Chapitre 1

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Flashback

Point de vue inconnu

Assis, les yeux fermés, je vois tous. Je vois la douleur des gens, je vois la tristesse de certains, la joie des autres et pourtant, si quelqu'un entrait, il me trouverait seul. C'est si ambigu un hôpital. On peut y être déçu comme surpris. On peut y vivre les meilleurs moments de sa vie, comme les pires. C'est ici que la vie débute et se termine. Mais je ne suis pas là pour dire que tout va bien ou mal, je surveille juste que tout se passe normalement, c'est mon job.

Quelque chose arrive très vite, des pompiers sûrement mais ce qui m'intéresse, ce n'est pas eux mais ce qu'ils amènent. Je me lève alors de ma chaise et cours jusqu'à eux. Lorsque je les trouve enfin, ils sont encore autours du brancard qu'ils amènent. Je sais qu'il y a quelqu'un sur ce brancard mais je n'arrive pas à savoir quoi que ce soit d'autre, ce qui n'est pas normal. J'éloigne les pompiers sans me faire repérer puis je rejoins le brancard et y découvre une jeune fille inconsciente. Son tee-shirt est tâché de sang au niveau de l'abdomen et en le soulevant je vois ce que je craignais le plus. Sa blessure est composée de quatre trous noirs formant un cercle imparfait. De là partent tout un tas de veinules toutes aussi sombres. J'emmène alors cette jeune fille dans mon service, celui que personne ne connait, dans le sous-sol, et la place dans une chambre adaptée. Après l'avoir installée dans le lit j'appelle mon seul collègue, celui qui me remplace la nuit et dès que j'en ai besoin.

« Allo ? Me répond-il surpris.

— On a une nouvelle arrivante !

— Et alors ? Je suppose que tu t'en sors très bien, me dit-il.

— On ne parle pas du même type d'arrivant, je lui explique.

— Ah mais tu parles de ce type d'arrivant là ! Comprend-il. Tu veux que je te remplace alors ?

— Exact !

— Ok j'arrive ! »

Il raccroche et me laisse seul avec la jeune fille dont le visage se tord de plus en plus de douleur. Elle ne doit pas avoir plus de quinze ou seize ans et elle arbore de très jolis cheveux bruns et bouclés. En observant son corps, je découvre des multiples blessures, des griffures plus précisément et je comprends alors ce qui s'est passé. Je caresse son beau visage bronzé par les beaux jours avant que tout ne disparaisse pour y laisser la couleur de la mort.

Autre point de vue

Mes sens ne fonctionnent plus, je n'arrive pas à déterminer si je suis allongée, debout ou assise. Je n'arrive pas non plus à savoir si je suis vivante, si j'ai toujours une enveloppe charnelle. J'ai l'impression de n'être qu'une flaque, liquide, froide et gélatineuse. Autour de moi, tout n'est qu'obscurité et vide. Une lumière sortant de nulle part m'aveugle ; mes yeux s'ouvrent. Je découvre alors que mon corps est bien là mais je ne le sens pas. J'essaie d'identifier où je suis, seule ma tête accepte de bouger. Les murs blancs et la décoration neutre me laisse penser que je suis dans une chambre d'hôpital mais elle reste tout de même très différente de toutes les chambres d'hôpital que je connaissais jusqu'à présent, c'était une chambre adaptée à un certains cas mais j'ignorais lequel. Un homme est là, endormi sur une chaise, sa blouse blanche me laisse penser qu'il est médecin. Mes membres me reviennent peu à peu, je peux à présent bouger même si mes mouvements restent limités.

« Tu es enfin réveillée » me surprend une voix masculine

L'homme qui était assis quelques secondes auparavant s'approche de moi.

« Comment t'appelles-tu ? Me demande-t-il.

— Kim, réponds-je.

— Moi c'est Olivier, se présente-t-il, je suis...

La Royauté du RubisWhere stories live. Discover now