La Royauté du Rubis

4.5

Je repère très vite dans la foule, un homme très mignon au milieu d'un groupe de fille. Mon amour du défi tilt et désigne ma victime de la soirée. Je m'approche discrètement du jeune brun entouré de de jolies filles, ses possibles conquêtes. Il ne ressemble pas aux autres hommes que j'ai déjà conquis, il est plus petit, plus frêle et les traits de son visage sont plus fins, tout chez lui sonne plus féminin et je crois que c'est ça qui m'attire. J'essaie de m'insérer discrètement parmi le groupe de fille mais on me remarque tout de suite. Des gloussements naissent autour de moi et mon sens de la télépathie m'indique que je me suis trompée sur mon jugement. Ce que je pensais être un mec draguant plusieurs filles était en fait un groupe d'amis venu s'amuser ensemble. Ça détruit tous mes plans mais pas mes envies. Les filles autour de moi semblent pousser l'homme de mes envies vers moi sans qu'il ne s'en rende compte. Nos regards se croisent et il semble perturbé, je lis en lui que je lui plais mais il semble vouloir me cacher quelque chose et même se le cacher à lui-même, sinon je le saurais facilement. Je vais lui montrer qu'il n'y a pas de raisons d'avoir peur. Je m'approche de lui avec une détermination qui se veut séduisante.

« Je peux t'inviter à boire un verre ? Lui proposé-je. J'aimerais faire plus ample connaissance dans un endroit où nous pourrions nous entendre. »

Il sourit, il rougit, il est intimidé. Ses amies l'incitent à me suivre, ce qui me donne envie de les frapper.

« Ne les écoute pas, lui dis-je en désignant les filles autour de nous. Si tu ne veux pas, ne te force pas.

— Si, bien sûr ! »

Je lui attrape le poignet ce qui semble le surprendre et sors de la foule. Nous arrivons au bar et il se contente de s'assoir sur une chaise.

« Tu ne prends rien ? M'étonné-je.

— Je n'ai pas d'argent, avoue-t-il.

— Draguer sans argent en boîte c'est compliqué-je, tenté-je pour alléger l'atmosphère.

— Je ne suis pas venu pour draguer, affirme-t-il.

— Oh et alors pourquoi es-tu là ? M'intéressé-je.

— Parce que mes amies veulent que je me change les idées.

— Ça ne va pas ? Fais-je mine de m'inquiéter.

— Ça ne va jamais. Mais je n'ai pas envie d'en parler.

— Tu n'es pas là pour ça, et je ne t'ai pas posé la question pour ça par contre, tu es là pour oublier et je propose de t'aider. Alors bois autant que tu le souhaite, c'est moi qui offre ! Et amusons-nous ! Par contre loin des pestes qui t'accompagnaient parce qu'avec elles c'est normal de s'emmerder. »

Ma remarque paraissait attentionnée et pourtant je ne fais que dire ce qu'il veut entendre. Dans le fond, je me fou de ce qu'il vit, tout ce que je veux c'est le séduire.

Il rit et commande un verre d'alcool fort. Nous retournons sur la piste de danse et dansons ensemble. Un verre d'alcool suffit pour le désinhiber. Nous nous « amusons » à danser de plus en plus proche de l'autre jusqu'à être complètement collés. Au premier contact, nos peaux s'électrisent et font monter le désir. Chaque contact, aussi court soit-il, est là pour augmenter la tension pour que l'autre craque. Je lis dans ses pensées qu'il n'attend que le baiser langoureux que je veux lui donner mais plus cette envie grandit, plus une part de doute s'installe en lui. Mes lèvres vont alors à la rencontre des siennes. Il semble vouloir résister mais s'abandonne finalement à moi. Ses mains se logent dans mon cou puis descendent le long de mon corps. Je crois que jamais un homme voulant de moi ne m'a fait des caresses aussi respectueuses. Ses mains se posent sur mes hanches et pas sur mes fesses comme l'aurait fait n'importe quel autre homme. Les miennes se posent instinctivement sur son torse et là je me rends compte de quelque chose. Cette poitrine légèrement bossue et molle ne correspond pas à l'anatomie d'un homme mais à celui d'une femme. J'ai un mouvement de recul surprise.