DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]

CHAPITRE TRENTE-DEUX

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Une Sacha sous un autre jour

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Carter et moi marchons l'un à côté de l'autre dans le couloir. Bien que nous venons de passer un long moment ensemble, autant collés qu'il est possible de l'être tout en restant soft, nous ne nous tenons pas la main et rien ne laisse transparaître notre situation. Vu de l'extérieur, nous apparaissons comme deux bons amis qui se promènent, alors que nous avons dépassé ce stade depuis longtemps. Je ne sais même pas si un jour nous avons déjà ressenti de l'amitié l'un pour l'autre, les choses sont allées tellement vite et à la fois doucement ! Je crois que tout a basculé le soir où j'ai appris mon adoption et que Carter m'a consolée. Depuis, un lien invisible s'est tissé entre nous. Il a évolué au fur et à mesure du temps qui a passé pour devenir ce qu'il est maintenant : quasi indestructible. Il est difficile pour moi comme pour lui de mettre des mots sur notre relation mais je crois pouvoir affirmer que nous avons franchi la barrière de la simple attirance. C'est devenu bien plus profond et compliqué entre nous.

Nous marchons dans le couloir en riant de bon cœur. Nos pas résonnent sur le sol carrelé et rompent le silence autour de nous. Pour un samedi après-midi, l'école est anormalement déserte. Puisqu'il fait à peu près beau et que nous ne nous sommes pas beaucoup vus depuis mon anniversaire deux semaines plus tôt, nous avons prévu de rejoindre le groupe qui est déjà à la cabane depuis quelques minutes. Souvent, nous nous sommes retrouvés par deux ou trois, mais jamais nous sept en même temps et ça nous manque. Chacun d'entre-nous apporte quelque chose au groupe. Cédric son humour. Apolline sa bonne humeur. Violet sa compassion. Rosa et Jérémy leur amour. Moi ma détermination à toute épreuve. Et Carter... Carter c'est Carter.

En y repensant, j'ai du mal à croire que nous sommes déjà presque en avril et que ça fait plus de sept mois que je les connais tous. En arrivant à Barrows, je m'attendais à vivre l'enfer, rester dans mon coin et n'avoir aucune liberté. Je pensais que je passerais mon année à me noyer dans les études afin de m'offrir un bon futur. Or, tout s'est passé très différemment lorsque j'ai rencontré mes colocataires et par leur biais les garçons. Même s'il y a eu un nombre incalculable de difficultés sur notre chemin et que mon cœur s'est arrêté de battre à maintes reprises, pour rien au monde je ne changerais notre année scolaire atypique. C'est devenu une partie intégrante de ma personne. Au même titre que mes cheveux bruns, mes yeux bleus ou encore mes taches de rousseur. Je me définis par mes amis.

— Tu sais, on aurait pu rester dans le dortoir, me murmure Carter à l'oreille lorsque nous approchons de la porte de sortie.

Je me sens rougir à l'entente des paroles de mon petit ami. Je n'ai pas besoin qu'il me fasse un dessin pour comprendre de quoi il parle. Pour l'instant, nous n'avons franchi aucun cap car nous voulons prendre notre temps. Ça va paraître étonnant mais depuis que nous nous sommes embrassés dans la pièce des casiers, je n'ai plus goûté aux lèvres de Carter. J'ai peur de déraper, il a peur de ne pas pouvoir se contenir, alors nous nous contentons de rester allongés l'un contre l'autre à partager notre chaleur à défaut de notre salive. Mais je ne suis pas naïve, la situation ne restera pas éternellement ainsi. J'appréhende par avance lorsqu'elle va évoluer.

— On peut toujours y retourner..., ajoute-t-il d'une voix pleine de sous-entendus.

— Carter ! le réprimandé-je vivement. Ne me tente pas !

Un rire rauque s'échappe de sa gorge et je me liquéfie sur place en entendant ses éclats de voix. Il est tellement adorable quand il sourit et que ses fossettes ultra sexy creusent ses joues. Une perfection pareille ne devraient même pas avoir le droit d'exister.