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« Tu n'en es pas capable Kim, me dit-il.

Bien sûr que si ! » Réponds-je.

Mes mains sont fermement accrochées à un pistolet, pointé vers le bas. Mes jambes retiennent solidement mon ennemi. Il porte une blouse blanche, la même qu'il portait ce jour où je l'ai vu pour la première fois. Il me regarde sans montrer une once de peur malgré l'arme braquée contre son front.

« Qu'est-ce que tu attends ? »

Ce n'est plus sa voix qui me parle mais celle de Max. Je prends peur, et si je n'étais réellement pas capable de le tuer ? Je ferme les yeux et...

BOUM.

Je me redresse soudainement éveillée, le cœur battant, la respiration saccadée. Je jette des coups d'œil alentours pour comprendre la situation. Seule l'obscurité du dortoir se montre à moi. Ce n'était qu'un cauchemar, le pire que je n'ai jamais fait. Je décide de me lever me changer les idées. J'attrape mon paquet de cigarette presque vide et mon briquet. J'appuie sur la poignée de la porte en espérant qu'Arthur ne l'ai pas fermé. Celle-ci s'ouvre et me retrouve face à la nuit. Je fais quelques pas dehors pieds nus et en pyjama puis m'assois sur une pierre. Je sors ma dernière cigarette, la glisse entre mes lèvres et l'allume. Tandis que la fumée et mes pouvoirs régénérateurs me détendent, une silhouette familière apparaît devant moi.

« Kim ? Qu'est-ce que tu fais là ? »

Max semble tout aussi surpris que moi de me trouver ici.

« Je fume, réponds-je.

— Ça j'ai bien vu, rétorque-t-il. Je veux dire, tu ne devrais pas dormir ?

— Je n'ai pas le droit de fumer ?

— Oh si ! Bien sûr ! Mais...

— Et toi ? Demandé-je en comprenant l'étrangeté de la situation. Que fais-tu ici ? »

Il semble quelque peu déséquilibré face à mon soudain revirement de situation mais il se reprend rapidement.

« Arthur m'avait demandé un truc, se justifie-t-il.

— En plein milieu de la nuit ? » Le soupçonné-je.

Une alarme retentit dans notre dortoir ; le réveil habituel, sauf qu'il sonne beaucoup plus tôt que d'habitude.

« C'est le grand jour, annonce mon ami. Allons nous préparer. »

Nous partons tous deux en direction du dortoir. Mon cœur commence à s'emballer, trop vite. Je ne suis pas prête. J'enfile la tenue qu'on nous a apporté entre temps ; un treillis militaire. Je ne me suis jamais sentie aussi mal dans un vêtement, aussi prisonnière de mon destin. Pour la première fois, je n'ai pas envie de faire partie des haut-membres de La Royauté du Rubis. Nous rejoignons Arthur qui nous attend à l'extérieur. Nous nous échauffons intensément en vue de l'épreuve qui nous attend. Une fois cela fait, nous montons dans un car. Je m'assois à côté de Max en espérant qu'il me rassurera durant le trajet.

Malgré la peur, j'arrive à trouver cette situation très ironique. Depuis que j'ai découvert l'existence d'un camp ennemi, mon seul objectif est de le détruire. Et maintenant que j'en ai les capacités et que je suis sur le point de réaliser ce souhait, j'ai peur au point de vouloir abandonner.

Arthur nous donne les instructions à suivre ainsi que des talkiewalkies. Mes mains se mettent à trembler à l'idée de tenir une arme entre celles-ci et pourtant je sais que c'est nécessaire. Comment réussir une attaque sans armes ? En les voyants ainsi, Max me prend les mains et me regarde intensément. Mes yeux affolés rencontrent la lueur rassurante des siens et ne peuvent s'en détacher.

La Royauté du RubisWhere stories live. Discover now