CHAPITRE QUATRE

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Mystérieuse sortie

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— Apolline je n'en peux plus ! Je m'écris entre deux respirations.

Mon amie m'a tirée du lit ce matin dès huit heures et m'a traînée dehors jusqu'aux terrains de sport. Le soleil était à peine levé que je courais déjà sur la pelouse encore humide de rosée pour m'échauffer. Apparemment à Barrows, tout le monde pratique une activité physique en dehors des cours et elle s'est mise en tête de trouver le meilleur sport pour moi. Au début, Apolline voulait que j'essaie la danse avec Sacha mais face à mes protestations, elle a vite abandonné l'affaire. A la place de quoi j'ai eu le droit à deux pénibles heures de tennis suivies d'un entraînement intensif de basket.

Je suis tellement fatiguée que c'est à peine si je tiens sur mes jambes flageolantes. Ma tête tourne dès que je fais un mouvement trop brusque, mes poumons sont en feu et mes pieds me font tellement souffrir que je suspecte d'avoir attrapé une dizaine d'échauffements. Sans parler de mes joues qui sont tellement brûlantes que je pourrais faire cuire des œufs dessus si je le souhaitais. Je suis dans un état si pathétique que j'en viens à espérer que personne ne nous regarde. Ma colocataire, elle, a l'air bien. Contrairement à moi, ses cheveux sont toujours en place, sa tenue de sport n'est pas remplie de transpiration et aucune goutte de sueur ne perle à son front.

— Allez, courage Cassandra, on a presque terminé ! Encore un panier et on arrête !

Un soupir de découragement s'échappe de ma gorge et je me remets en mouvement pour en finir au plus vite. Apolline me lance la balle et j'en profite pour pousser une dernière accélération qui me propulse jusqu'au panier à l'autre bout du terrain. A bout de forces, je rate mon premier tire dévié par la main de mon amie mais je ne me démonte pas et je repars à la charge. Cette fois, grâce à un miracle, le ballon rentre dans l'anneau. Je pousse un cri de joie avant de m'effondrer sur le bitume, lessivée par l'entraînement épuisant d'Apolline. Cette dernière ne tarde pas à me rejoindre, sa gourde rose à la main.

— Tu es plutôt douée au basket ! Je pense que si on avait compté les points tu aurais gagné.

C'est vrai que je me débrouille relativement avec ce sport. Il faut dire que mon cousin y joue depuis qu'il sait marcher alors il m'a appris les bases. Dès qu'il venait rendre visite à ma famille, nous descendions sur le terrain à quelques pas de ma maison pour faire une partie. Évidemment, il l'emportait à chaque fois mais au moins nous passions un bon moment en nous amusant.

— Tu parles ! Je suis sûre que tu m'as épuisée exprès avec le tennis avant ! je m'exclame dès que mon souffle est revenu à la normale.

— En tout cas, on peut dire que tu ne seras jamais joueuse de tennis professionnelle, sourit-elle en repensant à ce matin.

Effectivement, je n'en ferai probablement pas ma future carrière. Ce matin a été un vrai carnage. J'étais déjà de mauvaise humeur après m'être faite tirer de mon lit aux aurores et il a fallu qu'Apolline tombe sur un sport que je n'aime pas et où je n'y connaissais strictement rien. Résultat, j'ai pris la raclée de ma vie. Je ne m'en sortais tellement pas que j'ai même réussi à lâcher la raquette de tennis en essayant de frapper la balle – que j'ai bien entendu ratée. Je l'ai presque projetée au visage de mon amie. Heureusement, elle s'est déplacée au bon moment.

— Oh ça va, c'était la première fois que j'y jouais et tout le monde ne peut pas être bon partout !

— A part si on s'appelle Apolline Sullivan !

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Where stories live. Discover now