La mort peut en cacher une autre.

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Je commence à me sentir de plus en plus mal, ma vue devient trouble, ma fièvre ne fait qu'empirer et mon corps tout entier me fait souffrir. Je ne supporte plus ces douleurs et l'atrocité que je ressens au plus profond de mes tripes. Je n'ai pas le choix. Il me faut des antibiotiques, ne serait-ce que pour ralentir le processus.

C'est donc péniblement que je m'approche de la porte pour pouvoir sortir. À ma grande surprise, celle-ci n'est pas fermée à clé. Je sors donc de l'appartement pour pouvoir me rendre à l'infirmerie. Je dois me faire discrète et rester sur mes gardes, mais surtout, je dois éviter à tout prix de croiser du monde.

Je parcours les couloirs, me tenant au mur pour ne pas tomber, mes jambes ne supportant plus le poids de mon corps. Il ne me reste plus que quelques mètres avant d'arriver à l'infirmerie. Les plus durs de toute ma vie.

Une fois devant, je tends l'oreille contre la porte pour écouter s'il y a du bruit à l'intérieur de la pièce. Ce n'est pas le cas alors je rentre discrètement et me dirige directement vers l'armoire afin de trouver ce que je veux.

Je fouille dans le placard et prends plusieurs flacons. Je repense alors à ce que m'a dit Di aors de notre excursion : prend tout ce qui finit en ine. Je m'exécute même si je n'arrive pas à lire certains noms, ma vision troublée par le changement physique de mon corps. Une fois que j'ai ce que je veux en poche, je repars aussitôt.

J'ai la chance de ne croiser personne en revenant à l'appartement. Une fois à l'intérieur, je bloque la porte avec une chaise pour ne pas être dérangée.

Mes forces sont en train de me lâcher. J'ai terriblement froid alors que je sue comme une dingue. Mon corps tremble dans tous les sens et ma respiration est saccadée. J'ai de plus en plus de mal à expirer et inspirer correctement. À chaque respiration, mes poumons me font un mal de chien. J'ai vraiment le sentiment de mourir à petit feu. J'ai cette sensation dans mes veines, comme si mon sang est en train de brûler littéralement à l'intérieur de moi. C'est atroce et tout ce mal qui me ronge de l'intérieur devient insupportable. Je n'arrive pas à me contrôler ni à gérer cet état de transformation physique.

C'est cruellement que je parviens jusqu'à la salle de bains. Je me tiens fermement au lavabo, mes mains posées de chaque côté de la vasque, me regardant dans le miroir.

Le maquillage ne cache plus rien. Mes yeux sont devenus encore plus clairs et maintenant, ils sont injectés de sang. Je n'ai plus la force de tenir que le suicide me vient à l'esprit.

J'ouvre donc le tiroir du meuble pour essayer d'y trouver une lame de rasoir et lorsque j'y parveins, je m'en saisis, me laissant tomber lourdement au sol, mon dos contre le meuble du lavabo, les genoux repliés sur ma poitrine, la lame dans une main, tendant le poignet de l'autre, l'approchant de mon arme.

Je songe de plus en plus à m'ouvrir les veines pour en finir car je ne peux plus supporter ces douleurs et ces brûlures, sans parler des hallucinations qui commencent à me ronger. Je vois des rôdeurs, mangeant de la chair fraîche. Je vois tout ce sang et la chair décomposée, sans parler des organes et des cadavres se relevant pour bouffer les vivants. C'est horrible.

La lame est si près de mon poignet que je peux sentir la fraîcheur de celle-ci, quand je suis prise à nouveau d'hallucinations. Cette fois-ci, elles sont différentes. Je revois des souvenirs avant que le monde ne change. Je revois ma famille, mes amis et Gomez. En voyant son visage, sans que je contrôle quoi que ce soit, je laisse tomber la lame sur le sol. Je ferme les yeux, laissant échapper une larme, prends ensuite une grande inspiration et essaie de me relever tant bien que mal, me tenant au lavabo pour m'aider.

Une fois debout, je sors les flacons de ma poche et les approche d'assez près de mes yeux pour tenter de lire les noms. Il ne faut pas que je prenne n'importe quoi.

The walking dead - The whistler vol.1Where stories live. Discover now