CHAPITRE TRENTE-HUIT

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Nuit étoilée

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Depuis quelque temps, j'ai tendance à trouver les cours longs et ennuyeux. J'y assiste plus par obligation qu'autre chose. Pourtant avant, j'aimais l'école. Ça paraît étrange à dire mais apprendre de nouvelles choses, cultiver mon esprit et écouter les professeurs parler, c'était des choses me plaisaient. Maintenant pourtant, dès que la journée commence, je n'ai plus qu'une hâte : que les cours arrivent à leur terme afin de pouvoir retrouver mes amis. Ma motivation principale pour avoir survécu à cette journée, c'est Carter. A cause de l'approche des examens, depuis deux semaines, nous ne nous voyons presque plus. Je suis contente que mon année de première se termine mais d'un autre côté je suis assez triste car l'année prochaine, il n'y aura plus aucun des garçons avec nous. A moins qu'ils ne redoublent, mais ça m'étonnerait.

Généralement, le groupe nous couvre lors de nos sorties à deux le soir lorsque nous ne sommes pas surchargés de devoirs. Cette nuit, ils vont réitérer l'expérience car nous nous sommes donnés rendez-vous ce soir dans le jardin. Carter m'a affirmé avoir prévu quelque chose de sensationnel qui devrait me plaire. Quand je repense au chemin que nous avons parcouru, j'ai encore du mal à me dire que nous sommes ensemble. Depuis notre première rencontre Carter a énormément changé. Avant, il était froid, insensible et un poil arrogant alors que maintenant il est protecteur envers moi et beaucoup plus ouvert. Son changement doit paraître étrange aux personnes qui sont extérieures à notre groupe mais pour nous il est normal. En fait, il faut du temps à Carter pour qu'il s'ouvre aux autres. Moi, il aura fallu près de deux mois pour crever un premier abcès et six mois pour que nous nous rapprochions vraiment.

Quand la sonnerie retentit après un interminable cours de français, mes affaires sont déjà dans mon sac et à la surprise générale, je suis la première à franchir la porte de la salle. Je demanderai les devoirs à ma voisine de classe. Comme Apolline n'a pas pris cette matière pour le second semestre, je n'ai à attendre personne et donc je monte directement à la chambre. Le français étant une option, j'ai fini beaucoup plus tard que les filles alors elles vaquent déjà à leurs occupations habituelles. Rosalyn se fait les ongles, Sacha est toujours dehors je ne sais où, Violet dessine sans surprise et Apolline termine son croquis de géographie. Les choses habituelles en somme. Puisque c'est enfin le week-end, je ne me formalise pas à terminer mes exercices, à la place de quoi je fonce sous la douche pour être prête pour mon rendez-vous avec Carter.

— Cassandra ? m'apostrophe Rosalyn en suspendant son étalage de vernis magenta.

— Oui ? répliqué-je avec hésitation par peur qu'elle me propose de me faire les ongles.

— Tu sais, mardi c'est l'anniversaire de Jérémy, et avec son frère on a prévu une fête à San Francisco. Tu crois que tu pourras venir ?

Dans un premier temps, je ne percute pas et opine d'un mouvement de tête positif. Puis, ses paroles arrivent à mon cerveau et je tique sur la date. Mardi. C'est en plein milieu de la semaine ! Pourtant diable l'anniversaire de Jérémy ne tombe pas un week-end ou pendant les vacances comme nous tous ? L'idée de faire la fête un jour de semaine ne m'enchante pas et je sais qu'habituellement elle aussi aurait tiqué. C'est pourquoi je la regarde, sidérée et surprise en faisant mine de ne pas comprendre.

— Mais on a cours le lendemain, non ?

— Oui mais ce sont ses dix-huit ans, c'est important !

Dix-huit... C'est un âge comme un autre. Je veux dire, aux États-Unis on n'est même pas encore majeur donc ça ne sert à rien. Les gens sont attachés aux chiffres, moi la première mais en pleine semaine c'est tenter le diable. On a de plus fortes chances de se faire prendre et je ne parle même pas de l'état dans lequel on sera le lendemain matin en cours.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Where stories live. Discover now