CHAPITRE TRENTE-QUATRE

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Réveil agréable

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Lorsque j'émerge de ma nuit mouvementée, j'ai une seconde de désorientation. Je ne sens pas la douceur de mes draps immaculés, l'espace sur lequel mon corps repose est bien plus étroit que mon lit et je suis dans une position pour le moins inhabituelle.

Mon instinct premier me hurle d'ouvrir les yeux et de sauter du canapé pour me réfugier dans la sûreté de ma chambre, mais les souvenirs de la soirée remontent à ma mémoire en même temps que les rayons du soleil chatouillent ma peau nue.

Le restaurant. Le canapé. Le film. Aaron. Carter. Nos baisers...

Notre nuit.

A ce souvenir, mon corps endolori m'envoie un signal pour me rappeler mes actes. Si en émergeant des brumes du sommeil je me sentais sur un nuage cotonneux et agréable, les douleurs de mes muscles disent le contraire. Pourtant, j'ai l'impression de ne jamais m'être sentie aussi bien, aussi vivante qu'allongée sur ce canapé minuscule, collée tout contre le torse de Carter dont la respiration régulière m'apaise.

Une fois que je suis certaine que mes yeux ne vont pas se mettre à pleurer en étant irradiés d'une dose trop importante de lumière, j'ouvre doucement mes paupières pour découvrir pleinement la position dans laquelle nous nous trouvons. J'évite de trop bouger pour ne pas réveiller mon partenaire, déplaçant seulement mes yeux de tous côtés pour l'observer sous tous les angles qui me sont offerts. Quand il dort, Carter semble si paisible, si innocent, presque fragile. Ses traits sont détendus au plus haut possible et l'expression comblée inscrite sur son visage me donne envie d'arrêter le temps pour profiter de cette vision si apaisante.

Je me sens si bien contre lui, mon dos calé contre le dossier du canapé, mon buste collé contre son torse et son bras rassurant entourant mon épaule en signe de protection. Même la tête tournée et les yeux clos, sa beauté me frappe. Carter est la définition même du tombeur : des cheveux bruns ébouriffés mais qui semblent coiffés en toute circonstance, une mâchoire bien dessinée, des traits fins mais déterminés, des lèvres qui ne demandent qu'à être embrassées et une musculature parfaite. Même la couleur légèrement hâlée de sa peau est attirante.

Mais Carter ne se résume pas à son physique attrayant. La plus belle chose chez lui c'est son mental. Il a beau être borné et parfois agaçant, il reste une belle personne. Si seulement il ne s'efforçait pas de le cacher sous son masque d'indifférence ! Un jour j'espère qu'il n'aura plus peur d'être blessé par les autres et laissera libre court à sa personnalité prévenante.

Je profite d'avoir une vue parfaite sur lui pour le dévorer du regard et imprégner chaque détail de cette scène qui me semble trop belle pour être vraie. Combien de fois je n'ai pas rêvé voir Carter revenir à Barrows, s'excuser et me prendre dans ses bras ? Aujourd'hui, c'est devenu la réalité. Notre réalité. Il est là, tout contre moi.

Comme pour m'en convaincre pleinement, je passe mes doigts sur son torse, caressant la peau fine autour de son cœur que je sens battre régulièrement dans sa cage thoracique. Je bouge légèrement de façon à pouvoir humer l'odeur sucrée qui se dégage de sa peau, chatouillant la naissance de son cou au passage avec mes cheveux en bataille. Le contact soudain lui arrache un grognement rauque et il ne tarde pas à faire surface, stoppant nette la contemplation que je pouvais réaliser pendant qu'il dormait.

- Salut toi, murmure-t-il d'une voix rocailleuse, comme s'il n'avait pas parlé depuis des lustres.

Un sourire étire mes lèvres quand il ouvre ses paupières, dévoilant les iris chocolat au lait que j'aime le plus au monde. Même éveillé, il semble si apaisé, si calme, si serein.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]जहाँ कहानियाँ रहती हैं। अभी खोजें