Chapitre 3

77 7 9
                                    

Flashback

Cela fait maintenant plusieurs mois que je suis devenue vampire. Je commence à me faire à ma condition. Je chasse une fois par jour, juste avant de rentrer chez moi après le lycée, je contrôle mes envies de sang. A vrai dire, la simple idée de faire du mal à quelqu'un qui ne le mérite pas me dégoute. Pourtant je sens une différence entre celle que je suis maintenant et celle que j'étais avant. Bon déjà, mon hospitalisation d'un mois, si mes parents l'ont oublié, ce n'est pas le cas de mes camarades de lycée. Beaucoup me charrient à propos de ça, d'autant plus qu'il m'est interdit de leur avouer ce que je faisais réellement là-bas. De plus, même si j'ai toujours aimé la solitude et que je n'avais pas vraiment d'amis, je n'arrive plus à trouver ma place parmi ceux qui sont sensé être les miens. Oui sensé, car je sais au plus profond de moi que ma place n'est plus parmi les humains. A vrai dire, depuis ma transformation, je ne me suis sentie aussi bien qu'à l'hôpital où j'étais entourée d'autres vampires, ce sont eux les miens à présent. Malheureusement, les communautés de vampire n'existent pas et je suis bloquée chez mes parents pour encore deux ans.

La pluie tombe et frappe le sol, mes chaussures trempées couinent sur le trottoir à chacun de mes pas, mes vêtements imbibés d'eau font frissonner ma peau, mes cheveux dégoulinent dans mon cou et sur mon cartable. Je suis gelée jusqu'au plus profond de mon être. Mes jambes tournent automatiquement dans une ruelle, tel un robot qui fait ce qu'il doit faire tous les jours. Je cache mon cartable entre deux poubelles et avance plus profondément dans la rue en aiguisant mes sens au maximum. Ma mère m'interdit de fréquenter ce genre de rues mais si elle savait mes besoins m'emmènerait-elle chasser dans un endroit plus sûr ? Où me jetterait-elle dehors par peur de ce que je pourrais faire à ma famille ? Rien qu'à l'idée de devoir quitter mon foyer j'en ai des frissons d'effroi. Je m'assure que personne ne me suit ou ne m'observe. J'entends un bruit dans une poubelle à côté de moi alors je soulève le couvercle et découvre un chat fouillant dedans pour essayer de trouver quelque chose à manger. Il remarque ma présence et me fixe. Aucun de nous deux ne bouge, on se toise, on se défi du regard. J'ai toujours aimé les chats, je me suis toujours interdit de les attaquer car j'imagine toujours son maître qui trouvera le cadavre de son animal avec le cou ensanglanté et qui ne comprendra pas comment il a pu mourir, sauf que celui-ci a l'air de ne pas avoir de foyer. Il n'a pas de collier, ses poils sont sales et il est très maigre, il doit mourir de faim et il vaut peut-être mieux que je le tue avant que l'injustice de la vie ne l'emporte dans d'atroces souffrances. Je vérifie une nouvelle fois que personne ne se trouve aux alentours assomme l'animal avec le couvercle de la poubelle. Celui-ci tente de s'échapper mais le coup lui arrive en plein tête, juste assez fortement pour l'étourdir. Je prends l'animal dans mes bras de manière à ce qu'il ne puisse pas s'enfuir, me cache derrière la poubelle et mort dans l'animal sans même prendre le temps d'humer son parfum. De toute façon, les animaux de rues ont une odeur d'égout qui ne donne pas du tout envie. D'ailleurs le gout de leur sang est tout aussi horrible, je le bois uniquement pour ne pas m'attaquer à un humain. Une fois rassasiée, je constate que le chat ne bouge plus mais je décide tout de même de lui tordre le cou par sécurité. Je laisse son cadavre dans la poubelle où je l'ai trouvé et vérifie de ne pas avoir de sang sur mes lèvres ou sur mes dents puis je repars en direction de ma maison. Je franchis le pas de la porte et me dirige dans ma chambre à l'étage.

« Kim c'est toi ? entends-je depuis le rez-de-chaussée.

— Oui c'est moi maman ! » Réponds-je.

Je pose mon cartable sur mon lit et attaque mes devoirs. Je n'ai jamais apprécié les cours mais si je bosse ne serait-ce qu'un minimum c'est pour que mes parents ait une raison d'être fiers de moi. Mes notes ne volent pas forcément très haut mais j'ai la moyenne et moi c'est tout ce qui m'importe. Je termine rapidement mes exercices puis j'allume mon ordi sur lequel je branche ma tablette graphique. J'ai toujours adoré dessiner alors quand pour mes seize ans, mes parents m'ont offert une tablette j'ai commencé à passer ma vie sur mon ordinateur portable. C'est un vieil ordinateur avec lequel je me trimballe depuis quelques années déjà. Il était déjà vieux lorsque je l'ai eu mais il devait uniquement me servir pour mes exposés au collège au départ. Je reste quelque temps sur mon ordinateur à dessiner tout ce qui me passe par la tête jusqu'à ce que ma mère m'appelle pour manger. Comme d'habitude, j'y vais en trainant des pieds et je me tâte à utiliser la persuasion pour faire croire à mes parents que c'est normal mais je me rends compte que ce n'est pas la peine. Je mange le contenu de mon assiette sans entrain ni envie. Une fois le repas terminé je retourne dans ma chambre et reprends mes activités jusqu'à presque tomber d'épuisement. Le lendemain, une foule d'élève est présent devant le panneau d'affichage du lycée alors je pénètre dans les pensées de l'un d'entre eux afin de savoir ce qui attire tant leur attention. Pénétrer dans les pensées de quelqu'un est encore quelque chose que j'ai du mal à faire et qui me demande un certain temps mais je dois bien avouer que c'est bien utile dans ce genre de situation. Et puis plus je m'entraine, plus c'est simple alors je pense bien qu'un jour m'incruster dans les pensées de quelqu'un deviendra un jeu d'enfant. Ce qui attire tant l'attention sur le panneau d'affichage c'est une affiche pour une soirée spéciale qui se fera dans la ville.

« Je suis déjà allé à une de leur soirée, elles sont géniales, dit une fille à une de ses amies. En plus ici ils en font pas souvent alors il faut vraiment en profiter. »

Je retiens la date de la soirée, ça fait un moment que je n'ai pas profiter des effets de l'alcool en me déchainant sur une piste de danse alors je compte bien y aller. Quelque chose me surprend tout de même, la soirée est aujourd'hui même, en général les affiches pour ce genre d'événement arrive bien plus tôt.

« Peut-être un oubli des surveillants » me dis-je finalement.

Lorsque j'arrive chez moi, la première chose que je demande à ma mère est si je peux assister à cette soirée. Evidemment elle accepte, de toute façon j'aurais fait le mur si elle avait refusé. Je prépare alors tout mon attirail ; jupe courte moulante rouge, tee-shirt bustier noir, ensemble de sous-vêtements noirs en dentelles et ma petite pochette dans laquelle je glisse mon portefeuille et quelques préservatifs cachés au fond. Je compte bien profiter de la soirée à fond. Une fois prête, je me dirige vers le lieu de la soirée et je vois que quelque personnes attendent devant l'entrée. Je remarque également qu'il y a deux videurs mais n'ai pas peur pour autant. S'ils ne veulent pas me laisser entrer, je n'aurais qu'à utiliser la persuasion pour être tranquille. Je remarque assez rapidement une anomalie dans le flot de pensée que je reçois ce qui me rassure et me fait peur à la fois. Tout d'abord je n'en suis pas sûre mais plus je me concentre et plus mes pensées se confirment. Je suis presque sûre qu'il y a plus de personnes que de pensées ce qui veut dire qu'il y a surement des vampires ici. Au loin je vois les deux videurs chuchoter quelque chose puis l'un des deux s'avance le long de la file. Lorsqu'il passe à mon niveau, il semble ralentir et je me rends alors compte que c'est encore pire que ce je pouvais craindre. Je n'entends pas ses pensées et rien qu'à cette idée je comprends que je n'entrerai pas si facilement dans la soirée finalement. Le videur me fixe quelques secondes alors que je fais mine de ne rien remarquer puis reprend son chemin. Je souffle soulagée mais ma torture n'est pas terminée. En effet, si l'un des videurs est un vampire, il sait que j'en suis un aussi je ne peux donc pas utiliser la persuasion. Ni sur lui, ni sur son collègue car il le remarquera en entendant ses pensées changer. Je prie alors intérieurement pour qu'ils ferment les yeux sur mon jeune âge mais je me vois déjà rentrer chez moi sans avoir profité de la soirée. Une main tapote mon épaule me faisant sursauter de surprise.

« Excusez-moi, je ne voulais pas vous faire peur, s'excuse le videur. Je voulais juste vous demander si vous pouviez me suivre s'il vous plait.

— Que me voulez-vous ? Demandé-je sur la défensive.

— Ne vous inquiétez pas, nous ne vous feront aucun mal. » M'assure-t-il.

J'accepte alors de le suivre sans broncher. Nous nous écartons légèrement de la file et nous nous dirigeons vers l'entrée alors que je me pose une centaine de question.


JOYEUX NOËL !!!!!!!!!!!

J'ai une mauvaise nouvelle, cette partie est la dernière de l'année. Je profite des vacances pour prendre une petite pause, de toute façon vous avez surement d'autres choses à faire que de lire ma fiction.

Du coup je vous souhaite de très bonne fêtes de fin d'année ! Mangez plein de chocolat et d'autres cochonneries ! Je vous kiss !

Et à l'année prochaine ! (toujours aussi drôle cette blague)

Prochaine partie : dimanche 14 janvier 2018

La Royauté du RubisWhere stories live. Discover now