ÉPILOGUE

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Épilogue

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Deux semaines ont passé depuis l'accident qui nous a valu bien des mésaventures. Deux semaines qui m'ont paru être les plus longues de mon existence toute entière. Même si tout le monde s'en est sorti physiquement parlant, nous restons tous marqués psychologiquement par l'accident de voiture. J'avais peur qu'Apolline et Carter aient reçu un choc trop important à la tête et perdent la mémoire ou restent handicapé toute leur vie, mais ils ont eu beaucoup de chance et devraient s'en sortir sans séquelle majeure. Apolline a seulement un torticolis et un bras et un jambe cassés. Elle est celle qui s'est le plus faite réprimandée par ses parents car venant d'un milieu modeste, elle avait obtenu une bourse pour venir à Barrows parmi les « gosses de riches » que nous sommes tous. La directrice a failli la renvoyer mais après plusieurs larmes versées et des promesses de se tenir à carreaux faites, elle a décidé de lui accorder une seconde chance. Résultat : l'année prochaine notre groupe sera dispatché. Des mesures vont être prises pour que nous ne soyons plus colocataires et nous allons devoir nous tenir éloignées les uns des autres.

Après s'être faits prendre de l'autre côté de la clôture de Barrows, Jérémy et Rosalyn se sont faits remonter les bretelles par l'école et leurs familles les ont obligés à rompre – mais ils continuent de se voir en cachette. Ils ont été tellement imprudents de ne pas tenir compte de la remise de l'électricité dans les fils barbelés ! Même Cédric, qui n'était pas avec nous à la soirée d'anniversaire de Jérémy, a été puni. Heureusement pour les garçons, ils partent à l'université et donc le pensionnat a été assez clément avec eux. Apo, Rosa et moi par contre avons dû verser des dédommagements au lycée et nous allons devoir faire des heures et des heures de travaux d'intérêts généraux l'année prochaine à Barrows pour nous rattraper.

Carter, quant à lui, n'est pas revenu au lycée. Il est introuvable. Être ainsi sans nouvelles de lui, dans le silence le plus complet m'attriste et je n'ai jamais été aussi énervée. Au début je pensais que c'était parce qu'il était choqué, comme nous tous. Puis les jours ont passé et sont devenus des semaines puis bientôt des mois sans qu'il ne m'envoie le moindre message. J'ai beau lui laisser des dizaines d'appels de de SMS, il ne me répond pas. Et même si Cédric ne veut pas me l'avouer directement, je sais qu'ils correspondent tous les deux. Je ne comprends pas pourquoi il me laisse dans le silence complet. Je croyais que nous étions proches, mais apparemment ce n'était que des paroles. Je lui en veux. Je lui en veux de se défiler ainsi au lieu d'assumer ses actes. Ce n'est pas tant qu'à cause de lui et de son comportement à la lecture du SMS, il nous a tous mis en danger, qui me dérange même si je suis en colère contre lui. C'est pour sa réaction après. Je suis énervée de la lâcheté dont il fait preuve.

Comme je m'y attendais, le plus dur a été d'affronter ma famille. Mes parents adoptifs sont entrés dans une telle colère noire en apprenant l'accident que j'ai cru qu'ils allaient m'enfermer à double tour dans notre maison dès la fin de l'année. Ils m'ont menacée de me ramener dans mon ancien lycée à Los Angeles pour avoir un œil sur moi ou au contraire de m'emmener à l'autre bout du pays, le plus loin possible de mes « mauvaises fréquentations ». Si j'ai réussi à rester à Barrows l'année prochaine, c'est parce que j'ai joué la victime dans l'histoire. Je ne suis pas fière de moi mais c'était le seul moyen. J'ai prétendu avoir été embrigadée dans le groupe contre mon gré et qu'ils m'avaient embobinée, ce qui en soit est faux. J'ai confessé m'être rendue compte de la mauvaise influence qu'ils exerçaient sur moi. La seule condition que mes parents ont acceptée pour me laisser terminer ma scolarité à l'internat, c'est que je redevenir l'élève modèle que j'étais avant cette année. Les sorties nocturnes c'est donc terminé pour moi. Je vais devoir me noyer dans le travail pour les contenter et ne pas changer une nouvelle fois de lycée.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant