CHAPITRE VINGT-ET-UN

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Interrogatoire angoissant

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Je me réveille en sursaut. De la sueur colle des mèches de mes cheveux à mon front et mon pyjama est trempé. Je mets du temps avant de comprendre que ce n'était qu'un cauchemar, que je suis dans notre chambre et non plus dans la forêt avec le surveillant. Cela fait deux jours que la course-poursuite a eu lieu et depuis, dès que je ferme les yeux ou que je m'assoupis, je me retrouve dans la même situation mais cette fois-ci le surveillant me pourchasse non pas pour me punir mais pour me tuer. Aujourd'hui, il est allé jusqu'à me poignarder dans le ventre. La scène était si réaliste que je pensais vraiment la vivre. Par instinct, je porte la main à l'endroit où une plaie ensanglantée coupait ma peau à peine quelques instants auparavant. Je suis soulagée de découvrir que je n'ai rien : ni sang ni blessure.

Apolline est au dessus de moi et elle est positionnée de manière que je peux en déduire qu'elle me secouait avant que je sois tirée de mon cauchemar. Lorsque je me suis relevée d'un seul coup, elle a reculé, surprise par ma brusquerie. Elle et Violet me fixent, apeurées face à mon comportement. La course-poursuite m'a traumatisée. A un tel point que je dors peu et quand j'y parviens finalement, épuisée de lutter contre le sommeil, de vilains cauchemars emplissent mes rêves. Cette situation est loin d'être reposante.

Étant en sueur, je me débats avec mes draps immaculés, collés de toute part à mon corps humide, pour échapper à leur chaleur et leur emprise. Une fois en position assise, je parviens enfin à calmer mon pouds qui bat beaucoup trop fort et ma respiration devient de plus en plus régulière au fur et à mesure que les dernières brumes de mon rêve se volatilisent. C'est en découvrant la lumière vive qui passe par la fenêtre entrouverte que j'achève d'immerger. Il fait beaucoup trop clair pour qu'il soit six heures et demi, l'heure à laquelle le réveil de Rosalyn est programmé, ce qui m'inquiète.

— Quelle heure est-il ? je demande à Apolline une fois que je suis sûre d'avoir retrouvé mon souffle.

— Cassandra..., commence-t-elle d'une voix inquiète mais je l'arrête d'un geste de la main.

— Quelle heure est-il Apo ? je répète en tentant de garder mon calme.

Je sais déjà la réponse qui m'attend et ça m'effraie. Je ne veux pas arriver en retard en cours et j'ai absolument besoin de prendre une douche. Il est impossible pour moi d'y aller dans l'état dans lequel je suis.

— Sept heures trente, finit-elle par me répondre en se mordant la lèvre inférieure. On comptait aller prendre notre petit déjeuné.

Je les observe à la dérobée et effectivement, je me rends compte seulement maintenant qu'elles ont enfilé notre uniforme et qu'elles sont déjà maquillées et coiffées. Prêtes à aller en cours.

— Je... Quoi ? Mais pourquoi vous ne m'avez pas réveillée ?

— On a essayé plusieurs fois, mais tu n'émergeais pas. On s'inquiétait parce que tu donnais des coups partout en gémissant. Cassandra, est-ce que tu vas bien ?

— Si je me dépêche, je peux encore prendre une douche, dis-je en ignorant la dernière question d'Apolline. Tant pis pour le petit déjeuné, de toute façon je n'ai pas très faim après tout ce qu'on a avalé hier.

Sans leur laisser le temps d'assimiler mes paroles, je me mets debout pour me diriger vers la salle de bains. Dès que mes pieds touchent le sol, je ressens une décharge dans ma jambe droite, là où je me suis éraflée dans ma course avec le surveillant. Nous avons désinfecté et bandé la plaie mais elle reste très douloureuse. J'ignore le regard compatissant de mes amies et je marche en boitillant vers la porte de la salle d'eau. Après avoir frappé, j'attends la permission de Rosalyn pour entrer. A peine a-t-elle vu mon état que la même expression inquiète d'Apolline et de Violet apparaît sur son visage. Je dois être dans un état encore pire que ce que j'imaginais.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Where stories live. Discover now