Chapitre 4

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Snoggletog était passé depuis deux semaines et la vie avait repris son cours normal sur Beurk, Astrid Hofferson, considérée comme la meilleure guerrière de l'île se dirigeait d'un pas rapide vers le Grand Hall alors que le soleil se levait à peine. Elle fut rejointe sur le chemin par le reste de son groupe, les jumeaux, Varek et Rustik.

— Vous savez pourquoi ils nous ont demandé de venir à une réunion aussi tôt ? demanda Rustik tout en bâillant.

Tout comme le reste du groupe, il avait vingt ans. C'était un jeune homme arrogant, intrépide et fonce-dans-le-tas. Il avait des cheveux bruns et des yeux bleus. Il portait une tunique verdâtre surmonté d'un gilet noir assorti aux brassards qu'il portait aux avant-bras. Pour compléter le tout il avait un pantalon marron et des bottes en fourrure.

— Non, on verra quand on y sera, lui répondit sèchement Astrid.

Elle accéléra le pas juste après pour ne pas avoir à écouter les théories toutes plus farfelues les unes que les autres des jumeaux, ni supporter Rustik et ses avances plutôt lourdes qu'il ne manquait jamais de lui faire. Elle ne voulait pas discuter et elle se garda de leur dire qu'une réunion à peine l'aube levée ne présageait rien de bon.

Son sentiment se renforça d'autant plus quand ils arrivèrent aux portes de la grande salle et qu'elle vit qu'elles étaient gardées par deux vikings. Quand ils franchirent la porte, les deux gardes ne firent aucun geste, mais il était certain que seuls ceux qui y étaient autorisés pouvaient entrer. Cela n'arrivait jamais sur Beurk et cette fois même les jumeaux avaient senti la gravité de la situation et se turent.

Les jumeaux tout comme Rustik portaient une tunique vert pâle, des brassards et des bottes en fourrures. La seule grande différence tenait à leur bas. Kranedur portait un pantalon et Kognedur une jupe.

Le groupe s'avança vers le fond de la grande salle où se trouvait le trône de Beurk et sur lequel le chef du village les attendait entouré de Gueulfor et de Mastock. Ce dernier était le bras droit de Stoïck et le père de Rustik. C'était un homme grand et musclé, portant la barbe et habillé d'une tunique grise.

Quand le groupe fut arrivé devant eux, tous se saluèrent rapidement et Stoïck prit la parole avant que les questions ne fusent.

— Si je vous ai fait venir si tôt ce matin c'est pour parler d'un sujet grave...

Stoïck fit une pause dans sa phrase comme s'il cherchait comment annoncer la nouvelle. Tous étaient suspendus à ses lèvres et personne ne vit la panique qui avait commencé à gagner Astrid.

Que vais-je faire ? Pensa-t-elle. Ils ont sûrement découvert ce que j'ai fait, ça explique les gardes et je n'ai pas pris ma hache, je pourrais pas m'en sortir. Mais qu'est-ce qui m'a pris de vouloir les sauver, je savais bien que c'était une mauvaise idée.

Astrid jetait des regards inquiets autour d'elle, cherchant un moyen de fuir rapidement quand Stoïck reprit la parole.

— ... la guerre.

— Quoi ? ne put s'empêcher de demander Astrid d'une voix légèrement trop aiguë.

Elle avait laissé apparaître son trouble. Heureusement pour elle, tous mirent ça sur le compte de ce que venait d'annoncer Stoïck.

— Juste avant Snoggletog nous avons reçu un émissaire, nous avons préféré faire comme si de rien n'était pour n'inquiéter personne et surtout car nous n'étions pas sûrs qu'il disait la vérité.

Astrid à l'entente de ces paroles ne put s'empêcher de penser que le chef était doué pour faire comme si de rien n'était. Mais après tout il avait eu tout le loisir de s'entraîner en agissant comme s'il n'avait jamais eu de fils.

Dragon NoirWhere stories live. Discover now