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La semaine continue comme elle avait commencé. Une routine se met en place. Je me lève, j'accompagne Abby au lycée, je vais au quartier général travailler toute la journée, je vais chercher Abby au lycée, je rentre à la maison, j'attends que tout le monde dorme et je pars chasser. Mais aujourd'hui, la soirée va quelque peu briser ma routine avant d'entrer complètement dedans. Je suis dans mon bureau lorsque la soirée commence. Je décide alors de rejoindre la piste de danse. Je m'apprêtais à profiter de la soirée lorsque je vois une silhouette que je reconnaîtrais entre mille, se déhancher près de l'estrade. Je me précipite vers elle et lui attrape le poignet. Elle semble surprise de me voir ici.

« Qu'est-ce que tu fais là ? Lui demandé-je.

— Je pourrais te poser la même question, répond-elle.

— Rentre à la maison s'il te plait, l'imploré-je.

— Et pourquoi je rentrerais et pas toi ? S'indigne-t-elle.

— Parce que moi je suis majeure et si le problème est uniquement là, je peux te raccompagner. Ces gens ne sont pas comme toi, dis-je en désignant les gens autour de nous, et ils peuvent être dangereux. Tous ce que je veux c'est que tu rentres en un morceau ce soir. »

« S'il te plait Abby, ne fais pas la même erreur que moi. » prié-je intérieurement.

« ça sent le vécu, s'inquiète-t-elle soudainement. Rentrons. »

Je suis surprise qu'elle accepte finalement de partir. J'attrape son poignet et la tire à l'extérieur du bâtiment. Nous prenons ensuite le chemin de la maison dans le silence. Une fois arrivées, nous allons chacune dans nos chambres en se souhaitant une bonne nuit. Comme chaque nuit, j'attends qu'elle s'endorme pour aller chasser. Je pourrais retourner à la soirée mais j'en ai perdu toute envie. Pour une fois, Abby met du temps à s'endormir. N'ayant pas envie d'attendre une éternité, je décide de partir en essayant d'être la plus discrète possible. Je me dirige vers l'une de ces ruelles sombres dont je connais si bien la route en favorisant la rapidité à la discrétion. Si Abby m'a entendu, tant qu'elle ne m'a pas vu elle peut penser que c'est animal quelconque. Je réussi à trouver un petit animal facilement mais j'entends des pensées non loin et cela me perturbe. Pourtant j'ai beau regarder de tous les côtés mais je ne vois rien. Je finis par penser que j'entends les pensées d'un habitant du coin alors je mors sans hésitation dans le petit animal.

« AAAAAAAHHHHHHH » crie une voix aigüe dans mon dos.

Je me retourne soudainement et découvre une silhouette tremblante. Une silhouette féminine aux courbes naissantes.

« Abby ? Dis-je en me mettant à trembler à mon tour.

— Tu... tu as... fait... quoi à... cet... ? Demande-t-elle effrayé.

— Je l'ai... tué, avoué-je.

— Mais pourquoi ? »

Comment expliquer à sa petite sœur adorée que l'on est un monstre, un danger pour elle ? Comment le faire sans qu'elle prenne la fuite ? Comment le dire sans tout gâcher ?

« Parce que j'en ai besoin Abby...

— Tu as besoin de tuer ? Me coupe-t-elle.

— Non j'ai besoin de boire du sang.

— Comme un vampire ?

— Je suis un vampire. » avoué-je pour la première fois de ma vie.

Comment une personne réagit normalement lorsqu'elle comprend qu'elle a vécu dans le mensonge presque toute sa vie ? J'aurais compris qu'elle ne veuille plus me parler après ça, qu'elle me déteste, qu'elle ait peur, qu'elle me fuie et pourtant elle s'est approchée et m'a prise dans ses bras. Je me suis effondrée sur elle, en larmes. Je ne pensais pas qu'un jour, un être humain puisse m'accepter telle que je suis. Pour la première fois depuis longtemps, depuis que cette saloperie ma mordue, je me sens enfin heureuse mais pour combien de temps ? Abby m'accepte parce que je suis sa sœur, parce qu'elle m'aime.

La Royauté du RubisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant