Loïs

   Je poussai un râle, puis m'éloignais de son immeuble. J'étais en train de descendre les escaliers de son immeuble, déçu et à la fois heureux de ce baiser, quand je reçus un appel. Je décrochai donc et entamai en vitesse une discussion, en voyant le nom s'afficher. L'appel fini, il fallait que je me rende au restaurant Tiniziz. Arrivé là-bas, je les vis tous les trois attablés à une table. Ils me firent signe de les rejoindre. Après avoir pris place à table, nous engagions tout de suite le sujet.

— Tu es vraiment sûr de toi, bonhomme ? Tu as vraiment du potentiel, tu sais, déclara-t-il d'une voix nostalgique.

— Je suis sûr. Ne vous inquiétez pas, je sais ce que je veux faire après, répondis-je très sérieusement.

    Un petit sourire apparut sur son visage.

— Sache que même si c'est ton choix, je serai toujours avec toi. Tu as réalisé ton rêve et tu vas maintenant en réaliser un autre. Je suis vraiment fière de toi, répliqua-t-il, une lueur de fierté dans ses yeux.

— Je suis le père le père le plus heureux du monde ! Tu es vraiment un bon garçon Loïs ; je l'ai toujours su ! s'écria-t-il soudainement, attirant déjà les regards des autres clients présents dans la salle.

   Je lui adressai un petit sourire gêné, avant de reprendre la parole, tout bas :

– Merci à vous d'accepter mon choix. Je suis vraiment sûr de moi et je ne compte pour rien au monde changer cela. Merci à vous trois.

Ils m'adressèrent tous un sourire.

Tout est finalisé maintenant.
Il faut juste attendre.

Attendre deux petits mois...

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