CHAPITRE DEUX (2)

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Un premier jour de cours presque normal

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Au milieu du repas, le téléphone de Kate sonne. Elle hésite à prendre l'appel mais décroche finalement après s'être excusée. Elle s'éloigne un peu pour répondre et à peine une minute plus tard, elle est à nouveau face à moi, une expression entre la colère et l'abattement sur ses traits fins. Dans un soupir, elle m'explique la situation.

— Ma coloc a encore quelque chose à me reprocher ! J'en ai carrément assez ! Ça fait moins de deux mois qu'on se connaît et on ne se supporte déjà pas. J'ai hâte à l'année prochaine pour pouvoir choisir ma prochaine colocataire.

— Oh, je pensais que Joy était ta coloc ! m'étonné-je. Comment ça se fait que vous n'êtes pas ensemble ?

— Crois-moi si j'avais pu je l'aurais choisie. Ça aurait été tellement bien, une année parfaite ! Mais les premières années ne peuvent pas décider de leur colocataire, il nous est imposé.

Elle a l'air dépitée. C'est vrai que ce n'est pas très juste de ne pas pouvoir choisir avec qui on partage notre appartement. On ne sait jamais sur qui on peut tomber. Ca peut aussi bien être quelqu'un de très correct et tout se passera bien ou quelqu'un d'exécrable et très dévergondé et là, c'est un peu plus compliqué.

— Je suis bien contente de vivre seule, laissé-je échapper par mégarde. Je...

— Sérieux ? me coupe Kate. Tu n'as pas de coloc ? Petite veinarde va ! Je ne veux même pas imaginer le prix que tu as dû payer pour avoir cet avantage, déjà avoir un appart à deux, c'est super cher alors toi toute seule !

Je me mords la lèvre face à ma bourbe. Je ne sais vraiment pas tenir ma langue. Moi qui avais décidé de ne rien laisser paraître de ma situation financière. Franchement je ne suis vraiment pas douée. Si avec ça, elle ne comprend pas que j'ai plus d'argent que la moitié des étudiants de Berkeley rassemblés, je ne comprends pas.

— Et tu ne t'entends pas avec ta colocataire ? continué-je pour m'éloigner du sujet de l'argent. C'est étonnant, je pensais que tu étais du genre à être appréciée de tout le monde vu ta capacité d'adaptation et ta bonne humeur.

— Ben, mon caractère est à double tranchant, m'explique-t-elle. Soit on m'adore et tout se passe pour le mieux, soit on ne m'aime pas et c'est un peu plus compliqué. (Elle fait une pause pour chercher les bons mots, puis reprend :) En fait, je crois qu'elle me trouve trop fausse avec mes sourires.

— Oh ! Moi j'aime bien ton caractère. Tu es spontanée et ta bonne humeur est contagieuse. Je ne comprends pas tout, mais quand je suis avec toi je me sens bien. J'ai l'impression d'être moins... Hm... Disons renfermée.

Kate me remercie avec un de ses sourires francs bien à elle, touchée par ma sincérité. La joie qu'elle dégage fait plaisir à voir. J'hésite à lui faire d'autres compliments, mais je me ravise de peur d'en faire un peu trop. A la place je sors mon emploi du temps. J'ai réussi à mémoriser toute la semaine, sauf cet après-midi. J'ai un gros trou de mémoire alors je le consulte pour me rassurer sur les matières que je vais suivre après le repas. Je sens le regard de Kate sur ma feuille. Elle essaie de lire à l'envers pour savoir si on a des cours en commun. Devant mes disciplines, elle affiche une mine mi-étonnée, mi-impressionnée.

— Waouh ! s'exclame-t-elle avec surprise. Je pensais que tu étais une littéraire mais tu n'as presque que des matières scientifiques ! Tu as bien du courage, moi je n'ai jamais réussi à suivre un cours entier de sciences au lycée sans faire de dégâts !

DES NUITS PLUS CLAIRES QUE TOUS VOS JOURS [IS HE A BAD BOY ?]Where stories live. Discover now