Chapitre 5

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Le voyage que les beurkiens entreprirent les mena sur de nombreuses îles. Certaines déjà alliées de Beurk, d'autres avec lesquelles ils n'avaient que le commerce en commun. Tous écoutèrent attentivement Stoïck la Brute. Sa réputation et ses exploits étaient tels que personne n'aurait osé mettre en doute sa parole. Il leur raconta ce qu'il avait appris sur Drago et son armée de démons. Sur l'imminence de la guerre. Personne ne pourrait y échapper, tous devraient choisir un camp.

Stoïck à son habitude n'y alla pas par quatre chemins, il connaissait bien assez les chefs de ces îles et eux le connaissaient tout autant. Au final, après un peu plus de deux semaines de voyages tous les clans s'étaient ralliés sous la bannière de Beurk. Cela représentait une dizaine d'îles. Grâce au franc-parler de Stoïck et au fait qu'ils n'étaient jamais restés plus longtemps que nécessaire, ils avaient pu les rallier en un temps record.

Ils avaient convenu qu'une grande réunion des chefs serait organisée quand Stoïck aurait terminé de rallier suffisamment de clans. En attendant, tous devaient se préparer, fortifier leur île et s'assurer que leurs hommes et leurs navires seraient prêts lorsque Stoïck ferait appel à eux. Certains avaient même décidé de ne pas perdre de temps en envoyant, malgré la saison qui rendait les voyages difficiles, au plus vite des hommes vers les positions connues de Drago. Le but était de mener des opérations d'espionnage, de sabotage et de désinformation afin de gagner du temps.

Stoïck et son groupe se trouvaient désormais devant le dernier des chefs qu'ils avaient prévu de rencontrer. Celui-ci venait d'accepter de se rallier à Beurk, néanmoins Stoïck doutait que cela soit suffisant.

Jusqu'à présent tout s'était bien passé même s'il avait dû faire quelques concessions sur les butins et les accords commerciaux pour que certains acceptent de se rallier à lui plutôt qu'à leurs ennemis. Pour autant, il ne savait pas s'ils seraient assez nombreux. Le chef qui se trouvait face à lui dut sentir ses doutes, car il lui suggéra une idée.

— Je sais bien que tu viens rarement autant au nord Stoïck et peut-être ne le sais-tu pas, mais il y des clans encore plus au nord.

— Combien ?

— Je sais pas vraiment, une dizaine plus ou moins, mais ils sont un peu différents de nous.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Rien de spécial, disons qu'ils pensent différemment de nous autres, mais vu la situation ils accepteront sûrement une alliance.

— Hum... Tu aurais une carte à me prêter ou des indications pour qu'on puisse s'y rendre.

Le chef ne prit pas la peine de répondre, il fit signe à l'un de ses hommes d'aller chercher une carte. Il revint quelques minutes plus tard avec l'objet demandé, le chef de l'île lui prit des mains et la remit à Stoïck. Ce dernier la prit et donna une poignée de main à son homologue. Ils parlèrent encore quelques instants, se donnant des conseils et se dirent à bientôt puis le groupe de beurkien repartit.

Il leur fallut plusieurs jours avant d'apercevoir une île. La nuit venait de tomber et lorsqu'ils la virent celle-ci leur fit froid dans le dos.

— Varek, c'est toi qui à la carte, dis-moi qu'elle est cette île ?

— Oui chef, il s'agit... Elle n'a pas de nom, mais il est marqué qu'il faut l'éviter à tout prix, qu'elle est extrêmement dangereuse. On aurait même pas dû passer si près, nous avons sûrement dévié un peu vers l'est. Si on veut arriver avant la tombée de la nuit demain il va falloir rectifier notre trajectoire.

— Vous avez entendu, rectifiez la trajectoire, lança Stoïck aux deux hommes qui se trouvaient près de la barre.

Les deux hommes qui suivaient la conversation de leur position s'exécutèrent dès que Stoïck donna l'ordre. Ils firent légèrement virer le drakkar vers l'ouest pour qu'il reprenne la trajectoire qu'il n'aurait jamais dû quitter. Alors qu'ils s'éloignaient de l'île maudite, tous entendirent des rugissements à glacer le sang.

Dragon NoirWhere stories live. Discover now