CHAPITRE TRENTE (2)

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Le mariage de Scarlett

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[Ceci est la suite directe de la partie précédente, je vous conseille de relire la fin pour ne pas être perdus. Bonne lecture]

Quand je reporte mon attention sur le gâteau posé dans ma nouvelle assiette, je ne suis pas sans remarquer qu'une partie s'est déjà envolée, comme si un morceau en avait été grignoté pendant que je regardais ailleurs. Le sourire à la fossette qu'arbore Carter me fait souffler de dépit. Que puis-je faire contre cet adorable petit-ami qui mange ma nourriture ?

— Ce gâteau est vraiment très bon, je dois dire, affirme-t-il avec la même innocence que précédemment. On voit qu'il ne vient pas d'Apolline.

Oh ça c'est sûr.

Nous nous esclaffons à cette pensée avant que notre discussion ne s'écarte sur des sujets légers, du quotidien. Nous parlons de tout et de rien, comme nous ne l'avons pas fait depuis longtemps jusqu'à ce que Carter me tende la main. Sans comprendre, je lui offre mon assiette qui contient les derniers vestiges de mon gâteau, ce à quoi il répond par un rictus moqueur.

— Je ne veux pas ton assiette, je veux ta main.

C'est seulement maintenant que je me rends compte que la musique quasi-inexistante d'arrière-fond a changé. C'est une musique entraînante et douce à la fois, une véritable invitation à la danse.

— Je t'ai promis un bal à Barrows. J'ai encore quelques danses à rattraper il me semble. Alors Cassandra Tanner, me feriez-vous l'honneur d'être ma cavalière ?

La proposition de Carter fait naître des larmes au coin de mes yeux alors que tout un tas de souvenirs remontent à la surface. Des moments chers à mon cœur que nous avons partagés à Barrows, contenant pour la plupart, une bonne partie de nos premières fois à tous les deux.

— Je serais honorée de vous accorder cette danse, Carter Evans, j'acquiesce en attrapant sa main toujours tendue.

Comme on nous l'a appris lorsque nous étions petits, nous nous positionnons de telle sorte à ce que nos corps soient proches et éloignés à la fois, nos mains effleurant autant qu'elles palpent les courbures de notre silhouette. Carter guide les miennes vers sa nuque alors qu'il pose les siennes au creux de mes reins. Son contact si doux et sensuel à la fois réveille le bas de mon ventre qui réagit à notre proximité dangereuse.

Si j'écoutais le langage de nos corps, j'aurais l'impression que nous nous retrouvions aussi proches pour la première fois, alors que c'est loin d'être le cas. Avec Carter, chaque moment ressemble à une première fois tellement il est délicat et attentionné.

— Tu es encore plus jolie que d'habitude dans cette robe, me murmure-t-il à l'oreille, effleurant mon lobe de ses lèvres.

Je frissonne de plaisir, comme si ses mots constituaient des caresses à eux seuls. C'est ça le pouvoir de la bouche de Carter : que ce soit par contact ou à distance, elle est capable de réveiller les milliers de nerfs qui parsèment mon corps, le faisant réagir au moindre de ses mots doux, au moindre de ses baisers.

— Ton costume n'est pas mal non plus, j'ajoute une fois que j'ai retrouvé l'usage de la parole.

— C'est plutôt celui qui est dedans qui est agréable à regarder, pas vrai ?

Nos yeux plongés les uns dans les autres, j'en oublie de soupirer d'agacement face à la fausse confiance qu'affiche Carter. Pourquoi protesterais-je puisqu'il a raison ? Et je suis bien trop concentrée sur nos mouvements – pour ne pas lui marcher sur les pieds – et sur notre contact oculaire – pour ne pas le rompre – pour répondre.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Where stories live. Discover now