CHAPITRE ONZE

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Confrontation avec Carter

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Quand nous rentrons à l'appartement une bonne heure plus tard, Apolline et moi sommes d'excellente humeur. Notre rendez-vous au café avec Kate et Joy a été plus que bénéfique pour notre moral. Apo est rassurée que mes nouvelles amies soient des filles biens et gentilles – et qui sont censées aimer Harry Potter. Même si Kate était presque en dépression à cause de sa séparation avec son petit ami, elle est restée assez joyeuse, ce qui a plu à ma meilleure amie. Maintenant au moins, elle ne s'inquiétera plus de mes fréquentations quand je l'aurai au téléphone. Parfois j'ai l'impression d'avoir cinq parents : mes deux parents, ma sœur, Apo et Andrew et je peux vous assurer que c'est pesant à la longue.

Contrairement à la première fois que nous sommes rentrées à la résidence, cette fois-ci, l'appartement n'est pas vide. Lorsque Apolline me raconte une mésaventure qui lui est arrivée au supermarché la semaine précédente, des éclats de voix venant du salon parviennent à mes oreilles. Je me raidis en imaginant Andrew et Carter assis confortablement sur le canapé. Affronter mon ancien petit ami est au-dessus de mes forces aujourd'hui. J'ai trop donné dernièrement, je suis à bout. Remarquant mon hésitation, Apolline m'encourage d'un sourire triste et elle me pousse en direction des éclats de voix masculines.

En pénétrant dans la pièce de vie, mon soulagement est indescriptible. En découvrant Matt, l'ami blond à lunettes de mon cousin, je sens toute la pression qui s'est formée dans ma poitrine disparaître. Carter n'est pas là. Je crois que je n'ai jamais été apaisée de toute ma vie.

Je n'ai pas le temps d'aller saluer mon cousin et son ami, qu'Apolline s'est déjà élancée dans leur direction, un sourire placardé sur ses lèvres dont la couleur bordeaux a déserté après avoir mangé. Si elle fonce sur eux pour leur demander si ils aiment Harry Potter, je m'enferme à double tour dans ma chambre et je l'empêche de rentrer à l'intérieur. Je suis tellement désespérée que mon plan d'action est déjà en train de prendre forme dans ma tête.

Cependant, il s'avère que je n'aurai pas à le mettre à exécution car quand elle s'accroche au cou d'Andrew en souriant, aucune parole ne sort de sa bouche. Bien trop stupéfaite par sa réaction inattendue, je reste pétrifiée à l'entrée du salon. Mon regard alterne entre elle et mon cousin sans saisir l'étendue de la situation. Matt a l'air aussi perdu que moi car il essaie de capter l'attention de son ami pour savoir qui est la folle dingue hystérique suspendue à son cou.

— Saperlipopette Andreeeeeew ! Ça fait un de ces bailles ! Je peux pas y croire !

— Ça fait exactement deux ans et cinq mois, confirme mon cousin en souriant. T'as pas changé Apo, ça fait plaisir de te voir !

— Mais tellement ! Alors comment ça va, les amis, la famille, les amours ?

— Ben écoute, tranquille, dit-il d'un ton détaché. Et toi avec Cédric ?

Un éclair passe dans la pièce et même de là où je suis, je sens Apolline se raidir. Mon Dieu, d'abord ma meilleure amie s'élance dans les bras de mon cousin, ensuite, j'apprends qu'ils se connaissent et maintenant il s'avère que Cédric est l'une de leurs connaissances communes. Je suis perdue. Totalement à la ramasse. Je crois que j'ai besoin d'un sérieux rembobinage.

Et comme si cette situation était naturelle, Andrew et Apolline continuent à parler de tout et de rien. J'ai même l'impression qu'ils ont oublié qu'ils n'étaient pas seuls dans la pièce tellement ils sont absorbés dans leur discussion.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Where stories live. Discover now