CHAPITRE TRENTE-DEUX (2)

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La fin du procès

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[Précédemment Cassie est allée chercher ses grands-parents qui sont sortis de prison et Carter l'attendait devant son appartement pour l'aider à préparer ses bagages pour rejoindre sa mère, sur le point d'accoucher. Dernière phrase de leur conversation de Carter : "— En fait, je pensais plus à un voyage sur le long terme si tu vois ce que je veux dire…"]

 Là, c'est moi qui ne vois pas où il veut en venir. Je suis attachée sentimentalement parlant à la Californie donc je ne compte pas quitter l'état de sitôt.

— Hm... Il va falloir que tu éclaires ma lanterne, Carter Evans.

— Mais tu sais... Enfin... Tu vois ? bégaie-t-il sans parvenir à formuler la moindre phrase de façon claire.

— Pas vraiment non, je n'ai pas encore affiné ma technique de télépathie.

Ce qui se voulait être une tentative d'humour tombe à plat quand les traits de Carter se figent. Sa façon de prendre les choses de manière si sérieuse, presque solennelle, aiguise ma stupeur et nourrit mes mauvais pressentiments.

— Si c'est une façon détournée de me prévenir que tu comptes mettre le feu au campus et que tu préfères que je sois loin quand il brûlera, je refuse d'être impliquée, je raille, tentative d'humour qui tombe de nouveau à plat.

— Je pensais qu'on partageait tout, fait-il mine de se vexer.

— Oui, tout... sauf les meurtres.

Alors que je médite cette pensée, Carter se terre dans un silence pesant qu'il n'a pas l'air décidé à rompre de sitôt. Que veut-il me faire comprendre à la fin ? Et pourquoi emprunte-t-il tant de détours, lui qui d'habitude avance en ligne droite, utilisant le chemin le plus court et direct.

— Qu'essaies-tu de me dire ? je l'interroge, ma curiosité me dévorant de l'intérieur.

Il semble gêné quand il repose ses yeux noisette sur moi et ouvre plusieurs fois sa bouche avant de la refermer presque aussitôt.

— Eh bien, tu sais, quand deux personnes s'aiment beaucoup, généralement elles ont du mal à être séparées tout le temps..., commence-t-il de sa voix énigmatique qui me entraîne un froncement de sourcils de ma part.

— Hm... Oui, d'accord.

Mon ton hésitant ne laisse aucune méprise possible : j'ai l'impression d'être perdue au milieu d'une forêt, sans carte ni boussole, avec juste ma tête pour me débrouiller à en sortir. Ai-je oublié de stipuler que j'ai un manque cuisant d'orientation ? Car à ce rythme là, j'aurais le temps de mourir cent fois en cherchant la sortie du labyrinthe dans lequel Carter m'a involontairement placée.

— Bon sang, Cassie, tu ne me facilites pas les choses ! s'insurge-t-il en prenant sa tête dans ses mains.

Cette fois-ci, je ne parviens pas à réprimer un sourire. Pour une fois que c'est lui qui fait preuve d'un manque de confiance, je me délecte de l'observer se dépatouiller dans les sables mouvants dans lesquels il s'enfonce.

— Je ne suis pas là pour te faciliter la tâche.

— C'est le moins que l'on puisse dire ! s'exclame-t-il avant de marquer une pause pour remettre ses pensées en ordre. Ce que j'essaie de te dire c'est que j'ai visité un appartement sympa l'autre jour.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Where stories live. Discover now