CHAPITRE UN (1)

4K 226 38
                                    


0 1

Arrivée à Berkeley

______________________________________



Ça y est, j'y suis. Je rentre enfin à l'université. Fini le lycée, fini l'autorité de mes parents, fini Barrows. En franchissant les barrières du campus, je proclame ma liberté. Je vais enfin pouvoir faire ce que je veux, quand je le souhaite sans avoir personne derrière moi pour m'arrêter. En apprenant que l'université de Berkeley m'acceptait, j'ai sauté de joie. Malgré mes très bons résultats, j'avais beaucoup de mal à croire que j'avais été prise, à deux semaines de la rentrée scolaire. Depuis toujours, mes parents avaient prévu que j'étudie à UCLA, l'une des universités de Los Angeles, comme ma sœur avant moi. Ainsi j'aurais pu rentrer à la maison chaque soir et être surveillée par ma famille. Deux ans auparavant, cette perspective ne m'aurait pas dérangée, bien au contraire. J'étais seule, associable et je ne connaissais ni l'amitié, ni les bienfaits de l'indépendance. Mes fréquentations se résumaient à quatre personnes : mes parents, ma grande sœur et mon cousin. Cependant, depuis ma rentrée de première, j'ai énormément changé. Je me suis ouverte aux autres et une grande révélation a bouleversé mon existence toute entière. En apprenant mon adoption, j'ai décidé de ne plus écouter mes parents qui m'ont menti pendant tellement d'années. M'opposer à rejoindre la faculté UCLA, fuyant ainsi la destinée toute tracée que ma famille avait toujours imaginée, fut la plus grande affirmation de mon insoumission. J'en avais assez de me laisser marcher sur les pieds par des personnes égoïstes qui ne se souciaient que d'eux-mêmes et de leur image. En effet, à quelques jours de la rentrée officielle, j'ai tout plaqué en leur avouant que je n'irai pas à UCLA mais à Berkeley, là où mon cousin étudie. En comprenant ce que cela impliquait, la surprise a succédé à la rage dans la tête de ma mère. Heureusement, Andrew – mon cousin paternel – lui a assuré que c'était une très bonne université, particulièrement fiable.

A la suite de cette décision pour le moins surprenante, je me suis penchée sur les dossiers d'inscription. Normalement, les dates pour faire une demande de scolarité étaient passées mais ils ont accepté d'observer mon cas. J'ai dû remplir tout un tas de paperasse, très barbante et répétitive à propos de mes goûts, ma situation familiale et mes résultats scolaires. C'est seulement à deux jours de la rentrée scolaire que j'ai appris mon admission à l'université très sélective qu'est Berkeley. Je ne suis pas aveugle, je suis consciente que mes excellents résultats n'ont pas été le seul facteur à rentrer en compte dans mon acceptation. Comme pour beaucoup de choses, mon père a dû donner un bon pot de vin au directeur de l'établissement pour influencer positivement sa décision. Puisque c'est un riche entrepreneur, il peut se permettre des actions comme celle-ci. Bien que je n'adhère en rien à ses pratiques, je dois bien avouer que ça s'est avéré utile, sinon j'aurais dû aller à UCLA. Mon père a toujours été plus souple que ma mère, je crois qu'il me soutient dans la décision de mes études. Et comme j'étais déjà en études secondaires à San Francisco, je connais une infime partie de la ville et j'ai quelques connaissances de ma classe qui vont aussi à Berkeley, ainsi il sera plus facile pour moi de m'intégrer.

Voilà comment aujourd'hui, le premier septembre, je me retrouve aux portes du campus, avec comme seules alliées mes valises et ma carte de l'université. Le chauffeur personnel de ma famille vient de me déposer, je n'ai plus qu'à me débrouiller pour trouver mon logement étudiant. C'est de ma faute si je me retrouve sans personne avec moi pour m'aider. J'ai insisté pour que ma famille ne m'accompagne pas et qu'ils vaquent à leurs occupations habituelles, j'ai affirmé à mon cousin que ça ne poserait pas de problème s'il me laissait m'installer seule, et j'ai forcé mon chauffeur à s'en aller sans me porter la moindre aide, trop impatiente de me débarrasser de lui. Il s'est pourtant montré agréable avec moi, bien plus que mes parents ces derniers temps.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant