La Royauté du Rubis

5.3

Ce matin, je propose à Abby de l'emmener au lycée en voiture pour pouvoir directement prendre le chemin de l'hôpital ensuite. Après l'avoir déposée et utilisé la télépathie sur quelques élèves, je prends la route du lieu où je suis née en tant que vampire. Dès mon arrivée dans le bâtiment, je sais où me diriger et empreinte les escaliers menant au sous-sol en faisant attention de ne pas être suivie. Là je me dirige vers la salle de repos des infirmières mais qui sert surtout à Olivier car il n'y a que deux médecins ici et l'autre est rarement là, enfin si rien n'a changé. Il n'y a personne à l'intérieur alors je ne me gêne pas pour m'installer sur l'une des chaises en attendant qu'Olivier montre le bout de son nez. Je pourrais attendre longtemps comme ça mais ça ne me gêne pas tant que ça, je serais prête à attendre des années pour avoir les informations que je cherche. Je me rends rapidement compte que tout un tas de papier trainent sur la table et que peut-être, la réponse à toutes mes questions se trouve dedans. Je me mets alors à fouiller dedans en faisant attention à ne pas être remarquée. Je n'ose pas imaginer la réaction d'Olivier s'il me trouve en train de fouiller dans ses affaires. Malheureusement, il n'y a que des papiers à propos de patient. Voyant que la personne que j'attends n'est toujours pas là, je décide d'ouvrir un placard pour chercher un peu plus.

« Hum. » Toussote une personne derrière moi.

Je me retourne brusquement en fermant le placard que je venais d'ouvrir et découvre la silhouette d'Olivier dans l'ouverture de la porte.

« Bonjour Kim, dit-il. Tu as bien changé depuis notre dernière rencontre !

— Toi tu n'as pas changé d'un poil, déclaré-je.

— Je te rappelle qu'un vampire de plus de trente ans ne vieilli plus physiquement, donc j'ai peu de raison de changer. Tu cherchais quelque chose ? Demande-t-il en jetant un œil au placard derrière moi.

— Oui je voulais te parler, avoué-je.

— Alors allons ailleurs, j'ai un peu de temps pour toi. »

Il me fait signe de sortir. J'hésite quelques instants avant d'enfin le suivre hors de la petite pièce. Il me suit et me guide vers une autre pièce où je ne suis jamais allé durant tous mon séjour ici. Il ouvre la porte sur ce qui ressemble à un cabinet de médecin comme on en trouve beaucoup aux autres étages mais pas celui-ci.

« Depuis quand tu as un cabinet ? M'intéressé-je.

— J'en ai toujours eu un mais il m'est peu utile en tant que tel alors je m'en sers plus comme un bureau. »

Il s'assoit sur une des chaises normalement destinées au patient, la tourne face à l'autre et m'invite à m'assoir dessus. Je m'installe sans le quitter du regard.

« Alors que voulais-tu me dire ? Demande-t-il.

— C'est quoi ça ? Dis-je en lui montrant le pendentif offert par mes parents.

— Un très joli bijou. » répond-il avec un sourire que je ne saurais décrypter.

Mauvaise réponse.

« Je t'ai vu chez mes parents hier, que faisais-tu ? C'est toi qui leur as donné ça ! ça veut dire quoi ?

— Je ne vois pas du tout de quoi tu parles. » Nie-t-il

Il ment. Je n'ai pas besoin de lire ses pensées pour le voir. C'est presque comme s'il faisait exprès de mentir pour me mettre hors de moi.

« Oh mais que suis-je impoli ! S'exclame-t-il soudainement. Tu veux boire quelque chose ? »

Je réfléchis quelques secondes à sa proposition. J'ai l'impression de tomber droit dans un piège. Nous essayons chacun de percer l'autre à jour. Mais j'ai besoin de savoir, j'ai besoin de fouiller son bureau et j'ai là la possibilité de le faire partir quelques minutes.