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C'est ainsi que quelque jours après, je me retrouve devant la maison que j'appelais « chez moi » il y a encore quelques années. Je stresse rien qu'à l'idée de devoir appuyer sur le bouton de la sonnette. Comment mes parents vont régir, ça fait deux ans que je me contente de les appeler pour les anniversaires, Noël et nouvel an. J'arrête d'hésiter, je mets mes lentilles marron sur mes yeux et appuie enfin sur ce bouton. Je porte des lentilles car personne dans ma famille n'a des yeux verts comme les miens et il serait bête qu'on soupçonne ma mère ou moi de quelque chose. La porte s'ouvre quelques secondes après, dévoilant le corps de ma mère qui n'a pas changé d'un cil. Une émotion que je ne saurais décrypter s'affiche sur son visage et ses pensées m'indiquent qu'elle est heureuse de me revoir. J'affiche un sourire timide tandis qu'elle n'hésite pas pour me prendre dans ses bras et me serrer très fort. Elle m'invite à entrer et à m'installer dans la cuisine tandis qu'elle va chercher mon père et ma sœur. Ceux-ci, contents de la nouvelle qu'elle leur apporte, se précipite pour me rejoindre. Mon père me prend également dans ses bras tandis qu'Abby reste estomaquée sur place quelque secondes avant de faire de même que nos parents. Parmi les trois, c'est elle qui a le plus changé. Elle a grandi, elle s'est embellie, elle a hérité des cheveux bouclés et brun de ma mère et des yeux marrons de mon père. Elle est devenue magnifique.

« Que viens-tu donc faire ici ? Demande ma mère.

— Je voulais prendre quelques jours de vacances, je me suis dit que c'était la bonne occasion pour venir les passer avec vous, enfin si vous voulez de moi bien sûr, dis-je légèrement gênée.

— Bien sûr qu'on veut de toi ! » Lance mon père heureux.

Je lis dans les pensées d'Abby qu'elle n'est pas aussi heureuse que mes parents à l'idée que je reste.

« Combien de temps ? demande-t-elle froidement.

— Un mois, enfin si ça ne vous dérange pas évidement, réponds-je.

— Reste ici aussi longtemps que tu le souhaites ! M'invite ma mère. D'ailleurs tu peux aller t'installer dans ta chambre si tu le souhaites.

— J'y vais de ce pas. »

Je prends ma valise et rejoins ma chambre. Je suis surprise de voir que rien n'a changé depuis mon départ et de constater que le ménage a été fait. Pourtant, je n'ai pas prévenue mes parents de mon arrivée ce qui signifie qu'ils ont pris l'habitude de nettoyer régulièrement ma chambre depuis mon départ. Ça me touche beaucoup surtout vu la manière dont je suis partie. J'entends des pensées se rapprocher, je me tourne alors en direction de la porte d'entrée de ma chambre et découvre Abby qui m'observe avec un sourire espiègle collé au visage.

« Comment tu as fait pour qu'ils t'admirent ? Me demande-t-elle.

— Ils ne m'admirent pas, nié-je.

— Tu te fou de moi, ça fait deux ans que tu n'es pas venue et regarde ta chambre ! S'exclame-t-elle. Ils n'ont rien touché, ils ont même régulièrement fait le ménage ! Et là, tu reviens comme une fleur sans nous prévenir et tu n'as même pas le droit à une petite remontrance. »

Je dois bien avouer que j'étais prête à utiliser la persuasion pour arriver à mes fins mais je n'en ai même pas eu besoin. D'ailleurs, tout ce que relève Abby a quelque chose d'étrange.

« Pendant les deux ans ils ont régulièrement nettoyé ma chambre où ils ne l'ont fait que récemment ? M'intéressé-je.

— Je ne sais pas, je ne suis pas venue dans ta chambre depuis longtemps. Mais il me semble qu'ils y avaient rangé deux trois trucs qu'ils ont déplacé il y a quelques jours. Lorsque je leur ai demandé pourquoi ils les enlevaient de ta chambre ils m'ont répondu qu'ils voulaient s'en servir. Pourtant je ne les ai pas revus dans la maison donc je suppose qu'ils sont au grenier.

La Royauté du RubisWhere stories live. Discover now