CHAPITRE TRENTE-SIX

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Parmi les livres et les antiquités

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Avec le stress des examens qui approchent dangereusement et l'angoisse de Rosalyn pour son ultime compétition d'équitation, nous avons décidé de nous accorder un samedi soir pour oublier tout ça et profiter de ce temps pour nous changer les idées. Aller à San Francisco nous a paru une évidence, surtout que nous n'y sommes pas retournés depuis très longtemps. Non pas que nous n'aimons plus ça, c'est juste que nous avons beaucoup moins de temps libre et que généralement, nous privilégions les sorties soit entre filles, ou soit en amoureux. Et dernièrement, j'ai bossé comme une dingue pour rattraper mon retard. Peut-être que Carter ne sera plus là l'année prochaine et qu'il est quasiment assuré d'être accepté dans une bonne fac, mais moi il me reste encore deux semestres après celui-ci à passer à Barrows et sachant que les garçons ne seront plus au lycée pour nous motiver, je préfère avoir des matières que j'ai choisies et donc que j'aime, plutôt que des enseignements imposés.

D'après ce que Apolline m'a expliqué pendant le trajet en voiture jusqu'à San Francisco, nous retournons à la boîte de nuit dans laquelle nous avons effectué notre toute première sortie de l'année. Je ne suis pas très à l'aise à l'idée de croiser à nouveau Antho qui est toujours videur là-bas, mais pour mes amis, je fais abstraction de mes réticences. Avec eux, j'ai l'impression qu'on pourrait m'envoyer au bout du monde, je serai toujours heureuse. En quelques mois de vie commune, nous avons soudé des liens forts – indestructibles – que jamais je n'aurais imaginé entretenir avec quelqu'un. Plus jeune, on m'a toujours répété qu'on ne pouvait compter que sur soi, que l'amitié était superflue, inutile et éphémère. Moi, je crois que lorsque l'on trouve les personnes qui nous correspondent, l'amitié est belle, sincère et éternelle. Même si nous prenons tous des directions différentes après le lycée, je sais que lorsque l'on se retrouvera dans quelques années, tout sera identique, on s'entendra toujours aussi bien.

— Prêts pour danser jusqu'au bout de la nuit ? nous demande Apolline en sautillant comme une gamine excitée vers la boîte de nuit.

Des affirmations enthousiastes s'élèvent des gorges de Cédric, Jérémy et Rosalyn. Je tente de les imiter mais le cœur n'y est clairement pas. Je sais qu'une fois à l'intérieur de la fête, je profiterai, mais pour le moment, je ne suis pas convaincue de cette sortie. Carter remarque ma réserve et il s'approche de moi pour entourer mes épaules de ses bras musclés. Il fait bon dehors maintenant que le printemps est bien installé, mais sa chaleur corporelle n'est pas de refus.

— A ce propos..., commence Carter pour capter l'attention du groupe.

Ils se tournent tous dans notre direction et je sens leurs regards là où nos corps se touchent.

— J'avais prévu autre chose avec Cassandra. Ça vous gêne si on se retrouve plus tard devant la boîte ?

— Bien sûr que non ! s'exclame Apolline en donnant un coup de coude à Cédric qui avait ouvert la bouche pour parler. Bipez nous quand vous serez revenus ! Et profitez bien de votre nuit endiabl... !

J'écarquille les yeux en hochant négativement la tête avec discrétion pour qu'elle se taise. J'adore Apolline, mais elle a tendance à avoir les idées mal placées par moment et elle n'a aucune gêne pour exposer ses thèses. Sa facilité et son aisance m'ont toujours intriguée autant qu'ils m'ont toujours agacée. Parfois, j'aimerais juste qu'elle se taise et ravale ses remarques. Mais c'est Apolline, elle ne sait pas faire ça.

— Euh... Soirée en amoureux, se rattrape de justesse ma meilleure amie sous mon regard réprobateur.

— On n'y manquera pas, lâche Carter en m'entraînant par la main derrière lui.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Where stories live. Discover now