DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]

CHAPITRE TROIS (1)

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Virée shopping à San Francisco

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— Alors Cassie, parle-moi de cette fille. Comment elle s'appelle déjà, Kay ? Katty ? me demande Apolline à l'autre bout de son téléphone.

— Kate, je la corrige. Elle s'appelle Kate.

— Oui, bon peu importe ! Alors, comment elle est ?

Apolline m'a appelée ce midi pour avoir de mes nouvelles. Nous avons profité d'un pause commune pour nous téléphoner. Elle m'a expliqué comment se passe sa vie sur le campus de UCLA et elle a bien insisté sur le fait que sans moi, elle s'ennuie énormément, avec une pointe de rancœur dans la voix. Quand je lui ai parlé de ma nouvelle amie, Kate, Apo ne s'est pas enthousiasmée comme je m'y attendais, au contraire. Elle s'est renfrognée. Je crois qu'elle pense que je cherche à la remplacer. Je lui décris donc la rouquine mais sans en faire trop pour ne pas qu'elle ait l'occasion de se sentir jalouse. J'appuie sur le fait qu'elle n'est pas aussi joyeuse qu'elle et qu'elle peut faire preuve de superficialité. Quand je lui avoue qu'elle m'a carrément dit que je ne pouvais pas sortir sans maquillage, Apolline soupire. Je la devine en train de lever les yeux vers le ciel. J'exagère beaucoup, mais savoir que Kate ne l'a pas détrônée à sa place de meilleure amie la rassure.

— Tu lui as fait passer l'épreuve ultime ? m'interroge-t-elle très sérieusement, ce qui m'inquiète un peu.

Je reste silencieuse pendant quelques secondes en cherchant à quoi elle pouvait bien faire référence. Je fouille dans ma mémoire pour chercher quelle épreuve j'aurais moi-même pu subir quand nous sommes devenues amies, mais je ne vois pas.

— Hm... L'épreuve ultime ? Ça consiste en quoi exactement ?

— Cassie, tu me déçois beaucoup ! Je te parle du marathon Harry Potter, bien sûr ! Vingt quatre heures d'affilées avec elle devant la meilleure saga du monde. Si elle survit, vous pourrez être amies, sinon... Je viens moi-même me charger d'elle !

Je ris face à l'idée farfelue d'Apolline. C'est la Potterhead par excellence et parfois, elle peut faire preuve de beaucoup d'excès lorsqu'il s'agit de sa saga favorite. Je me souviens que lors de notre première rencontre, elle m'avait demandé si j'aimais cette histoire et après que j'ai répondu par l'affirmative, elle m'a littéralement demandée en mariage. Apolline est géniale. Je la considère comme ma meilleure amie. Harry Potter nous relie toutes les deux. Et le pire c'est que je suis certaine que sa plaisanterie sur cette épreuve ultime n'en est pas vraiment une. Elle avait l'air tellement sérieuse en abordant le sujet !

— Je tâcherai de le lui proposer, j'acquiesce avec un sourire qu'elle ne peut pas voir.

— Si tu oublies de toute façon, on le fera quand je viendrai te rendre visite un de ces quatre. Je note !

— Bon je dois te laisser, Apo, la bibliothèque m'appelle.

— Bonnes révisions, Cassie ! me souhaite-t-elle avec attention. Mais n'oublie pas de te détendre aussi. Il n'y a pas que les cours dans la vie.

Je raccroche sur ces belles paroles et je rentre dans la bibliothèque sans attendre pour tenter de me dénicher une place. L'après-midi étant banalisé, beaucoup d'étudiants ont décidé de s'y rendre pour préparer leurs cours. C'est mon cas, parce que oui, en une moitié de semaine, les professeurs ont déjà programmé des devoirs à rendre. Certes, il me reste quelques semaines pour les réaliser mais autant commencer lorsque l'on a le temps. Et si je prends suffisamment d'avance, j'en serai débarrassée et je pourrai me focaliser sur autre chose. J'avoue que je cherche également à fuir l'appartement pour ne pas croiser ma colocataire haute en couleurs. Ce matin quand je suis partie, il n'y avait aucune trace d'elle et je ne l'ai pas revue non plus en apportant les courses ce midi. A mon avis, je ne vais avoir à l'éviter que le soir, ce qui est déjà ça de gagné. J'étais censée demander des conseils à Apolline à son propos, mais ça m'est sorti de la tête. Je n'ai plus qu'à la rappeler dans la journée.