Chapitre 57

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— La proposition que je vais te faire Harold, je suis le seul à pouvoir te la proposer et elle ne sera faite à aucun autre que toi, alors je te conseille de bien y réfléchir avant de me donner ta réponse.

— On dirait presque que tu me fais une faveur Drago, cracha Harold. Je n'accepterai jamais une proposition de ta part.

— Tant d'arrogance malgré ta situation, tu es bien digne d'être mon ennemi ! Haha...

Drago s'esclaffa face à la fougue d'Harold. Ce dernier avait beau lui avoir causé bien des problèmes, il ne pouvait s'empêcher de le respecter. Il voyait en lui un semblable, un adversaire face auquel il ne pouvait pas baisser sa garde.

— Rejoins-moi Harold !

— Jamais !

— Je n'ai pas fini ! Si tu me jures obéissance, tu conserveras ton titre de Protecteur du Nord et les terres nordiques ! Tu en deviendras le gouverneur, tu pourras même y emmener des Beurkiens ou toute autre personne que tu souhaites ! Ces terres seront tiennes, tu les réagiras selon tes lois, tu pourras protéger tes dragons, tu en seras le maître !

— Où est le piège ? demanda Harold légèrement abasourdi.

Il avait du mal à croire à la proposition qui lui était faite. La seule différence par rapport à la situation actuelle était qu'il devrait rendre des comptes à Drago. Il ne s'était pas attendu à une telle chose.

— Il n'y en a pas ! Tout ce qui t'est demandé en échange est de me jurer obéissance. Tu me verseras tribut sous forme d'or, tu dresseras les dragons et si je t'appelle aux armes, tu y répondras.

— Les traîtres ?

— Si tu le souhaites, ils te seront livrés.

Harold fit une grimace.

— Comment croire un homme qui trahit les siens...

— Ce ne sont pas les miens Harold. Sache que je suis un homme de parole et la proposition que je te fais aujourd'hui, je ne la fais qu'à toi seul. Si tu l'acceptes, je ne reviendrai pas dessus. Ceux qui t'ont trahi sont des nordiens, si tu acceptes ma proposition, ils deviennent... ou devrais-je dire, ils restent ton peuple, tes subordonnés. Libre à toi de les traiter et de les juger selon tes lois en tant que Gouverneur du Nord. Alors Harold, qu'en penses-tu ? Vas-tu accepter ma proposition ?

Harold était toujours à genoux sur les dalles de pierre froide et terne dans la grande salle de l'île qu'il avait tenté de conquérir. Depuis le trône d'obsidienne sur lequel il siégeait, Drago l'observait, attendant patiemment sa réponse à la proposition qu'il venait de lui faire.

Harold ne savait que répondre. Son cœur lui disait de crier une fin de non-recevoir, mais son esprit rationnel lui clamait qu'il s'agissait là d'une offre des plus intéressantes. À la vérité, si on laissait de côté les sentiments et qu'on l'observait de manière pragmatique, il n'y avait quasiment que des avantages. Si Harold l'acceptait, il pourrait mettre fin à la guerre tout en protégeant ses convictions et ceux auxquels il tenait. Il n'y avait cependant aucune certitude que Drago tiendrait parole et après toutes les horreurs commises, comment aurait-il pu croire un tel homme.

Mais cela épargnerait tellement de vies...

— Je vois que ma proposition te cause un dilemme. Je vais te laisser du temps pour y réfléchir, mais la prochaine fois que je te ferai cette offre, il te faudra me donner une réponse.

— Pourquoi fais-tu tout cela ? Tu aurais pu me faire cette proposition il y a bien longtemps.

— Mais y aurais-tu seulement songé ? Tu connais comme moi la réponse à cette question. Avant de vivre une véritable guerre, avant de voir tes amis risquer leurs vies et mourir, tu n'y aurais même pas porté une seconde d'attention.

Dragon NoirWhere stories live. Discover now