CHAPITRE VINGT

3.6K 228 139
                                    


2 0

Révélations familiales

______________________________________

Lorsque j'arrive dans l'encadrement de la salle de classe, je m'arrête net, arrachant des grognements à mes camarades qui me sont rentrés dedans. Je m'excuse rapidement et les laisse passer tout en fouillant dans mon sac noir pour trouver mon portable. Si je faisais comme tout le monde et le glissais dans la poche de mon pantalon ou même de ma veste, je n'aurais pas cet éternel problème de mettre la main dessus avant qu'il n'arrête de sonner. Il faut croire que mes proches ont raison : je suis butée, trop butée.

Mon arrêt brusque pourrait être dû à la présence de Carter dans la salle, au cinquième rang, en grande conversation avec le garçon brun aux tatouages sur toute sa peau visible que j'ai vu la première fois que j'ai trouvé mon cousin sur le campus, mais ce n'est pas pour ça que j'ai fait bouchonner l'entrée de la classe : la sonnerie de mon portable s'en est chargée.

— Allô ? je demande en décrochant le plus rapidement possible en découvrant le prénom de mon cousin sur l'écran.

— C'est moi, répond-il d'une voix beaucoup plus faible que lorsque je l'ai quitté hier soir.

— Je sais. Tu as besoin de quelque chose ? J'allais en cours mais je peux rentrer si tu as un problème, Kate me passera les cours.

— Non, non, surtout pas ! s'exclame-t-il un peu trop pressement à mon goût. Oublie, va à ton cours, on en parlera pendant le repas ce midi. Rejoins-moi à l'appartement.

— Certainement pas, dis-moi ce qu'il y a, je sens que quelque chose ne va pas.

Il ne répond pas, ce qui confirme mon impression. J'ai un très mauvais pressentiment, ce qui forme une boule de stress au fond de ma gorge. Bon sang, ne comprend-il pas qu'en gardant le silence et en en disant si peu, il fait encore davantage monter la panique en moi ?

— Drew ! je l'appelle pour le réveiller. Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Rien qui ne puisse pas attendre quatre heures.

— C'est à propos de quoi ? Tu es malade ? Scarlett a eu un accident ? Apolline est dans le coma ? Ou... ?

— Non, non et non, rien de tout ça, personne n'est mort.

Je soupire de soulagement. Il a vraiment une voix blanche qui me laissait présager le pire.

— Ou du moins pas encore, plaisante-t-il sans grande conviction.

— Drew, si tu ne me donnes pas au moins un indice je rapplique directement à ton appart et tu sais que je le ferai, ne me teste pas.

Pendant qu'Andrew respire un bon coup et cherche avec précaution ses mots, je vérifie que le professeur ne soit pas arrivé par derrière et j'intime gentiment à mon cousin d'aller droit au but, sans prendre de détours. On n'a plus le temps pour ça.

— C'est à propos de, tu sais, ce qu'on a parlé l'autre matin, se décide-t-il enfin à m'expliquer.

— Plus de précisions ça te tuerait ? je lui demande en commençant à perdre patience.

— Tes parents biologiques, clarifie-t-il avec hésitation, comme si prononcer ces mots était une véritable épreuve pour lui.

Je ne parviens pas à retenir une exclamation de surprise qui sort en un petit « oh ! » d'entre mes lèvres que je mords instinctivement. Il met tellement de temps avant de continuer, que si je n'étais pas passée à l'enfoncement de mes ongles dans mes paumes, elles seraient probablement en sang tellement je mets de force dans mes tics de stress. A la fin, je suis à deux doigts de craquer et venir en personne lui arracher les explications.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Where stories live. Discover now