Chapitre 8

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Le voyage depuis l'île d'Hagbard vers le clan nordien le plus proche, ne prit que peu de temps aux beurkiens. Ils devaient rendre visite à sept clans et Stoïck avait prévenu tout le monde qu'ils feraient aussi vite que possible. C'est ainsi qu'à peine arrivé à quai, il demanda à voir le chef de l'île pour négocier. Il souhaitait repartir le jour même et pour cela il ne fallait pas perdre de temps.

Leur groupe fut guidé jusqu'à la grande salle du village et alors qu'ils allaient entrer dans le bâtiment, Astrid saisit Varek par le bras et le tira à l'écart. Elle s'était arrangée pour qu'ils se retrouvent tous deux à fermer la marche. Ainsi quand elle l'attira à l'écart, le reste du groupe ne vit rien et entra dans le bâtiment. Astrid emmena Varek au coin du bâtiment et s'assura qu'il n'y avait personne à portée de voix.

— Astrid, qu'est-ce qu'on fait ici ? Les autres vont remarquer notre absence.

— Ça va leur prendre du temps pour le remarquer et, même alors, ils ne pourront pas quitter notre hôte comme ça. Il faut vraiment qu'on parle.

— Je sais, mais il n'y a jamais vraiment eu de moment propice, il y avait toujours du monde.

— C'est pour ça qu'on prend le temps maintenant, on ne peut pas toujours repousser. Il faut que je te parle de ce que j'ai découvert, mais tu dois me jurer de ne jamais rien dire.

— Par les Dieux ! Astrid, si j'avais voulu j'aurais déjà pu te dénoncer pour les dragons que tu as libérés de l'arène ! Je ne l'ai pas fait, mais si ça peut te rassurer, je te jure que je ne répéterai rien de notre conversation.

— Merci, écoute, il faut que je te raconte quelque chose. C'était il y a cinq ans...

Durant les minutes qui suivirent, Astrid raconta à Varek comment elle avait découvert le secret d'Harold. Elle lui parla de Krokmou et comment sa vision des dragons avait changée. Varek était fasciné par ce que son amie disait et il aurait voulu poser des milliers de questions, mais il préféra ne rien dire. Il sentait que cela n'était pas facile pour Astrid.

Elle ne parla pas de ce qu'ils avaient découvert cette nuit-là sur l'île des dragons, elle ne savait pas comment Varek réagirait et elle préférait ne prendre aucun risque. Pour ce qui fut du vol, elle se contenta de peu, ne préférant pas détailler le vol merveilleux qu'elle avait effectué collé à Harold sur le dos du furie nocturne. Lorsqu'elle repensa à ce moment, elle dut se faire violence face aux sentiments contradictoires qui affluèrent à son esprit. Cette nuit-là, elle avait eu la peur de sa vie, mais cela avait également été le meilleur moment qu'elle avait connu. Elle repensa à ce vol, aux sentiments qu'elle avait éprouvés et à ce qui s'était passé après. La dernière fois qu'elle avait vu Harold, elle l'avait embrassé, mais cela ne changeait rien, néanmoins à ce souvenir son cœur s'emballa.

Astrid, par Thor, qu'est-ce qu'il te prend, c'était il y a cinq ans, ça ne voulait rien dire. À croire que tu es tombée amoureuse de lui ce soir-là...

À cette pensée, Astrid se figea. Elle avait toujours évité de repenser clairement à ce qu'elle avait ressenti et à ce qu'elle ressentait encore aujourd'hui lorsqu'elle pensait à Harold. Elle secoua la tête, cherchant à faire disparaître ce souvenir et l'idée qui venait de s'y attacher. Elle ne savait pas quoi penser ni ce qu'elle ressentait vraiment. Il n'y avait rien à faire, maintenant qu'elle avait émis cette idée, son esprit ne faisait qu'y revenir. Heureusement Varek interrompit le cours de ses pensées et pour cela elle le remercia intérieurement.

— Astrid, tu vas bien ? Tu es resté figé sans rien dire pendant un moment.

— Je vais bien Varek, je réfléchissais, dit-elle en se reprenant. Pour finir, après ça, on s'est quitté. Harold m'avait dit qu'il montrerait le lendemain dans l'arène à toute l'île qu'il y avait une alternative à la guerre contre les dragons, mais comme tu le sais la nuit même il a disparu. Je pense qu'il s'est passé quelque chose avec son père.

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