CHAPITRE TRENTE-QUATRE

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Veillée nocturne animée

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— Vous croyez qu'on aura fini de tout préparer dans une heure ? j'interroge mes colocataires avec dubitation.

Quand j'observe le bazar qui traîne encore dans la chambre alors que ça fait des heures que nous avons commencé la préparation de la soirée, j'ai du mal à croire que tout sera prêt un jour. Pour être sûres d'avoir le temps de tout faire, nous nous sommes données rendez-vous à seize heures et il est presque dix-neuf heures et notre décoration n'a abouti à rien. Résultat, nous sommes affamées, sur les nerfs et lorsque les garçons vont arriver avec la nourriture, ce sera tellement le bazar qu'ils ne sauront pas où la déposer. Moralité des choses : ne jamais laisser Apolline gérer la préparation entière d'une soirée. Elle prend toujours tout trop à cœur et en grande perfectionniste qu'elle est, tant que ce ne sera pas parfait, elle va s'entêter sur des choses insignifiantes. Rosalyn, elle, est beaucoup plus efficace. Certes, avec elle les oreillers ne sont pas alignés à la perfection, mais au moins ils sont là.

— Mais oui ! s'exclame aussitôt Apolline en replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille gauche. Regarde, on a presque terminé !

Je roule des yeux en soupirant. Apolline est irrécupérable ! Le pire c'est qu'elle est sérieuse dans ses paroles, je le sais. Les draps sont posés en boule dans un coin de la chambre, les lits ne sont toujours pas poussés dans les coins, Violet n'est toujours pas arrivée avec les lampes et Rosa essaie de piquer des coussins à nos voisines de palier, ce qui n'est pas une mince affaire. A ce stade, je suis totalement dépitée et abattue mais ce n'est pas le cas de mon amie qui resplendit. N'a-t-elle pas pensé qu'après avoir tout préparé, nous sommes quatre à avoir besoin de passer à la salle de bains ? Le tout en une petite heure évidemment. Rien que ça.

— Apo, on n'a pas presque terminé, on n'a rien terminé du tout ! On aurait dû accepter l'aide des garçons, au moins on aurait eu une soirée décente !

— Pourquoi tu es toujours aussi pessimiste, Cassie ? Un peu optimisme de temps en temps ne te tuerait pas, tu sais !

— Je ne suis pas pessimiste, je suis réaliste. C'est différent.

— Mouais, marmonne-t-elle peu convaincue par mes paroles. Ben arrête d'être réaliste alors, c'est fatiguant.

Un nouveau soupir m'échappe et je me tourne vers Apolline qui marche dans la pièce en ramassant nos affaires qui traînent encore sur le sol. La voir s'activer dans tous les sens me donne le tournis. Le comble pour une fille aussi énergique qu'elle, c'est d'avoir des troubles de l'hyperactivité. Je ne sais pas comment elle fait pour être toujours d'aussi bonne humeur et prête à courir un marathon, moi rien qu'à la voir remuer comme ça, je me sens exténuée. Il y a des gens que même en essayant, on ne parvient pas à comprendre.

— Bon les filles, j'ai les coussins ! s'exclame Rosalyn en ouvrant la porte d'un coup sec.

Évidemment, Apolline a commencé à pousser un de nos lits vers un des coins de la pièce mais s'est arrêtée devant la porte pour me parler. Je vois au ralenti la porte se refermer vers Rosa, qui j'en suis sûre s'était déjà avancée pour entrer. Son gémissement confirme mes pensées et Apolline et moi nous précipitons vers le lit pour le pousser au maximum de sorte à dégager l'entrée.

— Ça va, Rosa ? je lui demande en tirant la porte vers l'intérieur.

— O-Oui... Les coussins m'ont sauvé la vie, je crois. Par contre mon bras n'a pas été aussi chanceux.

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Where stories live. Discover now